L’auteur aborde maintenant un thème apparemment nouveau. En fait, les quatre premiers chapitres traitent d’un même sujet, celui des dissensions dans l’assemblée à Corinthe. Des sentiments charnels, le désir de l’approbation des hommes, avaient conduit les Corinthiens à choisir comme conducteurs des frères renommés comme Apollos, Paul et Pierre, sans que ces derniers l’aient recherché !
C’est la raison pour laquelle Paul répète qu’Apollos et lui-même étaient des serviteurs de Christ, rien de plus (verset 1 ; 3. 5) 1. Le premier devoir d’un serviteur est d’obéir à son Maître, à son Seigneur. Paul ne voulait cependant pas être connu seulement comme “serviteur de Christ”, mais aussi comme “administrateur des mystères de Dieu”. Dieu lui avait confié des
La fidélité d’un administrateur n’est généralement mesurée qu’au moment du contrôle de la gestion par son supérieur hiérarchique. Auparavant, un jugement peut avoir été porté sur son comportement, sur ses paroles, mais pas sur sa fidélité. Il en est ainsi dans la vie collective des croyants. Combien vite nous jugeons à tort un serviteur du Seigneur. Les partis à Corinthe avaient probablement porté des jugements contradictoires (certains étaient donc faux) sur les frères Pierre, Apollos et Paul, ainsi que sur leur service. Appartenait-il à ces derniers de se justifier ? Cela n’aurait pas correspondu à la volonté de Dieu.
Paul saisit toutefois l’occasion de cette attitude pour tirer plusieurs leçons, encore importantes pour nous aujourd’hui :
L’enlèvement des croyants qui s’en iront à la rencontre du Seigneur, en l’air, sera une première proclamation des résultats de l’évangile, pour la gloire de Dieu. Mais le temps où “il mettra en lumière les choses cachées des ténèbres, et manifestera les conseils des cœurs” est celui où les siens comparaîtront devant son tribunalRomains 14. 10 ; 2 Corinthiens 5. 10. Alors sera jugée l’œuvre de chacun en vue d’une récompense (3. 14, 15). Le Seigneur mettra en évidence non seulement les actions de chacun, mais les sentiments secrets qui les auront motivées. Les faiblesses et les péchés de nos frères et sœurs ne nous intéresseront plus, car il n’y aura plus rien d’incompatible avec la gloire de Dieu. Dans la lumière du tribunal de Christ, nous verrons notre vie comme le Seigneur l’a toujours vue. Alors, nous serons, durant toute l’éternité, en parfaite harmonie avec lui.
Quelle grâce enfin que cette louange que Dieu réserve aux serviteurs fidèles (verset 5) soit annoncée à la fin du paragraphe !
Notre Seigneur a porté sur la croix tout le châtiment qu’appelaient nos péchés.
Dans ce jour à venir et en dépit de tous nos manquements, le fait que Dieu nous attribue quelques louanges, nous conduira en retour à “la louange de la gloire de sa grâce”.