Ce chapitre nous rapporte une parole de l’Éternel qui s’adresse à Sédécias et à son peuple. La conduite de Sédécias correspond à l’état de tout le peuple. Elle a pour résultat d’amener sur ce peuple le jugement que l’Éternel a prononcé2 Rois 24. 20.
L’armée du roi de Babylone a commencé à s’approcher de Jérusalem. Sédécias combat pour l’empêcher de l’assiéger. A bien des reprises, Jérémie avait annoncé l’imminence de ce châtiment (6. 6 ; 19. 15), mais ni le peuple ni le roi n’ont voulu l’entendre (5. 12 ; 16. 10). Maintenant qu’il est placé en face de l’ennemi, Sédécias se souvient des merveilles que l’Éternel a accomplies autrefois en faveur de son peuple. La situation est apparemment comparable à celle d’Ézéchias assiégé par l’armée de SankhéribÉsaïe 36-37. Sa requête paraît opportune, mais quelle différence dans l’état de cœur de ces deux rois. Ici point de vêtements déchirés, point de sac ni d’humiliation : seulement le désir d’être délivré, sans reconnaître que ce châtiment est mérité. Comment l’Éternel pourrait-il montrer sa puissance en faveur d’un peuple rebelle et d’un roi impie ?
L’Éternel répond sans ambiguïté. Les hommes de guerre de Sédécias feront bientôt demi-tour pour s’enfermer dans Jérusalem où Nébucadnetsar les assiégera. L’Éternel est puissant, mais cette fois, il montrera sa force en combattant contre Israël et non pas pour lui. Les habitants de Jérusalem seront frappés par la peste, par la famine et par l’épée des Chaldéens. Sédécias et ses serviteurs seront ensuite livrés à Nébucadnetsar.
Aujourd’hui encore, Satan sait bien endormir la conscience des hommes, même des chrétiens, en les empêchant de voir les conséquences inéluctables de leurs défaillances jusqu’à ce que la discipline de Dieu s’exerce. C’est alors un piège que de compter sur la bonté de Dieu quand on a refusé d’écouter ses avertissements. Le chemin tracé pour la foi consiste alors à se courber sous sa main en disant : “Tu nous as moins punis que ne méritaient nos iniquités” Esdras 9. 13. La bonté de Dieu est toujours là ; elle se montre en ce qu’il châtie ceux qu’il aime. Il le fait avec mesure et pour notre profitHébreux 12. 6, 10.
La prise de Jérusalem et sa destruction par l’ennemi sont irrévocables. C’est un châtiment collectif sur le peuple. Mais il y a toujours une issue pour la foi individuelle : c’est celle de la soumission à la volonté de Dieu.
L’Éternel annonce clairement que les Chaldéens étaient l’instrument de sa colère. Il fallait l’accepter et se soumettre en sortant de la ville pour se rendre à eux (verset 9 ; 37. 2, 17). Tel était le chemin de la vie pour tous ceux qui écouteraient. Cette injonction était contraire aux sentiments naturels des Juifs attachés à Jérusalem. Y obéir pouvait paraître trahir son peuple, comme Rahab autrefoisJosué 2, mais c’était le chemin de la foi.
Aujourd’hui, l’attachement à une religion ou à des coutumes ancestrales peut empêcher de s’attacher à Christ par la foi. Mais celui qui se laisse retenir par des liens naturels court le risque de perdre sa vie.
La maison du roi était bien la maison de David. Mais l’iniquité de leurs actions les exposait les premiers au jugement. Encore restait-il un espoir si le roi et sa maison abandonnaient l’injustice pour faire ce qui est droit, mais était-ce encore possible ?
Les habitants de la vallée ne seraient pas davantage à l’abri de l’envahisseur. Ils seraient consumés comme par le feu, lorsque sonnerait l’heure de les punir “selon le fruit de leurs actions”. Cette expression est fréquemment employée par les prophètes (verset 14 ; 17. 10 ; 32. 19) Ésaïe 3. 10 ; Michée 7. 13. Elle nous rappelle la responsabilité de tout homme devant Dieu qui exerce son gouvernement sur la terre selon ce principe moral : “Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera” Galates 6. 7.