Jusqu’ici, l’apôtre avait opposé la simplicité du message de l’évangile et le mépris qui y était attaché, à la sagesse humaine tant prisée par les Corinthiens.
Il leur fait maintenant savoir que les messagers du Christ ont, eux aussi, à “parler sagesse”. Mais il ne s’agit pas d’une sagesse destinée à l’homme naturel, elle s’adresse aux
L’apôtre énumère d’abord les sept caractères de cette sagesse (versets 6-10). Il montre ensuite comment elle est successivement révélée, communiquée et reçue (versets 11-16). Cependant il ne peut pas leur communiquer le contenu du mystère qu’elle contient, car ces Corinthiens charnels ne pouvaient le recevoir.
L’apôtre s’appuie sur ce dernier point pour présenter les quatre étapes formant la communication et la réception de cette sagesse divine. En employant le mot “nous”, Paul vise en premier lieu les témoins choisis par Dieu, c’est-à-dire les apôtres et prophètes du N.T. Éphésiens 3. 5. Dieu leur a révélé, par son Esprit, le mystère de sa sagesse. Lui seul pouvait le faire. Le Saint Esprit habitait maintenant en eux, contrairement aux prophètes de l’A.T. Et tout comme l’esprit de l’homme sait, seul, ce qui se passe dans l’homme, de même l’Esprit de Dieu seul connaît les pensées de Dieu.
Si donc l’Esprit, personne divine qui sonde les profondeurs de Dieu, habite dans un homme, alors cet homme peut ensuite, lui aussi, connaître les choses de Dieu, c’est-à-dire les vérités et les bénédictions librement communiquées. Les prophètes de l’A.T. ne comprenaient souvent pas ce qu’ils annonçaient1 Pierre 1. 10. Paul en revanche pouvait parler de son intelligence dans le mystère du ChristÉphésiens 3. 4.
Vient ensuite la communication de la vérité (verset 13). Les propos de l’apôtre font allusion au premier paragraphe du chapitre : il n’évoque pas ici la prédication de la Parole en général, mais la prédication des apôtres, caractérisée par des paroles “enseignées de l’Esprit”. Les apôtres et prophètes du N.T. ont communiqué la vérité dans des termes inspirés par l’Esprit, bien qu’étant eux-mêmes des hommes faillibles comme nous2 Timothée 3. 16 ; 2 Pierre 1. 21. Mais, aujourd’hui, aucun serviteur ne peut prétendre à cette inspiration divine. La vérité a été définitivement communiquée par les apôtres.
Enfin, cette vérité divine est reçue par les auditeurs ou les lecteurs de la Parole de Dieu (versets 14-16). L’apôtre avait déjà montré (versets 6-9) que l’homme naturel, l’homme irrégénéré, était incapable de saisir les vérités que le Saint Esprit communique par la Parole de Dieu : c’est une folie pour lui (1. 18). Seul le croyant né de nouveau, qui se laisse conduire par l’Esprit reçu de Dieu, peut vraiment comprendre la Parole de Dieu et en retirer une bénédiction. Il est un homme spirituel, capable de discerner et d’apprécier toute chose de la bonne manière. En outre, un homme qui ne posséderait pas le Saint Esprit, ou qui ne serait pas spirituel, n’est pas en mesure de juger un tel chrétien.
Combien grande était donc l’erreur des Corinthiens qui pensaient enrichir l’évangile par la contribution de la sagesse humaine ! Un homme peut-il enseigner Dieu ? Paul pose cette question en citant le prophète ÉsaïeÉsaïe 40. 13 pour leur montrer qu’ils faisaient complètement fausse route en recherchant la sagesse humaine. Le bon chemin est ailleurs. Il le leur indique : c’est Christ, c’est sa pensée. Tout croyant a reçu l’Esprit de Dieu comme conducteur pour sa vie ; s’il se laisse diriger par lui, il exprimera par sa manière de vivre la pensée de Christ. Combien les Corinthiens en étaient loin, et nous-mêmes aussi trop souvent !
Cette partie de l’épître a donc présenté la croix de Christ comme base de notre position chrétienne, et le Saint Esprit pour nous révéler les choses profondes de Dieu.