Ézéchiel est sacrificateur. Sa position, au milieu des captifs, près du fleuve Kebar, l’a préparé à recevoir les communications de la grâce de Dieu. Il va voir la gloire se retirer de la terre à cause de la méchanceté du peuple de Dieu ; et cependant, dans la partie la plus éclatante de cette gloire, il aperçoit la ressemblance d’un homme : même si la gloire quitte la terre à cause de la méchanceté de l’homme, un homme occupera pourtant la partie la plus brillante de la gloire.
Chapitre 2 : Ézéchiel a vu à la lumière de la gloire comment Dieu agit ; un ordre lui est maintenant donné : « tiens-toi debout sur tes pieds, et je parlerai avec toi ». Il reçoit là sa mission. L’Éternel lui fait prendre connaissance de l’iniquité du peuple et le nourrit de Sa parole : « Ouvre ta bouche, et mange ce que je te donne ».
Chapitre 3 : « Et j’ouvris ma bouche, et il me donna à manger ce rouleau… il fut dans ma bouche doux comme du miel ». Puis il est envoyé pour parler à la maison d’Israël. Le serviteur doit montrer dans sa propre vie la vérité sur laquelle il insiste devant les autres ; et il doit continuer à parler qu’on l’écoute ou non. Son service commence de façon bien propre à lui faire sentir que Dieu le conduit : « Et l’Esprit m’enleva, et me prit ; et je m’en allai plein d’amertume dans l’ardeur de mon esprit ; et la main de l’Éternel était forte sur moi » (verset 14). Quand il atteint Thel-Abib, où se trouvent les transportés qui demeurent auprès du fleuve Kebar, il nous dit (verset 15) : « là où ils étaient assis, je m’assis stupéfait, là au milieu d’eux, sept jours ». Le serviteur a besoin de patience et de dépendance, il doit attendre la parole de l’Éternel. Verset 16 : « Il arriva, au bout de sept jours, que la parole de l’Éternel vint à moi, disant : Fils d’homme, je t’ai établi sentinelle pour la maison d’Israël ; et tu entendras la parole de ma bouche, et tu les avertiras de ma part ». Et, pour donner plus de solennité à son rôle de sentinelle, Dieu le rend muet en dehors de ses oracles, jusqu’à ce qu’il apprenne la prise de la ville au chapitre 33.
Ézéchiel doit ensuite éprouver personnellement, même si ce n’est qu’un jour pour une année, quelque chose des souffrances d’Israël et de Juda pendant le siège de Jérusalem ; il doit se coucher sur son côté gauche trois cent quatre-vingt-dix jours. « Et tu porteras l’iniquité de la maison d’Israël. Et quand tu auras accompli ceux-là, tu te coucheras une seconde fois sur ton côté droit, et tu porteras l’iniquité de la maison de Juda, quarante jours ; je t’ai assigné un jour pour chaque année ». Il faut aussi qu’il rationne son pain et son eau, et qu’il mange une nourriture rendue impure. Si un serviteur a été directement affecté, même partiellement, par l’état des choses dont il parle ou qu’il cherche à corriger, il aborde et poursuit son service avec plus de crainte. Ainsi, il peut être dit à Pierre : « Quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères ».
Au chapitre 5, Ézéchiel doit couper ses cheveux et sa barbe, puis les peser et les partager pour figurer ce que serait le résidu : un petit nombre. « Tu en prendras un petit nombre, et tu les serreras dans les pans de ta robe ; et de ceux-ci, tu en prendras encore, et tu les jetteras au milieu du feu, et tu les brûleras au feu : il en sortira un feu contre toute la maison d’Israël ». Il entre ainsi d’une façon sensible, en sa propre personne, dans la condition de dispersion et de ruine du peuple de Dieu. Son aspect même indique l’affliction, il en rend témoignage en lui-même.
Aux chapitres 6 et 7 l’Éternel lui annonce le jugement qui tombera sur le peuple. Il apprend quelle est la méchanceté de leurs actions à Ses yeux. Ézéchiel reçoit ainsi une impression juste de ce qu’est le mal en l’homme. Il ne le connaît bien que lorsque l’Éternel lui a dit Sa pensée à son sujet. Au chapitre 8, le prophète devient même, par une vision, un témoin oculaire des abominations commises à Jérusalem. L’homme dans la gloire étend Sa main et il le prend « par les boucles de ma tête », et Ézéchiel est emmené à Jérusalem. Non seulement il connaîtra la pensée de Dieu à l’égard du mal, mais il sera exactement instruit du mal contre lequel le jugement est dirigé. Il faut cependant qu’il soit entièrement étranger à ce mal.
Au chapitre 9, il voit l’exécution du jugement. Pour l’homme de Dieu, le jugement du peuple de Dieu est toujours une détresse ; c’est pourquoi « il arriva que, comme ils frappaient et que moi, je demeurais de reste, je tombai sur ma face, et je criai et dis : Ah, Seigneur Éternel ! veux-tu détruire tout le reste d’Israël en versant ta fureur sur Jérusalem ? »
Au chapitre 10, il fait une expérience tout à fait différente : il voit la gloire de Dieu. Cette vision est douloureuse à certains égards, parce que cette gloire quitte la maison, et bientôt Jérusalem ; mais elle est aussi encourageante pour le prophète parce que les desseins de l’Éternel et la façon dont il les accomplit (ce que figurent les « roues ») sont préordonnés et assurés. Il voit la forme d’une main d’homme sous les ailes des chérubins. Un homme en effet agira encore dans la gloire de Dieu. Rien n’encourage autant le cœur du vrai serviteur en des temps de ruine qu’une vision nette de la gloire de Dieu ; c’est ce que Moïse demande quand la ruine d’Israël accable son esprit : « Fais-moi voir, je te prie, ta gloire ». C’est une belle préparation pour la souffrance, le service et le témoignage ici-bas.
Puis au chapitre 11 : « l’Esprit m’éleva et me transporta à la porte orientale de la maison de l’Éternel » : le prophète doit être témoin des enseignements publics des conducteurs d’Israël qui disent : « Ce n’est pas le moment de bâtir des maisons, elle est la marmite et nous sommes la chair ». Ézéchiel est alors conduit à prophétiser ; « et il arriva, comme je prophétisais, que Pelatia, fils de Benaïa, mourut ». La vue même du jugement affecte beaucoup le prophète ; l’homme de Dieu annonce le jugement à cause de la sainteté de Dieu, mais il est toujours profondément ému même quand un seul homme est atteint ; « Et je tombai sur ma face, et je criai à haute voix, et je dis : Ah, Seigneur Éternel ! veux-tu détruire entièrement le reste d’Israël ? » Dieu lui parle alors de sa miséricorde future envers Israël, pour l’encourager. Et la gloire de Dieu quitte la ville.
Ézéchiel a lutté contre un esprit d’incrédulité qui est le même que celui que nous connaissons. C’est un encouragement de savoir que « les mêmes souffrances s’accomplissent dans nos frères qui sont dans le monde », ou qu’un serviteur de Dieu en d’autres temps a souffert ce dont nous souffrons maintenant. Si on dit aujourd’hui : « Où est la promesse de sa venue ? », on a dit alors : « Les jours seront prolongés, et toute vision a péri » (chapitre 12. 22). Quand l’homme naturel ne voit rien du propos et des voies de Dieu, l’homme spirituel est simplement rejeté sur la parole de Dieu et reçoit par elle de l’assurance pour sa foi. C’est pourquoi la réponse à ce sarcasme incrédule est celle-ci : « Les jours se sont approchés, et l’accomplissement de chaque vision ». Et la parole de l’Éternel vient à nouveau au prophète, pour qu’il dise à la maison d’Israël : « Aucune de mes paroles ne sera plus différée ; la parole que j’aurai dite sera exécutée, dit le Seigneur, l’Éternel ».
Le chapitre 16passe en revue toutes les soins de Dieu en grâce envers Israël, et détaille la méchanceté avec laquelle ce peuple s’est éloigné ; il est alors dit au prophète : « Fils d’homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations ». Le serviteur ne doit pas seulement présenter le jugement de Dieu sur la vigne (chapitre 15) – le peuple de Dieu professant – mais il faut qu’il place clairement et positivement devant ce peuple, sa chute ainsi que son éloignement de la condition dans laquelle Dieu l’a placé. Il en est de même maintenant et peut-être y a-t-il une insuffisance de notre part dans ce domaine.
Mais un serviteur ne peut pas mettre à découvert, avec vigueur et à propos, le déclin s’il n’a été préservé lui-même de ce déclin.
Depuis là jusqu’à la fin du chapitre 39, le prophète présente la pensée de Dieu concernant toutes les nations en rapport avec Israël ; de plus le propos de Dieu lui est révélé. Et enfin, après ces jugements, il peut annoncer des bénédictions. « Je mettrai ma gloire parmi les nations ; et toutes les nations verront mon jugement, que j’aurai exécuté, et ma main, que j’aurai mise sur eux… Et je ne leur cacherai plus ma face, parce que j’aurai répandu mon Esprit sur la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel ». Puis il voit en vision l’établissement du sanctuaire de Dieu au milieu de Son peuple (chapitres 40 à 48) ; c’est la fin encourageante et bénie de son service comme prophète de Dieu.