Tandis que la première multiplication des pains est relatée dans les quatre évangiles, la seconde ne se trouve rapportée que par Matthieu et Marc. A cette occasion, le Seigneur prend l’initiative et en parle à ses disciples en leur disant : “Je suis ému de compassion envers la foule” (verset 2). Il désire mettre les siens à l’unisson avec lui en leur faisant partager les compassions qui remplissent son cœur. Il n’attend donc pas que les disciples manifestent leur impatience en disant comme la fois précédente : “Renvoie-les afin qu’ils s’en aillent” (6. 36), mais prenant les devants, le Seigneur semble attendre des siens qu’ils comprennent les sentiments de leur Maître et qu’ils montrent leur foi en sa puissance pour répondre aux besoins. Hélas, les disciples ne semblent pas saisir son désir. Ah ! ce que sont nos cœurs… seule l’immense grâce de Dieu peut les supporter et les changer, mais que de temps faut-il !
Malgré tout, le miracle est opéré par l’intervention directe de la puissance divine. Une fois encore, le Seigneur confie aux siens le rôle de distribuer à tous ce qu’il a béni. Maintenant aussi, c’est aux rachetés de transmettre autour d’eux ce que le Seigneur ne se lasse pas de donner, malgré les défaillances des siens. Les bénédictions dont nous bénéficions par grâce nous sont accordées pour que nous en fassions part à d’autres, réalisant notre propre incapacité, mais comptant sur la bonté de notre Dieu. Ses compassions sont toujours présentes en faveur de sa créature tombée dans l’esclavage du péché et il désire que nos cœurs soient imprégnés des mêmes sentiments.
Les disputes engendrées par les pharisiens sont fréquentes dans les évangiles. Bien que Marc rapporte peu de discours de Jésus, il mentionne à plusieurs reprises les contestations des pharisiens. Il est significatif et navrant tout à la fois de constater que la haine trouve, dans l’homme religieux, un terrain favorable à son développement. Demander un signe du ciel, c’était refuser de recevoir les signes évidents que l’amour de Dieu leur montrait dans tous les actes du Seigneur Jésus. Dans une autre occasion, le Seigneur place devant eux le signe de Jonas, leur disant qu’il a été un signe aux Ninivites, lesquels se sont repentisLuc 11. 30. Ici, Jésus ne juge pas utile de leur répondre, mais il pousse un profond soupir qui traduit la douleur de son cœur en face de l’incrédulité de son peuple.
Une fois de plus, la mer de Galilée est traversée, mais rien n’est relaté à cette occasion1.
Durant le voyage à travers la mer, les disciples se rendent compte qu’ils ont oublié de prendre des pains. Troublés à cette pensée, ils sont rendus incapables de comprendre les paroles spirituelles que Jésus leur adresse (verset 16). Combien de fois nous aussi, lorsque nous lisons la Parole, nous l’interprétons en fonction de ce qui nous préoccupe au premier chef. L’enseignement fondamental à retirer nous échappe, accaparés comme nous le sommes par des considérations d’ordre secondaire. Ne blâmons pas trop vite l’inintelligence des disciples, car nous leur ressemblons.
Il y avait, au sein du peuple, des courants politico-religieux qui s’affrontaient, mais ils s’accordaient dans leur opposition au Seigneur Jésus. Il en est toujours ainsi dans le monde. En utilisant l’image du levain, le Seigneur montre quelle influence sournoise ces courants de pensée ont sur nos esprits. Prenons donc garde, nous aussi, à ces avertissements du Seigneur.
Voyons ce que comportent ces doctrines des pharisiens, des hérodiens et des
La cécité physique symbolise l’état moral de l’homme encore dans ses péchés. Lorsque cet état est reconnu, la lumière a déjà pénétré le cœur. Mais peut-être que tout n’est pas clair immédiatement. En effet, cet homme amené à Jésus est guéri en deux temps, à l’inverse de l’aveugle de Jéricho qui recouvre immédiatement la vueLuc 18. 43. Toutes les conversions ne sont pas identiques, mais lorsque Jésus intervient, la lumière finit par triompher. Notons aussi que le miracle ne doit pas être opéré au milieu de la foule comme s’il s’agissait d’un spectacle public. L’homme est amené hors de la localité et même il lui est enjoint de ne le rapporter à personne2. Chaque cas est particulier ; ce qui importe, c’est d’obéir à l’ordre du Maître. Soyons cependant prêts à rendre témoignage à celui qui a fait de nous une sacrificature royale pour annoncer les vertus de notre Sauveur1 Pierre 2. 9.