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Actes des Apôtres
Sondez les Écritures - 1re année

Actes 23. 1-11

Paul à Jérusalem

5. L’apôtre devant le sanhédrin : versets 1-10

La phrase-clé dans cette section est le verset 11 : “Aie bon courage…” Un serviteur « stressé » peut parfois perdre la maîtrise de soi-même. Même dans ces circonstances, le Seigneur reste toujours proche pour fortifier et encourager les siens.

L’honnête confession de Paul : versets 1, 2

Traduit devant le tribunal juif, Paul fixe les yeux sur ses juges. Reconnaît-il quelque ancien collègue ? Veut-il évaluer son auditoire et imposer son autorité par ce regard ? La coutume voulait qu’on débute normalement par ces mots : “Chefs du peuple et anciens d’Israël…” Mais en commençant son discours, l’apôtre s’adresse d’emblée aux membres du sanhédrin comme à des égaux, à des “frères”.

Comme il est accusé de violer la loi et de profaner le temple, Paul évoque sa conduite honnête, celle d’un Juif loyal à sa nation et à sa religion. L’affirmation peut paraître hardie mais Paul la répète à d’autres occasions (24. 16) Philippiens 3. 6. Sa conscience ne lui reproche rien, une base pourtant incertaine devant Dieu qui connaît tout, comme il le rappelle lui-même aux Corinthiens1 Corinthiens 4. 4.

Ces quelques mots d’introduction sont un véritable défi lancé à l’auditoire. Ils suscitent la colère d’Ananias1, le souverain sacrificateur, qui ordonne de frapper Paul sur la bouche. Ce geste était certes un acte illégal, mais il répondait à une justification de Paul par lui-même, non à un témoignage rendu à Jésus Christ.

La réaction impulsive de Paul : versets 3-5

Paul réagit immédiatement à cet acte de violence. Il a son franc-parler : “Dieu te frappera, paroi blanchie” ! Paul utilise l’image d’une paroi badigeonnée à la chaux pour en cacher tous les défautsMatthieu 23. 27 ; Ézéchiel 13. 10-12. En Orient cette expression était synonyme d’hypocrisie. Même si ces mots ne sont pas une malédiction mais bien l’annonce d’une punition, l’injure est flagrante. Quel contraste avec l’attitude du Seigneur qui ne rendait pas d’outrage lorsqu’on l’outrageait1 Pierre 2. 23. Être chrétien ne dispense personne du respect des autoritésExode 22. 27. Quand Paul apprend qu’il s’adressait au souverain sacrificateur, il présente immédiatement ses excuses, peut-être avec un double sens. En effet ses paroles pouvaient aussi laisser entendre qu’il était inconcevable qu’un homme comme Ananias puisse être souverain sacrificateur en Israël.

La stratégie de Paul : versets 6-9

Jeté comme une brebis au milieu des loupsMatthieu 10. 16 et devant une situation qu’il juge sans issue car il est condamné d’avance, Paul use d’un stratagème pour diviser le sanhédrin et démontrer la turpitude de ses membres. Il prononce le mot de résurrection. Il l’utilise dans le sens que les pharisiens acceptaient la résurrection des morts à laquelle ils croyaient, comme aussi les Juifs pieuxJean 11. 24. Matérialistes, les sadducéens niaient toute existence hors du corps. Les pharisiens croyaient à la prédestination, les sadducéens au libre arbitre. Les deux clans avaient donc des positions entièrement opposées et se vouaient une haine farouche. Notons qu’une semaine plus tard, Paul exprimera devant le gouverneur Félix son regret d’avoir lancé ce mot dans le sanhédrin (24. 21).

Le résultat : verset 10

Une grande clameur s’élève, les uns se dressant contre les autres. Paul ne peut parler de la résurrection du Christ, l’espérance d’Israël. L’interruption est définitive. Même si les pharisiens prennent ensuite sa défense, c’est pour mieux offenser les sadducéens qu’ils haïssent au moins autant que les chrétiens. Craignant de nouvelles violences, le commandant donne l’ordre d’extraire Paul du tribunal et de le conduire à la forteresse. Paul n’a pu parler de son Seigneur. Il n’a rien gagné par ce stratagème. La dispute qu’il a lui-même provoquée a coupé court à sa défense.

6. Une présence encourageante : verset 11

Paul est épuisé. En quelques heures, il a déjà failli être tué à deux reprises. Le jour précédent la foule l’a battu. Plus douloureux encore, il a sans doute le sentiment d’avoir échoué auprès du peuple et des dirigeants de Jérusalem, et de ne pas avoir été à la hauteur de la situation.

La nuit suivante, le Seigneur lui-même se tient près de Paul pour l’encourager. Quoi qu’il advienne, l’apôtre est sous sa protection. Le Seigneur ne relève pas les erreurs commises mais, au contraire, rappelle la fidélité de son serviteur. Son service est terminé à Jérusalem mais Paul a maintenant la promesse qu’il rendra témoignage à Rome. Le Seigneur répond ainsi au désir intense de l’apôtre et confirme son projet de visiter les frères de la capitale de l’empireRomains 1. 11, 12.

Notes

1

L’histoire nous apprend qu’Ananias exerça la sacrificature de 47 à 58 ap. J.-C. C’était un souverain sacrificateur cruel et corrompu qui réduisait les sacrificateurs à la misère en les privant des dîmes. Il les faisait prélever par force dans la population pour mieux s’enrichir.

Le respect que Paul témoigne envers la fonction du souverain sacrificateur devant le sanhédrin après qu’il se soit rétracté, est digne d’être souligné. Les paroles de Paul trouvèrent leur réalisation quelques années plus tard (Proverbes 16. 18). En effet, comme partisan des Romains, mais détesté des partisans juifs, Ananias fut assassiné par les zélotes en 66 ap. J.-C.

Actes 23

1Et Paul, ayant arrêté les yeux sur le sanhédrin, dit : Hommes frères, je me suis conduit en toute bonne conscience devant Dieu jusqu’à ce jour… 2Mais le souverain sacrificateur Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche. 3Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, paroi blanchie ! Es-tu assis là pour me juger selon la loi ; et, contrairement à la loi, tu ordonnes que je sois frappé ? 4Et ceux qui étaient présents dirent : Injuries-tu le souverain sacrificateur de Dieu ? 5Et Paul dit : Je ne savais pas, frères, que c’était le souverain sacrificateur ; car il est écrit : “Tu ne diras pas du mal du chef de ton peuple”a. 6Et Paul, sachant qu’une partie [d’entre eux] étaient des sadducéens et l’autre des pharisiens, s’écria dans le sanhédrin : Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisien ; je suis mis en jugement pour l’espérance et la résurrection des morts. 7Et quand il eut dit cela, il s’éleva une dissension entre les pharisiens et les sadducéens ; et la multitude fut partagée ; 8car les sadducéens disent qu’il n’y a pas de résurrection, ni d’ange, ni d’esprit ; mais les pharisiens confessent l’un et l’autre. 9Et il s’éleva une grande clameur ; et quelques scribes du parti des pharisiens se levèrent et contestèrent, disant : Nous ne trouvons aucun mal en cet homme ; mais si un esprit lui a parlé, ou un ange… 10Et un grand tumulte s’étant élevé, le chiliarque, craignant que Paul ne soit mis en pièces par eux, commanda à la troupe de descendre et de l’enlever du milieu d’eux et de le conduire à la forteresse.

11Et la nuit suivante, le Seigneur se tint près de lui et dit : Aie bon courage ; car comme tu as rendu témoignage des choses qui me regardent, à Jérusalem, ainsi il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome.

Notes

aExode 22. 27.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)