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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 21. 1-9

Les derniers murmures

4. La victoire sur le roi d’Arad : versets 1-3

L’attaque des Cananéens surprit les fils d’Israël à un moment douloureux pour eux, peu après la mort d’Aaron. Ils firent un vœu à l’Éternel, prouvant ainsi qu’ils étaient résolus à combattre ; et Dieu leur accorda la victoire.

Faisons-nous de même ? avons-nous, plus que le désir, la ferme résolution dans notre cœur de nous engager afin d’obtenir la victoire de celui qui se plaît à la donnerRomains 8. 37 ? Rappelons-nous l’exemple de Ruth : Naomi la vit fermement résolue à la suivreRuth 1. 18 et l’on sait quelle bénédiction il en résulta pour cette étrangère.

Le lieu de la victoire était connu des Israélites. Près de quarante ans auparavant, le peuple y avait connu une défaite complète, comme l’indique le sens du mot Horma, “entière destruction” (14. 45). Mais à cette occasion, ils s’étaient obstinés à monter sur la montagne, sans consulter l’Éternel au préalable. Ainsi, si nous sommes obstinés, le Seigneur ne nous donnera sans doute pas la victoire. Sachons distinguer entre l’obstination de la chair et la résolution selon Dieu. La première avait conduit le peuple de Dieu à une entière destruction ; la seconde anéantit la puissance de l’ennemi.

Ce récit a également une portée symbolique pour nous : le Cananéen est une figure de l’ambition dans le monde professionnel1. Si nous nous laissons entraîner à rechercher les succès dans notre métier, nous nous constituons, pour ainsi dire, “prisonniers du roi d’Arad”. Pour vaincre des désirs de réussite professionnelle qui viendraient ruiner notre avancée spirituelle, il nous faut une volonté fermement arrêtée.

5. Le serpent d’airain : versets 4-9

Une victoire remportée ne préjuge en rien de la suite. Israël fut obligé de faire un détour, faisant en quelque sorte marche arrière (“par le chemin de la mer Rouge”) et il se découragea ; son vœu n’avait duré qu’un instant, et sa résolution ne s’était pas appliquée à la circonstance suivante. A nouveau, il parla contre Dieu et contre Moïse (verset 5). Comme souvent, c’est après une victoire que la chair se montre le plus. Gardons-nous de croire avoir beaucoup progressé, sous peine de reculer bien loin en arrière.

Le peuple alla jusqu’à qualifier la manne de “pain misérable”. Se peut-il que la personne du Seigneur présentée dans la Parole (que symbolise la manne) nous apparaisse ainsi ? Hélas, si notre intérêt pour lui s’amenuise, si nos affections diminuent (le cœur découragé), nous courons ce risque.

D’autres raisons peuvent amener à déconsidérer la manne. En elle-même, elle n’est jamais misérable ; mais c’est ce qu’on en fait qui risque de rendre le pain misérable. Elle pouvait être transformée en gâteaux savoureux comme en pains sans saveur. Ces types de préparations évoquent le service de la Parole. Quand nous nous lassons de la “manne”, il est possible que cela vienne en partie d’une présentation de la Parole desséchante et sans joie, qui ne répond pas aux besoins profonds de nos âmes.

Dans sa grâce, Dieu ne laissa pas le peuple dans cet état, mais il le réveilla en lui envoyant des serpents brûlants, qui blessaient les Israélites et les faisaient mourir. L’Éternel les humiliait par ces animaux impurs devant lesquels ils étaient démunis. Le but voulu par Dieu fut vite atteint. Pour la première fois, ils déclarèrent humblement : “Nous avons péché” (verset 7). Ils avaient parlé “contre Dieu et contre Moïse” (verset 5) et ils confessèrent les deux faits. Moïse était véritablement reconnu comme le représentant de l’Éternel sur la terre.

Moïse pria pour le peuple. L’Éternel ne retira pas les serpents (comme Israël l’avait demandé), mais il donna un remède : un serpent d’airain, sur une perche. Nous n’avons pas à dicter à Dieu le moyen de notre délivrance.

Cette image du serpent d’airain2 sera reprise par le Seigneur Jésus dans son entretien avec Nicodème. Il se compare lui-même, sans ambiguïté, à ce serpent : “Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle” Jean 3. 14, 15. Se peut-il que lui, le Fils de Dieu sans péché, s’identifie au serpent qui représente dans toute la Bible le péché, le mal, le diableGenèse 3. 14 ; Apocalypse 12. 9 ; 20. 2 ? Oui, car “Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair” Romains 8. 3. “Celui qui n’a pas connu le péché, [Dieu] l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui” 2 Corinthiens 5. 21. Tout le mal qui est dans l’homme fut jugé en celui qui était sans péché.

La présentation de l’évangile, dans sa simplicité, se réfère souvent à ce type du serpent d’airain : un homme perdu, à cause de ses péchés, de son état de révolte contre Dieu, n’a aucun espoir de guérison : il est condamné. Le premier pas vers le salut est de reconnaître cet état (verset 7). Ensuite, il suffit d’un seul regard de foi vers la croix pour être au bénéfice de l’œuvre de celui dont nous parle le serpent d’airain. Un seul regard : il ne s’agit pas d’accomplir des œuvres afin de mériter la guérison ; le remède est en dehors de soi. Le serpent élevé dans le désert parle de la grâce qui donne tout, sans rien demander. La grâce – l’amour de Dieu qui se déploie à l’égard de personnes qui ne méritent pas d’être aimées – est allée jusqu’à nous donner JésusJean 3. 16. Le résultat de cette œuvre de salut est la vie (verset 9) : “Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur” Romains 6. 23.

Ce récit peut aussi s’appliquer utilement à tout croyant qui a péché : la croix est aussi efficace pour lui que pour l’incrédule.

Notes

1Le mot “Cananéen” signifie “marchand” (comp. Ésaïe 23. 8 dans le texte original).
2

L’airain, dans la Parole, représente en général la justice de Dieu qui s’exerce contre le péché. Voici quelques exemples :

  • l’autel d’airain (Exode 27. 1, 2), où étaient brûlés les sacrifices pour le péché,
  • la cuve d’airain (Exode 30. 18), où les sacrificateurs se lavaient de leur souillure,
  • les chaînes d’airain (Juges 16. 21 ; 2 Rois 25. 7 ; 2 Chroniques 33. 11), dont furent liés des hommes qui avaient désobéi à Dieu et en subissaient le châtiment,
  • les portes d’airain (Psaume 107. 16), que Christ a brisées par sa mort qui nous délivre de la colère de Dieu contre le péché.

Nombres 21

1Et le Cananéen, le roi d’Arad, qui habitait le midia, entendit qu’Israël venait par le chemin d’Atharimb, et il combattit contre Israël, et lui emmena des prisonniers. 2Et Israël fit un vœu à l’Éternel, et dit : Si tu livres ce peuple en ma main, je détruirai entièrement ses villes. 3Et l’Éternel entendit la voix d’Israël, et [lui] livra les Cananéens ; et il les détruisit entièrement, ainsi que leurs villes. Et on appela le nom de ce lieu Hormac.

4Et ils partirent de la montagne de Hor, par le chemin de la mer Rouge, pour faire le tour du pays d’Édom ; et le cœur du peuple se découragead en chemin. 5Et le peuple parla contre Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d’Égypte, pour mourir dans le désert ? car il n’y a pas de pain, et il n’y a pas d’eau, et notre âme est dégoûtée de ce pain misérable. 6Et l’Éternel envoya parmi le peuple les serpents brûlants, et ils mordaient le peuple ; et, de ceux d’Israël, il mourut un grand peuple. 7Et le peuple vint à Moïse, et dit : Nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi ; prie l’Éternel qu’il retire de dessus nous les serpents. Et Moïse pria pour le peuple. 8Et l’Éternel dit à Moïse : Fais-toi un [serpent] brûlant, et mets-le sur une perche ; et il arrivera que quiconque sera mordu, et le regarderae, vivra. 9Et Moïse fit un serpent d’airain, et le mit sur une perche ; et il arrivait que, lorsqu’un serpent avait mordu un homme, et qu’il regardait le serpent d’airain, il vivait.

Notes

anom de la contrée située au midi de Juda, vers le désert.
bselon qqs. : des espions.
centière destruction, anathème.
dou : s’impatienta.
eici, litt. : verra.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)