Tout au nord du pays, Jésus va démontrer non seulement sa puissance, mais aussi la grâce divine qui ne connaît pas les limites nationales. Nous ne savons pas quelle était la maison où Jésus est entré, mais il ne peut y rester incognito. D’emblée, une femme étrangère vient à lui et se jette à ses pieds. Là, aux confins extrêmes du pays d’Israël, où le mélange des races semble aller à l’encontre de ce que disait la loi, Jésus va-t-il passer outre à l’ordonnance ? Eh bien, tout en maintenant la position privilégiée des Juifs, le Seigneur démontre que la grâce ne se laisse arrêter par rien lorsqu’il y a la foi pour la recevoir.
Pour mettre en évidence la foi de cette femme étrangère, le Seigneur lui tient des propos peu engageants, semble-t-il (verset 27). Va-t-elle comprendre ce langage et prendre la place d’humiliation que les paroles de Jésus lui assignent ? Rien ne peut décourager cette femme de foi, elle prendra place sous la table, avec les petits chiens, car elle sait que les dons du Maître sont suffisants pour rassasier non seulement les Juifs (les enfants), mais tous ceux qui regardent au Sauveur, de quelque nation qu’ils proviennent (verset 28). Sa foi n’est pas déçue ; elle est honorée par le Seigneur. Rentrée à la maison, la femme y trouve la réponse que le Seigneur lui a donnée (verset 30).
Le pain des enfants, souvent méprisé par le peuple, est accordé à la foi. Il en est ainsi de l’évangile de la grâce de Dieu. Israël en a été le premier destinataireRomains 1. 16, mais ses chefs l’ayant rejeté, il a été annoncé aux nations. Maintenant encore, les nations dites chrétiennes, mises au bénéfice de cet évangile mais qui n’en profitent guère, sont devancées par de nombreuses personnes venant de tous les points de la terre et qui se tournent vers le SauveurLuc 13. 28-30.
De retour vers la mer de Galilée, le Seigneur traverse le pays de Décapolis. Nous connaissons cette région par le récit de la délivrance du démoniaque de Gadara et par son témoignage rendu dans toute la contrée (5. 20). Ce témoignage a porté du fruit, car maintenant, au lieu de prier Jésus de s’en aller de leur territoire, les Gadaréniens lui amènent un sourd-muet pour le guérir. Jésus, cependant, ne veut pas que cette guérison devienne un spectacle ; aussi le tire-t-il à l’écart, hors de la foule. Il lui met les doigts dans les oreilles et, avec sa salive1, lui touche la langue, regarde vers le ciel et soupire avant de commander : “Ouvre-toi”.
Ce regard vers le ciel avec ce soupir, ne souligne-t-il pas le contraste entre la scène terrestre et la scène céleste ? Pour avoir perdu contact avec le ciel, l’homme est devenu sourd à la voix divine et sa bouche ne peut rien prononcer d’agréable à Dieu. Mais Jésus est venu pour rétablir cette relation rompue et pour nous permettre de chanter les louanges de celui qui “fait toutes choses bien” (verset 37).
Cette dernière parole prononcée par les foules étonnées est bien ce qui caractérisait le travail du parfait Serviteur. Mais ce n’était pourtant pas cette appréciation populaire qui comptait pour Jésus. Il ne recherchait jamais la faveur des foules, car il savait combien elles sont versatiles. Dans un autre contexte, il peut dire : “Le Père… ne m’a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent” Jean 8. 28, 29, ou aussi : “Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire” Jean 17. 4. Le Seigneur est un exemple pour que nous aussi nous cherchions à plaire à notre Dieu et non à complaire aux hommes1 Thessaloniciens 2. 4.