Le peuple d’Israël ne pouvait pas célébrer de fête en ÉgypteExode 5. 1 ; 10. 9. Sa première fête fut la Pâque, qui le délivrait de la menace du destructeurExode 12. 14, immédiatement suivie de la fête des pains sans levain qui rappelait la sortie du pays d’ÉgypteExode 12. 17. Il en est de même pour nous : avant d’être délivrés de la menace du jugement de Dieu et de l’emprise du péché et du monde, nous ne pouvions pas connaître de “fête” ; seule une joie éphémère venait, pour un temps, masquer une tristesse fondamentaleProverbes 14. 13. Quel contraste avec le nouvel état qui suit la conversion ! Comme le père de la parabole organise un festin pour son fils retrouvéLuc 15. 22-24, notre Père nous prépare une vie de fête, non pas exempte de peines et de souffrances, mais durant laquelle nous pouvons nous réjouir continuellementPhilippiens 4. 4 ; 2 Corinthiens 6. 10. La vie chrétienne n’a rien d’une existence frustrante, desséchante ou morose ; au contraire, le Seigneur nous a donné une vie abondanteJean 10. 10.
Si ce terme de fête1 se retrouve pour plusieurs des circonstances mentionnées dans ces deux chapitres, la “fête” (28. 17) désigne particulièrement la fête des pains sans levain qui commençait dès le lendemain de la Pâque. Le levain symbolise toujours dans la Bible le péché, et surtout l’orgueil et l’hypocrisie qui font enflerMatthieu 16. 6 ; Marc 8. 15 ; Luc 12. 1 ; 1 Corinthiens 5. 6-8 ; Galates 5. 9. Notre sanctification pratique – le jugement de tout péché conscient dans la lumière de Dieu – commence dès notre conversion et, loin d’être uniquement un exercice affligeant, cette purification est une “fête”, car elle nous rend libres pour jouir de la communion avec notre Dieu.
La présentation de la gerbe des prémices n’est pas mentionnée dans ce chapitre, mais nous y faisons allusion car elle présente l’autre côté de notre vie chrétienne, l’aspect positif, la consécration pour Dieu, qui est indissociable de la séparation du monde. Nous ne nous voyons pas seulement morts avec Christ mais aussi ressuscités en lui, vivants pour lui, heureux de lui consacrer le meilleur de tous nos biens (temps, énergie, aptitudes, argent, etc.).
Enfin, la fête de la moisson (ou des semaines, c’est-à-dire la Pentecôte) nous enseigne que nous ne sommes pas tout seuls. Dieu sauve et rassemble : c’est le jour de la Pentecôte que l’Esprit vint sur les disciples pour les baptiser en un seul corpsActes 2. 1. Le chrétien sauvé (la Pâque), qui marche dans la séparation (les pains sans levain) et qui vit en ressuscité (la gerbe des prémices), apprécie la compagnie d’autres croyants et partage avec eux les joies qu’il trouve dans son Seigneur.
Chaque jour, deux holocaustes étaient offerts à l’Éternel (28. 3). Ils nous font penser aux moments de communion que nous pouvons avoir chaque jour avec notre Dieu. Le matin, avant l’activité de la journée, puis le soir, une fois le travail fini, il apprécie que nous nous tournions vers lui, pour le remercier, l’écouter par sa Parole, le prier et, par-dessus tout, savourer sa communion et celle du Seigneur Jésus1 Jean 1. 3. Il ne s’agit pas d’une simple forme, mais d’une libre entrée dans le “lieu saint”, là où nos pensées et nos affections sont formées dans la présence de DieuHébreux 10. 19-24. Quelle joie ce sera pour nous, comme l’indique la libation (28. 7), et quelle joie pour lui, à qui nous aurons procuré son “pain”. Mais ne l’en frustrons-nous pas trop souvent ? Notre tendance naturelle est de manquer de vigilance, de vite oublier le “temps fixé”, parce que nous nous laissons emporter non seulement par des activités matérielles, mais aussi par nos propres pensées qui nous détournent de l’essentiel vers le secondaire : nous-mêmes, nos intérêts, nos occupations. Laissons-nous donc toucher par l’amour et la grandeur de notre Sauveur pour offrir “sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges” Hébreux 13. 15 ; Psaume 34. 1 ; 35. 28.
Un jour par semaine, les holocaustes étaient doublés (28. 9, 10). Le chrétien n’est plus soumis au sabbat, mais la Parole indique le premier jour de la semaine comme une occasion spéciale pour consacrer du temps à notre Dieu. Si notre semaine s’est déroulée dans une atmosphère de louange, celle-ci s’élevera-t-elle sans doute d’autant plus facilement quand nous serons réunis avec d’autres frères et sœurs pour adorer notre Dieu ensemble.
Les deux agneaux supplémentaires de cette journée peuvent aussi faire penser aux deux rencontres que nous pouvons avoir autour du Seigneur en cette journée, pour le louer et aussi pour l’écouter par sa Parole, car comment l’adorer comme il convient si nous n’apprenons rien sur lui ?
Notre vie est marquée par des événements plus saillants, auxquels font penser ces premiers jours des mois : des fiançailles, un changement de travail, une naissance, un anniversaire, un déménagement, une épreuve, un deuil, etc., autant de jalons au cours de notre existence. Alors, comment allons-nous vivre ces événements ? Seront-ils l’occasion de nous rapprocher du Seigneur ou bien les prendrons-nous comme le lot commun de tous les hommes ? Qu’il est heureux de les traverser avec lui, recevant de sa main la joie comme la tristesse et apprenant dans chacune de ces circonstances à mieux connaître celui qui nous les dispense : “en toutes choses, rendez grâces” 1 Thessaloniciens 5. 18.
Un long intervalle séparait la fête des semaines, au troisième mois, du jour des trompettes au début du septième mois. Les habitudes, la routine, le sommeil, la lassitude, peuvent insidieusement s’introduire dans notre vie chrétienne au fil des années. A notre insu, le déclin est là. Mais notre Dieu est fidèle et il nous envoie une “trompette” pour nous réveiller par sa Parole et produire un regain d’affection et de louange pour lui.
Peu après venait le grand jour des expiations. Réveillée, notre conscience pèse comme tout à nouveau la profondeur de notre péché, la grandeur de l’œuvre du Seigneur et l’immense portée de son sacrifice. Loin de nous accabler, ce travail moral conduit à une louange, qui extérieurement n’est peut-être pas différente (les mêmes sacrifices qu’au jour des trompettes étaient offerts), mais qui s’ancre dans une compréhension plus grande de ce que Christ a fait.
Cette fête était marquée par une décroissance du nombre de taureaux offerts. Le déclin physique ne s’accompagne pas obligatoirement d’une baisse spirituelle, bien au contraire2 Corinthiens 4. 16. Pourtant, la Parole mentionne plusieurs personnes qui avaient bien commencé, mais dont la fin de vie n’a pas été à la hauteur de son début (comme Salomon1 Rois 11. 4 et Démas2 Timothée 4. 10, par exemple). Solennel avertissement pour tous !
Vue sous un autre angle, la fête des tabernacles couronnait le cycle des fêtes annuelles ; elle était marquée par une profusion de sacrifices (199 au total !) et l’Éternel recommandait de n’y être que joyeuxDeutéronome 16. 15. Il est heureux de rencontrer des chrétiens âgés, qui ont mûri ce beau fruit de l’Esprit, la joieGalates 5. 22, et qui connaissent “celui qui est dès le commencement” 1 Jean 2. 13 et savent le rendre présent et vivant au cœur de ceux qu’ils rencontrent.
Le huitième jour, la “grande journée de la fête” Jean 7. 37, porte nos pensées vers le jour éternel dans la maison du Père. Après une vie marquée pour chacun de hauts et de bas, nous jouirons tous parfaitement de la personne glorieuse de “l’Agneau qui a été immolé” Apocalypse 5. 12 (29. 36).