Le livre du prophète Daniel décrit les temps des nationsLuc 21. 24 et leurs caractères moraux (chapitres 1-6). Il présente ensuite l’histoire prophétique des quatre empires des nations et leurs relations avec le résidu juif (chapitres 7-12). Dieu révèle ses secrets à Daniel, cet “homme bien-aimé” (10. 11). Sa prophétie s’arrête à l’introduction du millénium.
Daniel et trois jeunes Hébreux de race royale ont été amenés à la cour du roi de Babylone à l’occasion de la déportation de Juda. Dieu les y place pour qu’ils soient des témoins pour lui au milieu de la souffrance. Leur conduite montre ce que sont dans tous les temps les qualités morales d’un résidu fidèle à Dieu :
La suite du récit fait ressortir enfin un dernier caractère :
Quatre tableaux historiques (chapitres 3 à 6) complètent ensuite la portée de la vision pour montrer les caractères moraux et la conduite des empires (ou de leur chef).
Cette troisième partie du livre contient les révélations prophétiques les plus importantes. Ce ne sont plus des scènes relatives aux chefs des empires, qui donnent l’occasion de messages divins interprétés par Daniel. Au contraire, Daniel reçoit maintenant directement de Dieu des révélations au sujet des nations ; leur histoire est toujours présentée en rapport avec le peuple élu.
Le centre de la carte prophétique est Jérusalem et la terre d’Israël, autour desquelles Dieu avait disposé toutes les autres nationsDeutéronome 32. 8. Les visions prophétiques des chapitres 7 à 11 couvrent toute la durée des temps des nations, jusqu’à l’introduction de la période millénaire.
Les quatre nations sont maintenant symbolisées par des bêtes (violentes et méchantes). La plus effrayante est la quatrième (Rome) ; disparue après la venue et la mort de Christ, elle doit renaître pour faire la guerre au peuple de Dieu et à son Oint. Le jugement de son chef (la corne occidentale) précédera l’introduction du royaume de Christ sur la terre.
Le royaume grec d’Alexandre a été déchiré en quatre parties après sa mort. Parmi ses quatre successeurs, deux dynasties (les Séleucides au nord et les Ptolémées au midi) jouent un rôle majeur dans l’histoire d’Israël. Un chef apparaît, Antiochus, sous le symbole d’une autre petite corne (surgie de l’orient). Il préfigure le chef futur de l’Assyrie, le roi du nord, le dernier ennemi d’Israël et de Christ.
Daniel comprend par les Écritures (les prophéties de Jérémie) que l’exil du peuple de Dieu à Babylone touche à son terme. C’est l’occasion de sa touchante prière d’humiliation et de supplications (9. 4-19) ; elle est un modèle de l’attitude de la foi au milieu de la ruine.
Dieu lui répond par l’ange Gabriel. Daniel est un homme “bien-aimé” (9. 24 ; 10. 11, 19). A lui seul, Dieu révèle l’avenir des puissances occidentales (Rome en particulier), en rapport avec Israël et son Messie. La mort de Christ et la destruction de Jérusalem par les armées de Titus seront suivies d’une longue période de silence dans les voies de Dieu (la parenthèse de l’Église). La crise finale, d’une durée de sept ans (la dernière des soixante-dix semaines prophétiques), sera dénouée par la venue glorieuse de Christ : ce sera la fin des épreuves pour les élus et l’instauration du royaume de justice et de paix.
La prophétie revient en arrière pour annoncer l’histoire des nations en Orient, depuis le royaume grec d’Alexandre jusqu’à la fin.
Auparavant, Daniel est préparé moralement à recevoir de telles révélations. A cette occasion, Dieu lève pour nous le voile qui cache le monde invisible, et le conflit qui s’y déroule entre les puissances du bien et du mal. Christ, dans ses attributs de jugement, veille au bien des siens (de Daniel notamment), à travers la succession de tous les événements qui s’y déroulent (chapitre 10).
La lutte est constante entre les rois du Nord et du Midi, et leur affrontement a pour enjeu “le pays de beauté” et Jérusalem. Antiochus Épiphane apparaît à nouveau (11. 21 à 35), pour s’acharner contre le peuple de Dieu. Sa profanation du sanctuaire au temps des Macchabées (11. 31), est l’image anticipée de “l’abomination de la désolation” que l’Antichrist (appelé ici le roi) placera dans le temple, comme le Seigneur l’avait annoncé à ses disciples (9. 27 ; 12. 11) Matthieu 24. 15.
Le dernier tableau montre la conduite du roi du Nord (11. 40-45), l’Assyrien de la fin, et son jugement par Christ.
Le temps de détresse extrême que doit connaître Juda avant sa délivrance sera limité en durée par les compassions de Dieu (verset 1) Jérémie 30. 7 ; Matthieu 24. 21, 22 ; Marc 13. 19, 20. Mais Dieu ramènera aussi ses élus parmi les dix tribus d’Israël (encore dispersées parmi les nations) pour jouir du royaume (versets 2-4), tandis que les incrédules seront jugés.
Christ se tient au-dessus du fleuve de l’épreuve pour en contenir les flots par la puissance angélique. Les saints qui le traversent seront purifiés, blanchis et affinés.
La délivrance finale sera complète, et le bonheur est promis aux vainqueurs qui tiendront ferme jusqu’à la fin (versets 12, 13). Daniel, déjà compté parmi eux, pour avoir été fidèle à la cour de Babylone, goûtera le repos et la bénédiction du royaume céleste.