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Première épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

1 Corinthiens 4. 1-5

Les divisions dans l’assemblée

4. Le vrai serviteur de Dieu (1)

Le juste jugement : versets 1-5

L’auteur aborde maintenant un thème apparemment nouveau. En fait, les quatre premiers chapitres traitent d’un même sujet, celui des dissensions dans l’assemblée à Corinthe. Des sentiments charnels, le désir de l’approbation des hommes, avaient conduit les Corinthiens à choisir comme conducteurs des frères renommés comme Apollos, Paul et Pierre, sans que ces derniers l’aient recherché !

Paul, administrateur des mystères de Dieu

C’est la raison pour laquelle Paul répète qu’Apollos et lui-même étaient des serviteurs de Christ, rien de plus (verset 1 ; 3. 5) 1. Le premier devoir d’un serviteur est d’obéir à son Maître, à son Seigneur. Paul ne voulait cependant pas être connu seulement comme “serviteur de Christ”, mais aussi comme “administrateur des mystères de Dieu”. Dieu lui avait confié des mystères que, dans ses desseins, il avait cachés jusqu’iciRomains 16. 25, 26 ; Éphésiens 3. 9. Comme nous l’avions remarqué en considérant les chapitres 2 et 3, Paul n’avait pas pu en parler aux Corinthiens en raison de leur état charnel. A l’inverse, il pourra exposer aux Éphésiens “les richesses insondables du Christ” Éphésiens 1. 9 ; 3. 1-12 ; 5. 32. Quel fidèle administrateur ! En tant que serviteur, il était fidèle à son Seigneur ; comme administrateur, il était fidèle à l’égard de ce que Dieu lui avait confié. La fidélité est bien la marque distinctive d’un bon administrateur. Cette qualité, appréciée par les hommes de ce monde, l’est à plus forte raison dans le domaine spirituel.

La fidélité d’un administrateur n’est généralement mesurée qu’au moment du contrôle de la gestion par son supérieur hiérarchique. Auparavant, un jugement peut avoir été porté sur son comportement, sur ses paroles, mais pas sur sa fidélité. Il en est ainsi dans la vie collective des croyants. Combien vite nous jugeons à tort un serviteur du Seigneur. Les partis à Corinthe avaient probablement porté des jugements contradictoires (certains étaient donc faux) sur les frères Pierre, Apollos et Paul, ainsi que sur leur service. Appartenait-il à ces derniers de se justifier ? Cela n’aurait pas correspondu à la volonté de Dieu.

Les leçons morales

Paul saisit toutefois l’occasion de cette attitude pour tirer plusieurs leçons, encore importantes pour nous aujourd’hui :

  • 1. S’agissait-il de son service pour le Seigneur Jésus, la manière dont il était jugé par les Corinthiens ou par d’autres lui importait “fort peu” ; ce n’était pas l’essentiel. Il ne dit pas qu’un tel jugement lui est totalement indifférent, car il n’est pas insensible au jugement de ses frères et sœurs, il en minimise simplement l’importance.
  • 2. Lui-même ne se jugeait pas. Bien entendu, cela ne signifie pas qu’il ne vivait pas dans le jugement quotidien de soi, pratiquant la confession des péchés devant le Père. D’autres passages montrent, au contraire, qu’il s’exerçait à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et les hommesActes 24. 16. Ici, il s’agissait de son service pour le Seigneur. Comme administrateur, il ne s’estimait pas autorisé à porter un jugement sur sa propre fidélité. Il n’y trouvait rien à reprendre, certes, mais ce constat ne le justifiait nullement.
  • 3. Le Seigneur seul peut apprécier la fidélité dans le service. Il ne regarde pas à l’apparence extérieure, mais au cœur1 Samuel 16. 7. Lui seul discerne les vrais motifs, il apprécie le ressort du service – amour pour Christ ou amour de soi – il reconnaît le zèle et décèle l’indolence, etc.
  • 4. Pour toutes ces raisons-là, les Corinthiens ne devaient pas juger les serviteurs du Seigneur “avant le temps” (verset 5). L’apôtre précise que ce jugement final n’aura pas lieu avant “que le Seigneur vienne”.

La manifestation des choses cachées

L’enlèvement des croyants qui s’en iront à la rencontre du Seigneur, en l’air, sera une première proclamation des résultats de l’évangile, pour la gloire de Dieu. Mais le temps où “il mettra en lumière les choses cachées des ténèbres, et manifestera les conseils des cœurs” est celui où les siens comparaîtront devant son tribunalRomains 14. 10 ; 2 Corinthiens 5. 10. Alors sera jugée l’œuvre de chacun en vue d’une récompense (3. 14, 15). Le Seigneur mettra en évidence non seulement les actions de chacun, mais les sentiments secrets qui les auront motivées. Les faiblesses et les péchés de nos frères et sœurs ne nous intéresseront plus, car il n’y aura plus rien d’incompatible avec la gloire de Dieu. Dans la lumière du tribunal de Christ, nous verrons notre vie comme le Seigneur l’a toujours vue. Alors, nous serons, durant toute l’éternité, en parfaite harmonie avec lui.

Quelle grâce enfin que cette louange que Dieu réserve aux serviteurs fidèles (verset 5) soit annoncée à la fin du paragraphe !

Notre Seigneur a porté sur la croix tout le châtiment qu’appelaient nos péchés.

Dans ce jour à venir et en dépit de tous nos manquements, le fait que Dieu nous attribue quelques louanges, nous conduira en retour à “la louange de la gloire de sa grâce”.

Notes

1Le mot traduit au verset 1 du chapitre 4 par serviteur (hypêretês) est différent de celui du verset 5 du chapitre 3 (diakonos), mais la pensée est similaire. Le premier caractérise quelqu’un qui travaille sous la direction d’un supérieur, tandis que le second souligne plutôt la relation du serviteur à son service.

1 Corinthiens 4

1Que [tout] homme pense ainsi à notre égard, – [qu’il nous tienne] pour des serviteursa de Christ et pour des administrateurs des mystères de Dieu. 2Ici, au reste, ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle. 3Mais il m’importe fort peu, à moi, que je sois jugéb par vous, ou de jugementc d’homme ; et même je ne me jugeb pas moi-même. 4Car je n’ai rien sur ma conscience ; mais par là je ne suis pas justifié ; mais celui qui me juge, c’est le Seigneur. 5Ainsi ne jugezd rien avant le temps, jusqu’à ce que le Seigneur vienne, qui aussi mettra en lumière les choses cachées des ténèbres, et qui manifestera les conseils des cœurs ; et alors chacun recevra sa louange de la part de Dieu.

Notes

aserviteurs qui ont un service spécial.
bici et v. 4 : examiner, interroger.
clitt. : jour.
dici, c’est bien : prononcer un jugement.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)