La première Pâque avait été célébrée pour que le peuple puisse quitter l’ÉgypteExode 12. Avant le départ du désert de Sinaï, la Pâque doit également être célébrée. Cette fête est à la fois la conclusion nécessaire du développement sur la sainteté (chapitre 5 à 9) et la première préparation morale au départ du peuple (10. 11-13).
La première Pâque s’inscrivait dans le plan de Dieu pour délivrer son peuple ; avec la traversée de la mer Rouge qui la suivit immédiatement, elle parle de la rédemption et de la délivrance collective du peuple. Le but de cette Pâque était de mettre à l’abri les premiers-nés en Israël, afin que les Lévites, qui seraient plus tard donnés à l’Éternel en échange de ces premiers-nés, puissent servir dans la tente d’assignation. Elle avait donc une conséquence individuelle ; c’est pourquoi elle avait été célébrée dans les maisons, par famille.
Dans le désert de Sinaï, la deuxième Pâque est une offrande à l’Éternel (versets 7, 13 ; 28. 16, 24). La première était un acte de foi individuel, un geste d’obéissance à ce que l’Éternel avait dit à Moïse. Maintenant, elle devient un acte collectif.
Il en est de même avec la cène, dont la Pâque est une belle préfiguration :
A priori, le désert n’affaiblissait aucune des instructions initiales de la Pâque qui devait être célébrée “selon tout ce que l’Éternel avait commandé à Moïse” (verset 5). Cependant, des difficultés pouvaient se présenter dans les détails pratiques de la vie au désert et l’une d’entre elles surgit ici : des hommes étaient impurs, et de ce fait, incapables de célébrer la Pâque. Leur attitude est remarquable : loin de dissimuler leur état ou de le considérer comme normal, ils le confessèrent sans honte à Moïse et Aaron (verset 7).
L’attitude de Moïse nous est également en exemple : sans prétendre tout savoir, ni mettre en avant sa sagesse ou sa position, il reconnaît son ignorance sur le traitement pratique de ce cas et attend de recevoir la réponse de l’Éternel. La vraie grandeur morale consiste bien plus à dire : “Je ne sais pas”, en nous confiant en Dieu, plutôt qu’à donner des indications sur des sujets que nous ignorons en nous confiant en notre propre sagesse.
La réponse de l’Éternel est une nouvelle preuve de sa grâce : une ressource était donnée et l’Israélite pourrait célébrer la Pâque au second mois2 Chroniques 30. 13-15. Mais si la grâce ouvre cette possibilité, Dieu prévient tout abus en réitérant ses exigences de sainteté : les modalités de la célébration ne sont pas modifiées (versets 11, 12) et l’abstention par négligence est punie (verset 13).
La contrepartie actuelle avec la cène est riche d’instructions :
L’étranger désireux de participer (verset 14) devait être circoncisExode 12. 48. La pensée de Dieu est toujours de recevoir tous ceux qui le cherchent, même au milieu d’un peuple si fermé et si peu enclin à accueillir des étrangers. Toutefois, ses exigences restent les mêmes (“un même statut”). Ce court verset aussi a une application très actuelle !