Après avoir exalté les gloires de Jésus comme Fils de Dieu et Fils de l’homme, l’auteur révèle une troisième gloire de Christ, celle de Fils sur sa maison.
Ce verset 1 qui commence avec l’expression “c’est pourquoi” introduit une nouvelle partie de l’épître. La présentation de Christ dans les deux premiers chapitres a été d’une telle importance qu’elle va servir de base à la suite. Christ à qui est donné son nom d’homme, Jésus, doit être considéré comme apôtre et souverain sacrificateur.
Au premier chapitre le Seigneur Jésus a été présenté en tant qu’apôtre. Il est l’ambassadeur, l’envoyé de Dieu, avec mission de le représenter auprès des hommes, pour leur parler de sa part et leur communiquer les révélations divines. Il s’est souvent présenté comme l’envoyé du Père dans les évangiles. C’est par lui que Dieu a parlé. Il a été l’apôtre parfaitJean 8, 16, 18, 26-29. Moïse, en son temps, avait aussi été le représentant de Dieu auprès du peuple d’Israël.
Le deuxième chapitre montre Jésus comme souverain sacrificateur. Il a été “fidèle au service de Dieu, pour assurer le pardon des péchés du peuple” 1 (2. 17). Souverain sacrificateur il est le représentant des hommes auprès de Dieu. Jésus est allé des hommes vers Dieu pour soutenir leur cause dans sa présence et intercéder pour eux. Cette fonction est développée plus loin avec beaucoup de détails (4. 14-5. 4). Aaron qui fut le premier souverain sacrificateur est l’élément de comparaison. Mais celui qui est présenté dans ces versets lui est supérieur, comme il l’est par rapport à Moïse. Nous sommes donc invités à le considérer avec beaucoup d’attention dans ses caractères d’apôtre et de sacrificateur.
Qui sont ceux qui le contemplent ? Ce sont des frères saints, expression que l’on retrouve au début de l’épître aux ColossiensColossiens 1. 1. C’est la troisième fois que les croyants hébreux sont appelés frères (2. 11, 17). Les Hébreux s’interpellaient fréquemment les uns les autres par cette expressionActes 2. 29 ; 7. 2 ; 22. 1. Mais ici, l’Esprit de Dieu s’adresse à eux comme à des frères saints, des frères mis à part, séparés pour Dieu, ceux que le Fils n’a pas honte d’appeler ses frères, ceux qui ont un même Père qui les sanctifie (2. 11, 12). Ce sont les nombreux fils amenés à la gloire (2. 10). Beaucoup d’Hébreux étaient entrés dans une nouvelle confession, celle du nom de Jésus. Ils s’étaient sauvés de la génération juive pervertieActes 2. 40 et se retrouvaient rejetés par leur peuple dont la devise pourrait se résumer ainsi : “Nous savons que Dieu a parlé par Moïse, mais pour celui-ci, nous ne savons d’où il est” Jean 9. 29. Les Hébreux qui étaient devenus chrétiens, en suivant Jésus, avaient vraiment reconnu “qu’il était venu de Dieu, et s’en allait à Dieu” Jean 13. 3, qu’il était plus grand que Moïse ou Aaron, dans lesquels pourtant ils s’étaient glorifiés jusque-là. Le peuple d’Israël avait été appelé à sortir d’Égypte pour entrer en Canaan, pays de la promesse. C’était un appel pour une terre meilleure. Maintenant les croyants hébreux, vivant sur la terre, devaient quitter le système judaïque terrestre dont les limites et l’inutilité allaient être démontrées. Le nouvel appel était pour le ciel et venait d’en haut où Jésus est couronné de gloire et d’honneur. Dans les évangiles, le Seigneur avait commencé à préparer ses disciples à ce changement lorsqu’il leur disait, par exemple : “Réjouissez-vous parce que vos noms sont écrits dans les cieux” Luc 10. 20 ou : “Dans la maison de mon Père… je vous prépare une place” Jean 14. 2. Alors ceux qui confessent Jésus sont participants2 à l’appel céleste. Christ a partagé notre condition humaine en prenant un corps d’homme, les croyants partagent les bénédictions de Christ dans le ciel en partageant l’appel céleste. Mais pour pouvoir en jouir dès maintenant, nos cœurs doivent demeurer attachés à lui.
La fidélité de Moïse est remarquable. Dans les chapitres 39 et 40 du livre de l’Exode, on trouve dix-huit fois indiqué qu’il fit “comme l’Éternel lui avait commandé” et finalement “Moïse acheva l’œuvre… et la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle” (verset 33). Quand Marie et Aaron parlent contre lui, l’Éternel prend immédiatement sa défense et déclare : “Mon serviteur Moïse… est fidèle dans toute sa maison” Nombres 12. 7.
Jésus a été fidèle dans ses paroles et dans ses œuvres à celui qui l’a établi, faisant “toujours les choses qui lui plaisent” Jean 8. 29. Il fut l’homme fidèle par excellence.