Dieu avait déjà précisé plusieurs fois que les Lévites n’auraient pas d’héritage dans le pays car l’Éternel lui-même était leur lot, leur héritage (3. 12, 45 ; 8. 14 ; 18. 20-24). Toutefois, l’Éternel prenait soin de cette tribu et de ses fils et ne voulait pas les laisser sans ressources. Les dîmes devaient pourvoir à leur nourriture (18. 24), mais rien jusque-là n’avait été prévu pour leur habitation. Comme l’Éternel ne voulait pas les voir habiter dans des tentes, il ordonna aux fils d’Israël de leur donner 48 villes. Le livre de Josué indique comment ils s’acquittèrent de ce commandement et donne la liste des villes concernéesJosué 21. 1-42.
Chaque ville était lotie d’une banlieue de mille coudées1. Le nombre 1 000 indique que la compréhension qu’a l’Éternel des circonstances et des besoins, est généreuse. Dieu pourvoit aux besoins de ses serviteurs.
Le verset 8 donne un principe divin immuable que l’on retrouve ailleurs :
Parmi les 48 villes lévitiques, six avaient une fonction particulière, très importante : elles étaient des villes de refuge pour tout meurtrier involontaire. Le coupable y était provisoirement à l’abri de la vengeance en attendant qu’un tribunal statue sur son cas (verset 12) Deutéronome 19. 1-13 ; Josué 20. Même si Dieu n’approuvait pas le choix des deux tribus et demie, il donna dans sa grâce un nombre identique de villes de refuge en deçà et au-delà du Jourdain.
Pour aider l’assemblée à juger, l’Éternel donna quelques indications permettant d’apprécier le caractère volontaire ou non du meurtre. Les juges pouvaient se baser sur des preuves matérielles (versets 16-18) ou sur des indices moraux (versets 20, 21).
L’épître aux Hébreux éclaire la portée de ces versets pour nous, en faisant sans doute allusion à ces villes de refuge : “nous nous sommes enfuis pour saisir l’espérance proposée” Hébreux 6. 18. Les Juifs – et plus généralement tous les hommes – sont coupables du meurtre du Seigneur Jésus. Rien ne plaide en faveur de l’homme : chefs religieux juifs, soldats romains, populace, gouverneur romain, tous ont accumulé les indices du meurtre volontaire :
Dieu aurait pu venger le sang de son Fils sur une humanité aussi coupable.
Et pourtant, nous entendons le Seigneur s’adresser à son Père : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font” Luc 23. 34, mettant ses bourreaux au bénéfice du péché par erreur. Alors la grâce de Dieu peut briller en justifiant tout homme ou toute femme, homicide en puissance du Fils de Dieu, qui se réfugie, par la foi en Christ, loin de la juste colère de Dieu, en acceptant le salut qu’il offre2.
Le contexte moral du crime était très important. Le jugement revenait donc aux anciens de la ville d’origineDeutéronome 19. 12, qui connaissaient bien la victime et son meurtrier, et qui étaient les plus aptes à apprécier les relations entre ces deux personnes.
Cela nous montre qu’en cas de différend, le rassemblement local est compétent et doit s’enquérir soigneusement des origines du conflitMatthieu 18. 15-17.
Seule la mort du grand sacrificateur autorisait l’homicide involontaire à retourner dans son pays ; jusque-là, il était confiné dans la ville de refuge, car partout ailleurs il risquait de se faire tuer par le vengeur du sang.
Combien notre position est différente ! Christ, notre grand sacrificateur, est mort pour nous et désormais, sans attendre, tout croyant a une pleine liberté en luiJean 8. 36 ; Hébreux 10. 19-22.
Peuple d’un Dieu juste, Israël devait montrer la justice dans sa manière de juger. Dans ce contexte, elle consistait :
En appliquant ce dernier principe au meurtre du Seigneur, nous voyons que Dieu ne peut rien accepter de la part de l’homme pour son salut. Seul le sang précieux de Christ est une rançon acceptable pour Dieu1 Timothée 2. 5, 6 ; 1 Pierre 1. 18, 19.
Ainsi notre Sauveur est à la fois la victime, la ville de refuge, le sacrificateur et la rançon ; autant de raisons pour être assurés de notre salut éternel ! 4