Le culte de la déesse Diane (l’Artémis grecque de l’Asie Mineure, la déesse de la fertilité) avait Éphèse pour centre. Les prêtresses qui servaient dans son temple réputé n’étaient que des prostituées pour le plaisir des païens visitant ce lieu de pèlerinage. Le trafic d’objets religieux, toujours associé à un culte idolâtre, rapportait gros.
La prédication de l’évangile ne pouvait causer que d’énormes pertes financières aux artisans d’objets religieux à Éphèse. Quel témoignage à l’effet purificateur de l’évangile et du christianisme qui nettoyait la fange religieuse du monde ancien, mais non sans rencontrer une violente résistance ! Aujourd’hui comme jadis, annoncer l’évangile en pureté provoque l’opposition de ceux qui tirent profit de la fausse religion et de la superstition. On remarque que Paul avait annoncé Christ, sans chercher à dénoncer ce commerce idolâtre.
Démétrius, marchand d’objets religieux, prend la tête d’un mouvement de contestation pour tenter d’éviter la faillite. Sous le prétexte de défendre l’honneur de la déesse pour le bien du pays et de la religion, il défend ses propres intérêts. Il a vite compris que la cohabitation entre le christianisme et le paganisme est impossibleMatthieu 6. 24. Il sent le danger et, sans s’en rendre compte, annonce la ruine future du culte de Diane (verset 27). Que reste-t-il aujourd’hui du temple d’Éphèse ?
Une persécution est déclenchée, la deuxième suscitée par des non-Juifs (16. 19) mais toujours en relation avec des intérêts financiers. La situation est si grave que Paul dira qu’il a été excessivement accablé en Asie2 Corinthiens 1. 8-10. Aujourd’hui encore, les foules ont leurs idoles. La Diane des Éphésiens prend d’autres masques mais les buts de Satan restent les mêmes.
Toute la population, emmenée par Démétrius, se précipite dans le théâtre de la ville qui pouvait contenir, dit-on, jusqu’à 25 000 personnes. Les manifestants entraînent deux des compagnons de Paul. L’apôtre veut s’élancer à leur suite pour les défendre mais il en est empêché par les frères et les dignitaires de la ville qui craignent pour sa sécurité, vu l’état de surexcitation de la foule. Il est des moments pour le chrétien où la sagesse lui commande de se taireEcclésiaste 3. 7.
Pour Démétrius, la sécurité matérielle prime tout. Pour Paul, dans son ardeur à défendre les intérêts de Dieu, sa propre sécurité vient en dernier. Le contraste est total entre ces deux hommes !
À l’image de ce monde qui ne sait où il va mais se laisse manipuler pour toutes sortes de causes, la foule remplit le théâtre. Certains ne savent même pas pourquoi ils sont là. Le désordre est total et pourtant, paradoxalement tous peuvent crier à l’unisson : “Grande est la Diane des Éphésiens” ! Elle est leur Diane. L’orgueil de l’homme se montre même dans un chauvinisme à l’égard de ses idoles.
Le secrétaire de la ville, un homme habile, réussit à ramener les Éphésiens à la raison après qu’ils se sont épuisés à crier pendant deux heures. Rome ne tolérait pas le désordre civil. Comme secrétaire, il recevait les lettres officielles de Rome. Il sait que son poste est en jeu si la situation se dégrade et qu’il doit épargner ces hommes pour le sauver.
Le secrétaire commence par amadouer ses auditeurs en rappelant l’origine « incontestable » du culte de Diane. Le monde se nourrit d’affirmations gratuites. Notre devoir est de communiquer des certitudes1 Thessaloniciens 1. 5 ; Hébreux 11. 1, mais toujours fondées sur la Parole de Dieu, et donner la raison de notre espérance à quiconque nous le demande1 Pierre 3. 15. La foi chrétienne n’est pas le tombeau de la raison. Apollos “réfutait publiquement les Juifs avec une grande force, démontrant par les Écritures que Jésus était le Christ” (18. 28).
Il n’y a rien à craindre de ces hommes, continue le secrétaire. Ils ne sont pas des voleurs. Le trouble, au contraire, a été suscité par Démétrius. Qu’il traduise ces hommes en justice ! Les tribunaux sont là pour cela. Le secrétaire congédie l’assemblée et le tumulte s’apaise. Une fois de plus, l’évangile triomphait de Satan.
Dieu utilise qui il veut pour réaliser ses plans et protéger les siens. Souvent il se sert des responsables de l’ÉtatÉsaïe 45. 1. Lui-même les établit dans leur position officielleRomains 13. 1. Sans s’en rendre compte, ce secrétaire païen était un instrument dans la main de Dieu pour protéger les chrétiens.