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Actes des Apôtres
Sondez les Écritures - 1re année

Actes 25. 1-27

Paul à Césarée

4. Paul devant Festus : versets 1-12

Nouvel échec pour les conspirateurs : versets 1-5

Porcius Festus, le successeur de Félix, ne perd pas de temps pour se rendre à Jérusalem. Il lui est indispensable de gagner la faveur des dirigeants religieux de la capitale. Ils tentent de profiter de son inexpérience et lui parlent immédiatement de Paul qu’ils veulent faire venir à Jérusalem pour le tuer. Leur haine ne s’est nullement assoupie en deux ans. Festus comprend immédiatement la manœuvre et l’avantage qu’il peut tirer de la situation en montrant de la bonne volonté. Certes, il ne peut confier le sort de Paul, un citoyen romain, au tribunal d’un peuple asservi. Il commencerait son mandat par un déni de justice ! Paul restera donc à Césarée. Mais Festus accepte que Paul soit réexaminé en présence de Juifs influents.

L’appel à César : versets 6-12

De retour à Césarée peu de jours après, Festus donne ordre que Paul comparaisse devant lui. L’apôtre aurait pu se sentir frustré. Lysias, puis Félix, avaient déjà reconnu son innocence. Qu’en serait-il de Festus ?

Les mêmes accusations recommencent, les mêmes mensonges sont proférés. Paul se défend une nouvelle fois mais rien n’y fait. Quoique Festus soit convaincu de l’innocence de Paul, il sait que son avenir politique dépend des Juifs. Maintenant qu’il a démontré qui est le maître, il peut se montrer un peu plus conciliant envers les Juifs et propose à Paul de monter à Jérusalem afin d’y être jugé. A-t-il déjà oublié que Paul est citoyen romain et non un simple sujet de l’empire ? Une nouvelle fois, la justice est travestie au bénéfice d’intérêts personnels.

Mais une bombe éclate : Paul en appelle à César ! Festus n’avait jamais pensé à cette éventualité. Il est à la fois soulagé et piégé : soulagé, parce qu’il peut se débarrasser d’un cas gênant ; piégé, car comment peut-il envoyer un détenu à César sans chef d’accusation (verset 27) ? Après avoir conféré avec le conseil, Festus ne peut qu’accéder à la demande de Paul. (La demande d’être jugé par César ne pouvait être invalidée que pour un meurtrier, un pirate ou un bandit attrapé en flagrant délit.) Paul fait ainsi un nouveau pas en direction de Rome. S’il en appelle à César et refuse d’aller se faire juger à Jérusalem, ce n’est pas parce qu’il a davantage confiance dans le tribunal de l’empereur. Sans doute en appelle-t-il à César parce qu’il s’est rendu compte que son ministère est terminé à Jérusalem, d’autant plus qu’il a depuis longtemps un ardent désir d’aller à RomeRomains 1. 10. Autant y aller prisonnier que pas du tout !

Dans cette affaire, Festus, à son insu, est un instrument utilisé par le Seigneur pour accomplir la promesse qu’il avait faite à l’apôtre (23. 11). Une nouvelle fois, on réalise que toutes choses servent DieuPsaume 119. 91 et travaillent ensemble pour le bien de ceux qui l’aimentRomains 8. 28.

5. Paul devant Agrippa : versets 13-27

Festus explique la justice romaine : versets 13-16

Le roi Agrippa II était le dernier représentant de la couvée de serpents des Hérode. Son père Agrippa I avait fait tuer l’apôtre Jacques et arrêter Pierre. Quand celui-ci mourut (12. 23), Agrippa II avait 17 ans. Bien qu’Édomite de race, il était Juif de profession et connaissait le judaïsme.

Le roi descend à Césarée pour présenter ses hommages au nouveau gouverneur. Il vient accompagné de sa sœur Bérénice qui était également la sœur aînée de Drusille, la femme de Félix. Festus pense que le roi peut l’aider à trouver une solution au problème de Paul (Agrippa passait pour un expert en matière religieuse). Mais le gouverneur ignore qu’il maintient dans le prétoire un des plus grands ambassadeurs du Dieu des cieux, plus grand que l’empereur à Rome parce qu’il est un enfant de Dieu, plus sage que tous les philosophes parce qu’il possède la seule vraie sagesse.

Festus explique au roi la situation d’une manière qui peut paraître parfaitement correcte à première vue. Mais, à l’examen, il bafoue en fait la justice pour gagner la faveur du peuple. S’il avait été réellement intéressé par le cas, il aurait trouvé nombre de personnes pour témoigner de la conduite irréprochable de Paul. Aucun chrétien ne s’est présenté spontanément pour défendre Paul pendant toutes les audiences et personne n’a été appelé à la barre pour témoigner en faveur de l’apôtre. Telle est souvent la justice de ce monde envers les chrétiens.

La religion juive selon Festus : versets 17-22.

Festus parle de la religion juive comme d’un culte religieux, (litt. : une “superstition”, ou “la crainte des dieux”). Cette façon de s’exprimer montre son mépris et son ignorance de cette religion. On peut se demander comment le roi Agrippa a pu accepter pareille insulte vis-à-vis de sa religion car le judaïsme est monothéiste. De plus, il existait bien avant toutes les superstitions des Romains et des Grecs.

Festus parle aussi d’un certain Jésus mort mais que Paul affirme être vivant. Cela montre que Paul a réussi à dégager un point essentiel : la mort et la résurrection de Jésus. Malgré son ignorance au sujet de la nation qu’il devait gouverner, Festus a saisi quelques éléments du message de l’apôtre mais il ne se doute pas que ce Jésus dont il parle si légèrement sera un jour son juge.

Audience non officielle : versets 23-27

Agrippa demande d’entendre Paul. Le gouverneur a atteint son but : il a réussi à intéresser Agrippa au cas de Paul en vue de se décharger d’une partie de sa responsabilité. L’audience est accordée, mais elle n’a pas de caractère officiel car le roi n’a aucun droit pour conduire un procès en Judée, hors de son territoire. De toute manière, le prisonnier a fait appel à César.

L’apôtre est amené le lendemain dans une salle d’audience. Quel contraste entre l’humilité de l’apôtre et le grand apparat d’Agrippa et de Bérénice qui n’ont que le désir de paraître ! Paul n’est nullement ébloui par tant de faste. Pour tous les notables assemblés, Paul n’a que peu d’importance mais pour Dieu qui veille sur toute la scène, c’est son serviteur qui a la plus grande valeur.

Durant le débat, l’embarras de Festus est visible. Il ne sait quel parti prendre. (De toute manière, il n’avait pas à prendre parti, car son devoir était de libérer Paul.)

Pour Festus, il s’agit d’un problème religieux qu’il n’arrive pas à comprendre, encore moins à résumer dans une lettre destinée à l’empereur. Il ne veut pas perdre la face. Lui qui se veut le maître de la Judée, doit chercher de l’aide auprès de ses sujets pour rédiger le chef d’accusation. La situation est complètement retournée ! Autrefois, comme aujourd’hui, les intérêts politiques l’emportent souvent sur la justice objective.

Actes 25

1Festus donc, étant arrivé dans la province, monta trois jours après de Césarée à Jérusalem. 2Et les principaux sacrificateurs et les principaux d’entre les Juifs portèrent plainte devant lui contre Paul ; et ils lui présentaient leur requête, 3lui demandant contre [Paul] cette grâce qu’il le fasse venir à Jérusalem, dressant des embûches pour le tuer en chemin. 4Festus donc répondit que Paul serait gardé à Césarée, et que lui-même allait bientôt partir. 5Que les hommes influents parmi vous descendent donc avec [moi], dit-il ; et s’il y a quelque crime en cet homme, qu’ils l’accusent. 6Et n’ayant pas séjourné parmi eux plus de huit ou dix jours, il descendit à Césarée ; et le lendemain, s’étant assis sur le tribunal, il donna l’ordre que Paul soit amené. 7Et lorsqu’il fut arrivé, les Juifs qui étaient descendus de Jérusalem se tinrent à l’entour, portant contre [Paul] de nombreuses et graves accusations qu’ils ne pouvaient prouver ; 8tandis que Paul se défendait, [en disant] : Je n’ai péché en rien, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César. 9Mais Festus, voulant gagner la faveur des Juifs, répondit à Paul et dit : Veux-tu monter à Jérusalem pour y être jugé quant à ces choses, devant moi ? 10Et Paul dit : Je suis ici devant le tribunal de César, où je dois être jugé. Je n’ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais toi-même très bien. 11Si donc je leur ai fait tort, ou que j’aie fait quelque chose qui soit digne de mort, je ne refuse pas de mourir ; mais si rien n’est [vrai] de ce dont ils m’accusent, personne ne peut me livrer à eux : j’en appelle à César. 12Alors Festus, ayant conféré avec le conseil, répondit : Tu en as appelé à César, tu iras à César.

13Or, quelques jours s’étant écoulés, le roi Agrippa et Bérénice vinrent à Césarée pour saluer Festus. 14Et comme ils séjournaient là plusieurs jours, Festus exposa au roi l’affaire de Paul, disant : Un certain homme a été laissé [ici] prisonnier par Félix, 15au sujet duquel, lorsque j’étais à Jérusalem, les principaux sacrificateurs et les anciens des Juifs ont porté plainte, sollicitant une sentence contre lui : 16mais je leur ai répondu que ce n’est pas la coutume des Romains de livrer quelqu’un avant que l’accusé ait ses accusateurs devant lui et qu’il ait l’occasion de se défendre de ce dont il est accusé. 17Quand donc ils furent venus ici, sans aucun délai, le jour suivant, m’étant assis sur le tribunal, j’ordonnai que cet homme soit amené ; 18au sujet duquel les accusateurs, se tenant là, n’avancèrent aucune charge relativement aux choses que moi je supposais ; 19mais ils avaient contre lui quelques questions touchant leur culte religieux et touchant un certain Jésus mort, que Paul affirmait être vivant. 20Et comme moi j’étais dans l’embarras pour procéder à une information sur ces choses, je demandai [à cet homme] s’il voulait aller à Jérusalem pour y être jugé quant à ces choses. 21Mais Paul, en ayant appelé, [demandant] à être réservé au jugement d’Auguste, je donnai ordre qu’il soit gardé jusqu’à ce que je l’envoie à César. 22Et Agrippa [dit] à Festus : Je voudrais bien moi-même aussi entendre cet homme. Demain, dit-il, tu l’entendras.

23Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice étant venus en grande pompe, et étant entrés dans la salle d’audience avec les chiliarques et les principaux de la ville, Paul, sur l’ordre de Festus, fut amené. 24Et Festus dit : Roi Agrippa, et vous tous qui êtes ici présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs m’a sollicité, tant à Jérusalem qu’ici, s’écriant qu’il ne devait plus vivre. 25Mais moi, ayant trouvé qu’il n’avait rien fait qui soit digne de mort, et cet homme lui-même en ayant appelé à Auguste, j’ai résolu de l’envoyer. 26Mais je n’ai rien de certain à écrire à l’empereura à son sujet, c’est pourquoi je l’ai amené devant vous, et principalement devant toi, roi Agrippa, en sorte qu’après avoir procédé à un interrogatoire, j’aie quelque chose à écrire ; 27car il me semble déraisonnable d’envoyer un prisonnier sans indiquer en même temps les choses qui sont mises à sa charge.

Notes

alitt. : au seigneur.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)