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Le quatrième livre de Moïse dit les Nombres
Sondez les Écritures - 4e année

Nombres 9. 1-14

Les conséquences de la sainteté

5. La Pâque

La deuxième Pâque et son sens moral : versets 1-5

La première Pâque avait été célébrée pour que le peuple puisse quitter l’ÉgypteExode 12. Avant le départ du désert de Sinaï, la Pâque doit également être célébrée. Cette fête est à la fois la conclusion nécessaire du développement sur la sainteté (chapitre 5 à 9) et la première préparation morale au départ du peuple (10. 11-13).

La première Pâque s’inscrivait dans le plan de Dieu pour délivrer son peuple ; avec la traversée de la mer Rouge qui la suivit immédiatement, elle parle de la rédemption et de la délivrance collective du peuple. Le but de cette Pâque était de mettre à l’abri les premiers-nés en Israël, afin que les Lévites, qui seraient plus tard donnés à l’Éternel en échange de ces premiers-nés, puissent servir dans la tente d’assignation. Elle avait donc une conséquence individuelle ; c’est pourquoi elle avait été célébrée dans les maisons, par famille.

Dans le désert de Sinaï, la deuxième Pâque est une offrande à l’Éternel (versets 7, 13 ; 28. 16, 24). La première était un acte de foi individuel, un geste d’obéissance à ce que l’Éternel avait dit à Moïse. Maintenant, elle devient un acte collectif.

Il en est de même avec la cène, dont la Pâque est une belle préfiguration :

  • d’une part, elle est un souvenir, auquel chacun prend part individuellement, à cause de l’œuvre de grâce dont il a été personnellement l’objet1 Corinthiens 11. 28 ;
  • d’autre part, elle est un acte collectif : l’unité du corps de Christ est annoncée par le seul pain ; il témoigne que tous les croyants sont unis en un seul corps1 Corinthiens 10. 16-22.

La Pâque pour les personnes impures : versets 6-14

A priori, le désert n’affaiblissait aucune des instructions initiales de la Pâque qui devait être célébrée “selon tout ce que l’Éternel avait commandé à Moïse” (verset 5). Cependant, des difficultés pouvaient se présenter dans les détails pratiques de la vie au désert et l’une d’entre elles surgit ici : des hommes étaient impurs, et de ce fait, incapables de célébrer la Pâque. Leur attitude est remarquable : loin de dissimuler leur état ou de le considérer comme normal, ils le confessèrent sans honte à Moïse et Aaron (verset 7).

L’attitude de Moïse nous est également en exemple : sans prétendre tout savoir, ni mettre en avant sa sagesse ou sa position, il reconnaît son ignorance sur le traitement pratique de ce cas et attend de recevoir la réponse de l’Éternel. La vraie grandeur morale consiste bien plus à dire : “Je ne sais pas”, en nous confiant en Dieu, plutôt qu’à donner des indications sur des sujets que nous ignorons en nous confiant en notre propre sagesse.

La réponse de l’Éternel est une nouvelle preuve de sa grâce : une ressource était donnée et l’Israélite pourrait célébrer la Pâque au second mois2 Chroniques 30. 13-15. Mais si la grâce ouvre cette possibilité, Dieu prévient tout abus en réitérant ses exigences de sainteté : les modalités de la célébration ne sont pas modifiées (versets 11, 12) et l’abstention par négligence est punie (verset 13).

La contrepartie actuelle avec la cène est riche d’instructions :

  • Si nous avons conscience d’avoir péché et de ne pas être dans un état convenable pour participer à la cène, la solution n’est pas de s’abstenir, mais de confesser notre faute puis de prendre part au pain et à la coupe : “Qu’ainsi il mange” 1 Corinthiens 11. 28. Le sentiment de la grâce sera alors d’autant plus présent dans nos cœurs.
  • Notre marche “au désert” (c’est-à-dire dans un monde souillé, où les occasions de pécher sont nombreuses) et la faillite générale de la chrétienté, ne diminuent en rien les exigences de Dieu : les instructions données dans le N.T. concernant la cène restent d’autant plus d’actualité que nous avons besoin des ressources de la grâce pour les mettre en pratique aujourd’hui.
  • Dans la période de la grâce, le Seigneur n’exige pas de quiconque de participer à son souvenir ; mais il sollicite ; il n’établit pas une loi, mais par amour il vient toucher nos cœurs en nous disant : “Faites ceci en mémoire de moi” Luc 22. 19 et “Buvez-en tous” Matthieu 26. 27. Si nous nous abstenons encore de la cène, examinons sérieusement devant lui nos motifs :
  • Est-ce par indifférence ? – Mais la mort du Seigneur pour nos péchés ne nous touche-t-elle plus ?
  • Est-ce par indignité ? – Mais le Seigneur n’est-il pas digne que nous fassions cela pour lui ?
  • Est-ce par peur de le déshonorer ? – Mais la grâce n’ouvre-t-elle pas précisément des ressources en cas de chute ?
  • Est-ce parce que les autres marchent mal ? – Mais cet esprit de jugement est-il compatible avec la conscience de la grâce que m’a faite le Seigneur en me sauvant ?

L’étranger désireux de participer (verset 14) devait être circoncisExode 12. 48. La pensée de Dieu est toujours de recevoir tous ceux qui le cherchent, même au milieu d’un peuple si fermé et si peu enclin à accueillir des étrangers. Toutefois, ses exigences restent les mêmes (“un même statut”). Ce court verset aussi a une application très actuelle !

Le Tabernacle au désert
Le Tabernacle au désert
D’après “Le Tabernacle” G. André

Nombres 9

1Et l’Éternel parla à Moïse, dans le désert de Sinaï, le premier mois de la seconde année après leur sortie du pays d’Égypte, disant : 2Que les fils d’Israël fassent aussi la Pâque au temps fixé. 3Vous la ferez au temps fixé, le quatorzième jour de ce mois, entre les deux soirs ; vous la ferez selon tous ses statuts et selon toutes ses ordonnances. 4– Et Moïse dit aux fils d’Israël de faire la Pâque. 5Et ils firent la Pâque, le premier [mois], le quatorzième jour du mois, entre les deux soirs, au désert de Sinaï : selon tout ce que l’Éternel avait commandé à Moïse, ainsi firent les fils d’Israël. 6Et il y eut des hommes qui étaient impurs à cause du corps mort d’un homme, et qui ne pouvaient pas faire la Pâque ce jour-là ; et ils se présentèrent ce jour-là devant Moïse et devant Aaron. 7Et ces hommes lui dirent : Nous sommes impurs à cause du corps mort d’un homme ; pourquoi serions-nous exclus de présenter l’offrandea de l’Éternel au temps fixé, au milieu des fils d’Israël ? 8Et Moïse leur dit : Tenez-vous là, et j’entendrai ce que l’Éternel commandera à votre égard. 9Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 10Parle aux fils d’Israël, en disant : Si un homme d’entre vous ou de votre postérité est impur à cause d’un corps mort, ou est en voyage au loin, il fera la Pâque à l’Éternel. 11Ils la feront le second mois, le quatorzième jour, entre les deux soirs ; ils la mangeront avec des pains sans levain et des herbes amères ; 12ils n’en laisseront rien jusqu’au matin et n’en casseront pas un os ; ils la feront selon tous les statuts de la Pâque. 13Mais l’homme qui est pur et qui n’est pas en voyage, qui s’abstient de faire la Pâque, cette âme sera retranchée de ses peuples ; car il n’a pas présenté l’offrande de l’Éternel au temps fixé : cet homme portera son péché. 14Et si un étranger séjourne chez vous, et veut faire la Pâque à l’Éternel, il la fera ainsi, selon le statut de la Pâque et selon son ordonnance. Il y aura un même statut pour vous, tant pour l’étranger que pour l’Israélite de naissanceb.

Notes

ahéb. : corban, chose présentée, voir Lévitique 1. 2.
blitt. : l’indigène du pays.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)