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Évangile selon Marc
Sondez les Écritures - 3e année

Marc 8. 1-26

Objet de contestation, Jésus reste plein de compassion

6. Deuxième multiplication des pains : versets 1-9

Tandis que la première multiplication des pains est relatée dans les quatre évangiles, la seconde ne se trouve rapportée que par Matthieu et Marc. A cette occasion, le Seigneur prend l’initiative et en parle à ses disciples en leur disant : “Je suis ému de compassion envers la foule” (verset 2). Il désire mettre les siens à l’unisson avec lui en leur faisant partager les compassions qui remplissent son cœur. Il n’attend donc pas que les disciples manifestent leur impatience en disant comme la fois précédente : “Renvoie-les afin qu’ils s’en aillent” (6. 36), mais prenant les devants, le Seigneur semble attendre des siens qu’ils comprennent les sentiments de leur Maître et qu’ils montrent leur foi en sa puissance pour répondre aux besoins. Hélas, les disciples ne semblent pas saisir son désir. Ah ! ce que sont nos cœurs… seule l’immense grâce de Dieu peut les supporter et les changer, mais que de temps faut-il !

Malgré tout, le miracle est opéré par l’intervention directe de la puissance divine. Une fois encore, le Seigneur confie aux siens le rôle de distribuer à tous ce qu’il a béni. Maintenant aussi, c’est aux rachetés de transmettre autour d’eux ce que le Seigneur ne se lasse pas de donner, malgré les défaillances des siens. Les bénédictions dont nous bénéficions par grâce nous sont accordées pour que nous en fassions part à d’autres, réalisant notre propre incapacité, mais comptant sur la bonté de notre Dieu. Ses compassions sont toujours présentes en faveur de sa créature tombée dans l’esclavage du péché et il désire que nos cœurs soient imprégnés des mêmes sentiments.

7. La foule demande un signe : versets 10-13

Les disputes engendrées par les pharisiens sont fréquentes dans les évangiles. Bien que Marc rapporte peu de discours de Jésus, il mentionne à plusieurs reprises les contestations des pharisiens. Il est significatif et navrant tout à la fois de constater que la haine trouve, dans l’homme religieux, un terrain favorable à son développement. Demander un signe du ciel, c’était refuser de recevoir les signes évidents que l’amour de Dieu leur montrait dans tous les actes du Seigneur Jésus. Dans une autre occasion, le Seigneur place devant eux le signe de Jonas, leur disant qu’il a été un signe aux Ninivites, lesquels se sont repentisLuc 11. 30. Ici, Jésus ne juge pas utile de leur répondre, mais il pousse un profond soupir qui traduit la douleur de son cœur en face de l’incrédulité de son peuple.

Une fois de plus, la mer de Galilée est traversée, mais rien n’est relaté à cette occasion1.

8. Jésus met en garde ses disciples : versets 14-21

Durant le voyage à travers la mer, les disciples se rendent compte qu’ils ont oublié de prendre des pains. Troublés à cette pensée, ils sont rendus incapables de comprendre les paroles spirituelles que Jésus leur adresse (verset 16). Combien de fois nous aussi, lorsque nous lisons la Parole, nous l’interprétons en fonction de ce qui nous préoccupe au premier chef. L’enseignement fondamental à retirer nous échappe, accaparés comme nous le sommes par des considérations d’ordre secondaire. Ne blâmons pas trop vite l’inintelligence des disciples, car nous leur ressemblons.

Il y avait, au sein du peuple, des courants politico-religieux qui s’affrontaient, mais ils s’accordaient dans leur opposition au Seigneur Jésus. Il en est toujours ainsi dans le monde. En utilisant l’image du levain, le Seigneur montre quelle influence sournoise ces courants de pensée ont sur nos esprits. Prenons donc garde, nous aussi, à ces avertissements du Seigneur.

Voyons ce que comportent ces doctrines des pharisiens, des hérodiens et des sadducéens mentionnées ailleursMatthieu 16. 6. La doctrine des pharisiens est indiquée par l’apôtre Paul comme étant la plus exacte du culte juifActes 26. 5. Cela n’empêche pas le Seigneur de les blâmer sévèrement en leur disant : “Malheur à vous…” Matthieu 23. 1-35 En effet, l’orthodoxie de la connaissance doctrinale, si elle ne va pas de pair avec la mise en pratique, n’est que de l’hypocrisie. “Gardez-vous du levain des pharisiens” (verset 15). Quant aux hérodiens, ils se distinguaient par leur soutien apporté à Hérode, détenteur du pouvoir politique. Leur doctrine est donc la compromission avec l’ennemi, avec le monde et son prince et l’abandon du rôle de témoins, à la façon de Lot à la porte de SodomeGenèse 19. 1, 9, lequel y tourmentait son âme2 Pierre 2. 8. Il y a encore la doctrine des sadducéens ; c’est celle des sceptiques et des raisonneursActes 23. 8. On ne croit que ce qu’on voit et on refuse la pensée de la révélation de Dieu. Un tel courant est visible de nos jours plus encore que du temps des apôtres. “Soyez en garde contre le levain… des sadducéens” Matthieu 16. 11.

9. Guérison de l’aveugle de Bethsaïda : versets 22-26

La cécité physique symbolise l’état moral de l’homme encore dans ses péchés. Lorsque cet état est reconnu, la lumière a déjà pénétré le cœur. Mais peut-être que tout n’est pas clair immédiatement. En effet, cet homme amené à Jésus est guéri en deux temps, à l’inverse de l’aveugle de Jéricho qui recouvre immédiatement la vueLuc 18. 43. Toutes les conversions ne sont pas identiques, mais lorsque Jésus intervient, la lumière finit par triompher. Notons aussi que le miracle ne doit pas être opéré au milieu de la foule comme s’il s’agissait d’un spectacle public. L’homme est amené hors de la localité et même il lui est enjoint de ne le rapporter à personne2. Chaque cas est particulier ; ce qui importe, c’est d’obéir à l’ordre du Maître. Soyons cependant prêts à rendre témoignage à celui qui a fait de nous une sacrificature royale pour annoncer les vertus de notre Sauveur1 Pierre 2. 9.

Notes

1La traversée de la mer ne signifie pas toujours aller de la rive occidentale à la rive orientale, ou vice versa, car cette mer a une forme triangulaire. Se rendre de Tibérias à Capernaüm comporte aussi une traversée (Jean 6. 17, 23).
2Bethsaïda a été témoin d’un grand nombre de miracles et ne s’est pas repentie (Matthieu 11. 21). Il semble qu’il est dorénavant trop tard pour un témoignage supplémentaire.

Marc 8

1En ces jours-là, comme il y avait là une forta grande foule, et qu’ils n’avaient rien à manger, [Jésus], ayant appelé à lui ses disciples, leur dit : 2Je suis ému de compassion envers la foule, car voici trois jours déjà qu’ils demeurent auprès de moi, et ils n’ont rien à manger ; 3et si je les renvoie à jeun dans leurs maisons, ils tomberont en défaillance par le chemin ; car quelques-uns d’entre eux sont venus de loin. 4Et ses disciples lui répondirent : D’où pourra-t-on les rassasier de pain, ici, dans le désert ? 5Et il leur demanda : Combien avez-vous de pains ? Et ils dirent : Sept. 6Et il commanda à la foule de s’asseoir sur la terre. Et ayant pris les sept pains, il rendit grâces et les rompit et les donna à ses disciples pour les mettre devant la foule : et ils les mirent devant elle. 7Ils avaient aussi quelques petits poissons ; et ayant béni, il dit qu’ils les mettent aussi devant [la foule]. 8Et ils mangèrent et furent rassasiés ; et ils ramassèrent, des morceaux qui étaient de reste, sept corbeilles. 9Or ceux qui avaient mangé étaient environ 4 000. Et il les renvoya.

10Et aussitôt, montant dans un bateau avec ses disciples, il vint aux quartiersb de Dalmanutha. 11Et les pharisiens sortirent et se mirent à disputer avec lui, demandant de lui un signe du ciel, pour l’éprouver. 12Et, soupirantc en son esprit, il dit : Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? En vérité, je vous dis : il ne sera point donné ded signe à cette génération. 13Et les laissant, il remonta de nouveau dans le bateau et s’en alla à l’autre rive. 14Et ils avaient oublié de prendre des pains, et ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans le bateau. 15Et il leur enjoignit, disant : Voyez, gardez-vous du levain des pharisiens et du levain d’Hérode. 16Et ils raisonnaient entre eux, [disant] : C’est parce que nous n’avons pas de pains. 17Et Jésus, le sachant, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous sur ce que vous n’avez pas de pains ? N’entendez-vous pas encore, et ne comprenez-vous pas ? Avez-vous encore votre cœur endurci ? 18Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? et ayant des oreilles, n’entendez-vous pas ? et n’avez-vous point de mémoire ? 19Quand je rompis les cinq pains aux 5 000, combien avez-vous recueilli de paniers pleins de morceaux ? Ils lui disent : Douze. 20Et quand [je rompis] les sept aux 4 000, combien avez-vous recueilli de corbeilles pleines de morceaux ? Et ils dirent : Sept. 21Et il leur dit : Comment ne comprenez-vous pas ?

22Et il vient à Bethsaïda ; et on lui amène un aveugle, et on le prie pour qu’il le touche. 23Et ayant pris la main de l’aveugle, il le mena hors de la bourgade ; et lui ayant craché sur les yeux, il posa les mains sur lui et lui demanda s’il voyait quelque chose. 24Et ayant regardé, [l’homme] dit : Je vois des hommes, car je vois comme des arbres qui marchent. 25Puis Jésuse lui mit encore les mains sur les yeux et le fit regarder ; et il fut rétabli, et voyait tout clairement. 26Et il le renvoya dans sa maison, disant : N’entre pas dans la bourgade, et ne le dis à personne dans la bourgade.

Notes

aqqs. : encore une.
bpas nécessairement dans le territoire mais dans son voisinage.
cou : soupirant profondément.
dlitt. : s’il est donné un : un hébraïsme, comme Hébreux 3. 11.
elitt. : il.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)