Le chandelier est une figure de la personne de Christ, comme tous les objets de l’intérieur du tabernacle. Le Saint Esprit qu’il a envoyé du ciel nous révèle les trésors de sa personne et guide nos pas pour que nous progressions dans une connaissance toujours plus profonde de ce qu’il estJean 16. 14. Individuellement et collectivement, les croyants sont également comparés à des lampes qui reflètent Christ devant le mondeMatthieu 5. 14-16 ; Philippiens 2. 15. Notre place ne se limite pas seulement à goûter la communion avec Dieu à l’intérieur du sanctuaire (7. 89) ; elle est aussi dehors, en témoignage autour de nous.
Si ce paragraphe concernant les lampes se place immédiatement après la liste des offrandes du chapitre précédent et avant la consécration des Lévites, c’est sans doute pour attirer notre attention sur les motivations de nos dons et sur la réalité de notre consécration. Dieu “voit dans le secret” Matthieu 6. 4, 6, 18 et il sait combien, pourquoi et comment nous donnons et dans quelle mesure nous nous livrons à lui en sacrifice vivantRomains 12. 1. Plaçons-nous dans sa lumière.
Jusque-là, les Lévites étaient encore mélangés au peuple. Dieu les distingua par une cérémonie qui n’est pas sans analogie avec la consécration des sacrificateursExode 29 ; Lévitique 8 ; 9. Tout ce cérémonial ne correspond pas pour nous à la conversion, mais plutôt à la préparation morale indispensable pour servir Dieu d’une manière qu’il agrée.
“L’eau de purification du péché” (verset 7 ; 19. 9) symbolise l’action de la parole de Dieu qui agit pour nous amener à “couper” (le “rasoir”) sans ménagement tout ce qui provient de notre chairMatthieu 5. 29, 30 et à réviser nos habitudes extérieures (nos “vêtements”) 1. Moïse fit aspersion sur les Lévites, puis ceux-ci se lavèrent et se rasèrent : nous avons d’abord à accepter notre mort avec Christ, avant de “mortifier nos membres” et de “renoncer” à des comportements charnelsColossiens 3. 3, 5, 8. Comme le poil repousse même s’il a été rasé précédemment, le jugement de nous-mêmes est à renouveler constamment2 Corinthiens 4. 10.
Les mains de “toute l’assemblée des fils d’Israël” posées sur les Lévites (verset 10) font penser à la communion dans le service que peuvent goûter des serviteurs de la part de leur rassemblement local, dans le double respect de la responsabilité personnelle du serviteurRomains 14. 4 et de sa dépendance vis-à-vis de ses frèresActes 13. 1-3.
Deux taureaux furent offerts :
Une fois ces dispositions concernant les Lévites prises, ils étaient en communion avec l’assemblée d’Israël et ils pouvaient se tenir devant Aaron et ses fils et devant l’Éternel pour son service (verset 15).
Puis l’Éternel rappela l’origine des Lévites (versets 16-19 ; 3. 40-45). Leur rôle particulier ne les mettait pas au-dessus de leurs frères ; au contraire, ils les “servaient”. La fin du paragraphe montre l’obéissance scrupuleuse de Moïse et Aaron aux instructions divines (versets 20-22). Plus nous serons consciencieux dans notre préparation pour le service, en nous laissant former, purifier et établir par le Seigneur là où il veut nous voir œuvrer, plus notre service pourra être à sa gloire.
La fin du chapitre (versets 23-26) constitue une annexe à propos des âges du service. Nous avons déjà vu que le Lévite était recensé à partir d’un mois : tout croyant est un serviteur. Cependant le Lévite devait attendre l’âge de 25 ans pour entrer au service de la tente (verset 24). Et ce n’est qu’à partir de 30 ans qu’il entrait pleinement dans tout son service (4. 3). Ces différents âges – qu’il ne faut sans doute pas prendre littéralement, car la progression spirituelle n’est pas liée à l’âge physique – nous indiquent différents stades dans notre expérience. Un temps de formation est nécessaire avant qu’un service puisse nous être confié ; puis, “par le fait de l’habitude” Hébreux 5. 14, le serviteur peut acquérir un “bon degré” en se montrant fidèle1 Timothée 3. 13 et voir son champ s’élargir. L’histoire de Paul fournit un excellent exemple de cette progression : dès sa conversion, à Damas, il commence à prêcher JésusActes 9. 20, 22. Après un séjour en ArabieGalates 1. 17 et un retour dans sa ville natale, Barnabas vient le chercher pour qu’il l’aide à AntiocheActes 11. 25, 26. Puis, quelque temps après, l’Esprit met Paul à part pour l’œuvre et le grand apôtre des nations commence ses voyages missionnaires, dans la plénitude de son serviceActes 13. 2, 3.
Il était prévu, selon la sagesse de l’Éternel, que le Lévite avait à se retirer du “labeur du service” (verset 25). Ce n’est pas pour autant qu’il était inactif. A partir d’un certain moment, il faut accepter de s’effacer. Le service est celui du Seigneur, pas le nôtre, et nul n’est indispensable. Les facultés et l’énergie peuvent décliner et conduire un serviteur sage à laisser à d’autres la suite du travail2 Timothée 2. 2 ; 4, 5, 6. Qu’il est triste de voir des croyants s’accrocher désespérément à un service qu’ils croient être leur prérogative exclusive et ternir ainsi le souvenir de toute une vie ! Qu’il est heureux, en revanche, de voir des croyants âgés transmettre le flambeau de la foi et de leur expérience d’un service qui touche à sa fin à des plus jeunes ! Leurs conseils, leurs avis, leurs prières contribueront jusqu’au bout à la sauvegarde de tout le troupeau ; loin d’être une dégradation, ce dernier stade du service peut en être le couronnement.