Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques.
Essayer maintenant
Par un geste de la main Paul fait taire la foule en furie. Toute la force de la personnalité de Paul, son autorité, sa puissance, se révèlent dans ce seul mouvement. Paul sait que le silence ne durera pas longtemps. Il doit capitaliser ces précieux instants. Il ne va pas argumenter, cela ne susciterait que davantage de violence. Au contraire, il rapporte très simplement ses expériences puisqu’un témoignage personnel réellement sincère est un argument irréfutable.
Le témoignage de Paul est fondé sur un paradoxe apparent car l’apôtre souligne à la fois sa ressemblance et sa dissemblance avec le peuple juif. D’un côté il s’identifie à son peuple. De l’autre, il en est totalement séparé. Il en est ainsi de chaque chrétien. Il vit dans le monde mais n’appartient pas à ce monde dont il est séparé pour une tâche spécialeJean 17. 14-18.
Paul s’adresse à son propre peuple et à ses représentants avec beaucoup d’humilité et de tact. En araméen, une langue connue de tous ses auditeurs, il cherche à gagner leur attention et leur confiance en expliquant simplement qui il est. Suivons son exemple en utilisant des mots accessibles pour nos interlocuteurs dès le début.
Paul rapporte qu’il est né dans une ville renommée (elle abritait l’une des plus grandes universités de l’Antiquité) et rappelle combien le judaïsme a dominé sa vie. Il est Juif et ne l’a jamais oublié2 Corinthiens 11. 22 ; Philippiens 3. 4, 5, Juif de la diaspora, mais Juif orthodoxe, helléniste, élevé à Jérusalem aux pieds de Gamaliel, l’un des plus grands maîtres de la loi (mort environ cinq ans auparavant).
Remarquons que si Gamaliel avait été tolérant (5. 34-39), son disciple avait été extrémiste et sectaire : les disciples sont souvent plus excessifs que leur maître.
Dans son zèle, Paul n’a-t-il pas persécuté les chrétiens ? Il a été plus fanatique que la foule à laquelle il s’adresse. Le souverain sacrificateur et les anciens peuvent en être témoins.
Un témoignage efficace ne s’appuie pas tant sur des sentiments que sur des faits, que d’autres peuvent vérifier.
Dans ses discours, Paul a toujours cherché à établir un point de contact avec son auditoire avant d’annoncer l’évangile. Les gens sont ainsi plus disposés à écouter quand ils sentent un lien commun. À Jérusalem, Paul le trouve en parlant de son identité juive. Imitons cette approche quand nous devons témoigner pour Christ.
Paul peut ensuite souligner ce qui le différencie de son peuple et rapporte comment Jésus l’a rencontré sur le chemin de Damas dans un face-à-face mémorable. La lumière qu’il a vue sur le chemin de Damas l’a pénétré jusqu’au fond de son être. Il a découvert qu’il persécutait Jésus Christ au travers des chrétiens qu’il emprisonnait, car ce Jésus s’identifiait avec tous ceux qu’il persécutait. Le judaïsme ne peut plus dominer sur lui, car Jésus Christ est maintenant son Seigneur.
“Que dois-je faire, Seigneur” ? Cette question révèle que Saul avait en fait déjà capitulé car il s’adresse à la personne qui lui parle comme à un seigneur. Le Seigneur répond aussitôt : “Lève-toi et va à Damas, et là on te parlera de toutes les choses qu’il t’est ordonné de faire”. Quand le Seigneur réclame un acte de foi, il fait toujours une promesse.
Sans que Saul s’en aperçoive, sa vie jusque-là était complètement tombée en ruine. Il allait son propre chemin, faisant sa propre volonté. Il doit maintenant se lever et être conduit à Damas où il recevra des ordres plus précis. Là, dans le silence et l’obscurité due à sa cécité, Saul de Tarse a pu faire le point sur toute sa vie passée.
Le Seigneur révèle sa volonté pas à pas. Il ne nous donne pas de nouvelles révélations avant que nous ayons obéi à ses premiers ordres. Mais si nous sommes obéissants, nous pouvons être certains que le Seigneur nous montrera clairement l’étape suivante.
Dès les premiers moments de sa vie avec Jésus, Saul apprenait la dépendance car il est conduit à Damas par la main, comme un enfant, par ceux qui l’accompagnent. Il ne peut plus compter sur lui-même.