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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 30

Ce que le peuple doit à l’Éternel

2. Lors d’un vœu

Portée historique : les vœux des fils d’Israël

Les deux chapitres précédents concernaient les offrandes nationales obligatoires ; celui-ci traite des vœux personnels volontaires. L’Éternel avait déjà donné des instructions sur les vœux : sur leur estimationLévitique 27. 1-8 et sur le vœu particulier du nazaréat (chapitre 6). Pour l’Israélite, ces vœux consistaient souvent à offrir un sacrifice à l’Éternel (un holocauste, un sacrifice de paix) Lévitique 7. 16. Dans le chapitre 30, Dieu donne les conditions de validité d’un vœu. Plusieurs cas étaient envisagés :

  • le cas général (“un homme”, verset 3),
  • le vœu d’une jeune fille dans la maison paternelle (versets 4-6),
  • celui d’une femme qui se marie alors qu’elle était déjà liée par un vœu (versets 7-9),
  • celui d’une veuve ou d’une divorcée (verset 10),
  • enfin, le vœu d’une femme mariée (versets 11-16).

Le principe général était clair : celui qui s’engageait devant Dieu devait agir en conséquence. L’Ecclésiaste insiste : “Quand tu auras voué un vœu à Dieu, ne tarde point à l’acquitter ; car il ne prend pas plaisir aux sots : ce que tu auras voué, accomplis-le. Mieux vaut que tu ne fasses point de vœu, que d’en faire un et de ne pas l’accomplir” Ecclésiaste 5. 3, 4.

Les femmes – mariées ou non – avaient une responsabilité moindre ; leurs vœux étaient soumis à l’approbation – tacite ou explicite – de leur père ou de leur mari. Ce n’était pas le cas de la veuve, qui n’était pas soumise à une telle autorité ; elle dépendait donc directement de l’Éternel, aussi ses vœux l’engageaient irrévocablement.

Portée typique : Christ qui se voue à Dieu

Le verset 3 présente symboliquement Christ. Il est l’homme qui a dit : “Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté” Psaume 40. 7, 8 ; Hébreux 10. 9. Il a été ce sacrifice lié avec des cordes aux cornes de l’autelPsaume 118. 27, comme autrefois, à Morija, le bélier avait été retenu à un buisson par ses cornesGenèse 22. 13. “Je ne me suis pas retiré en arrière”, put-il dire prophétiquementÉsaïe 50. 5. Ce cher Sauveur est allé jusqu’au bout de l’œuvre qu’il avait acceptée et à laquelle il s’était totalement voué pour la gloire de Dieu et notre salut éternel.

Portée prophétique : le vœu du peuple d’Israël

Au pied du Sinaï, le peuple avait fait un vœu : “Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons” Exode 19. 8. Dieu avait entendu ces paroles, et, lui qui s’identifie souvent à un père ou à un mari pour son peuple, n’avait rien dit. La suite avait rapidement montré qu’Israël était totalement incapable de faire “selon tout ce qui était sorti de sa bouche” (verset 3). Il en est resté responsable, mais le Seigneur a pris aussi sur lui cette “iniquité” (verset 16) en mourant sur la croix. Un jour, une nouvelle alliance, sans condition, sans obligation, sera établie entre Israël renouvelé et son Dieu, sur la base de l’œuvre du Messie pour son peuple terrestre.

Portée morale : le vœu d’un chrétien

Un vœu, pour un chrétien, est un engagement de cœur devant Dieu pour servir en vue du bien des autres, de l’assemblée en particulier1. Dieu attend de notre part ce mouvement spontané, auquel il prend plaisir. Nous n’avons pas à rendre publics nos vœux, car ils sont un secret entre Dieu et nous2.

Le cas d’une femme dont le vœu était désavoué montre qu’il est possible de faire un vœu que notre Père n’approuve pas, si sincère et si bon qu’il paraisse à nos yeux.

Comment savoir si notre vœu est selon la pensée de Dieu ? Par sa conformité à l’enseignement biblique et par l’appui divin qui nous est donné pour l’accomplir.

Méditons ces deux exemples de “vœux” au sens du N.T. :

  • individuel : laisser son travail séculier pour se vouer entièrement au service du Seigneur, parmi les croyants ou les incrédules3 Jean 7 ; 2 Corinthiens 5. 14, 15 ;
  • collectif : les saints des assemblées de Macédoine s’étaient “donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur, et puis à nous, par la volonté de Dieu” 2 Corinthiens 8. 5.

Notes

1L’exemple du sacrifice de paix offert en réponse à un vœu (Lévitique 7. 16) indique d’une part que notre vœu n’est pas indépendant du peuple de Dieu (le sacrifice était partagé) et d’autre part qu’il peut lui apporter une bénédiction (l’offrande de l’un procurait une part à tous).
2Le “serment” (verset 3) qui accompagnait généralement le vœu ne nous est pas demandé (Matthieu 5. 33-37 ; Jacques 5. 12).

Nombres 30

1Et Moïse parla aux fils d’Israël selon tout ce que l’Éternel avait commandé à Moïse.

2Et Moïse parla aux chefs des tribus des fils d’Israël, disant : C’est ici la parole que l’Éternel a commandée : 3Quand un homme aura fait un vœu à l’Éternel, ou quand il aura fait un serment, pour lier son âme par une obligation, il ne violera pas sa parole ; il fera selon tout ce qui sera sorti de sa bouche. 4Et si une femme a fait un vœu à l’Éternel, et qu’elle se soit liée par une obligation dans la maison de son père, dans sa jeunesse, 5et que son père ait entendu son vœu et son obligation par laquelle elle a obligé son âme, et que son père ait gardé le silence envers elle, tous ses vœux demeureront obligatoiresa, et toute obligation par laquelle elle aura obligé son âme demeurera obligatoire. 6Mais si son père la désapprouveb le jour où il en a entendu parler, aucun de ses vœux et de ses obligations par lesquelles elle a obligé son âme ne demeureront obligatoires ; et l’Éternel lui pardonnera, car son père l’a désapprouvée. 7Et si elle a un mari, et que son vœu soit sur elle, ou quelque chose qui ait échappé de ses lèvres par quoi elle a obligé son âme, 8et si son mari l’a entendu, et que le jour où il l’a entendu il ait gardé le silence envers elle, ses vœux demeureront obligatoires, et ses obligations par lesquelles elle aura obligé son âme demeureront obligatoires. 9Mais si, le jour où son mari l’aura entendu, il la désapprouve et casse le vœu qui est sur elle et ce qui a échappé de ses lèvres, par quoi elle avait obligé son âme, l’Éternel lui pardonnera. 10Mais le vœu d’une veuve, ou d’une femme répudiée, – tout ce par quoi elle aura obligé son âme, demeurera obligatoire pour elle. 11Et si elle a fait un vœu dans la maison de son mari, ou si elle a obligé son âme par serment, 12et que son mari l’ait entendu et ait gardé le silence envers elle, [et] ne l’ait pas désapprouvée, tous ses vœux demeureront obligatoires, et toute obligation par laquelle elle aura obligé son âme demeurera obligatoire. 13Mais si son mari les a expressément cassés le jour où il les a entendus, alors rien de ce qui sera sorti de ses lèvres, vœuc ou obligation [liée] sur son âme, ne demeurera obligatoire : son mari l’a cassé ; et l’Éternel lui pardonnera. 14Tout vœu et tout serment par lequel on s’oblige à affliger son âme, le mari peut le ratifier et le mari peut le casser. 15Et si son mari se tait absolument envers elle, jour après jour, alors il aura ratifié tous ses vœux, ou toutes ses obligations qu’elle a prises sur elle ; il les a ratifiés, car il a gardé le silence envers elle le jour où il les a entendus. 16Mais s’il les a expressément cassés après les avoir entendus, alors il portera l’iniquité de sa femmed.

17Ce sont là les statuts que l’Éternel commanda à Moïse, entre un homme et sa femme, entre un père et sa fille, dans sa jeunesse, dans la maison de son père.

Notes

alitt. : demeureront debout.
bhéb. : plutôt refuser, défendre.
clitt. : ses vœux.
dlitt. : d’elle.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)