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Épître aux Hébreux
Sondez les Écritures - 4e année

Hébreux 2. 5-18

Jésus Christ, Fils de l’homme

1. Son humanité et ses souffrances (3)

Il devient souverain sacrificateur : versets 14-18

Dans le chapitre 2 l’accent est mis sur l’humanité de Christ. Pour que nous puissions lui être identifiés, il fallait d’abord que, dans sa grâce, il s’identifie lui-même à nous, prenant notre condition humaine. C’est ce qu’il a fait, sans toutefois prendre la nature pécheresse d’Adam que chaque homme reçoit par naissanceRomains 5. 12. Quatre raisons sont données pour mettre en évidence la nécessité de cette humanité :

  • 1. Il est devenu “le second homme” 1 Corinthiens 15. 47 (versets 5, 6). Sa vie parfaite a entièrement glorifié Dieu. Dieu, déçu de la désobéissance d’Adam et des péchés accumulés au fil des siècles, découvre sur la terre un homme parfait, en qui la plénitude de la déité s’est plu à habiterColossiens 1. 19. Cet homme est son héritier, c’est à lui que sera confiée la création, que le diable avait placée sous sa domination.
  • 2. Il s’est identifié à ses frères (versets 10, 11). Il veut être le chef de leur salut, et se trouver dans leur compagnie pour les conduire à travers le désert de ce monde vers la gloire de la présence de Dieu.
  • 3. Jésus devint un homme pour pouvoir mourir (verset 14). Car Dieu ne meurt pas. L’homme est constitué d’un ensemble de cellules, qui s’assemblent par un grand nombre de phénomènes naturels. La matière vivante qui en résulte, harmonisée par le doigt de Dieu, et à laquelle il souffle un esprit, constitue l’être humain. La chair et le sang en sont les constituants principaux1.

Poussé par son grand amour pour l’homme perdu, et par obéissance aux exigences de la justice de Dieu, il “s’est anéanti (dépouillé) lui-même, prenant la forme (la condition) d’esclave” Philippiens 2. 7. Pour donner sa vie, il devait prendre une vie d’homme et entrer personnellement dans la mort, forteresse du diable, dont il a ôté la puissance. C’est par sa mort qu’il a annulé les effets du diable. Comme, en image, David autrefois avait tué le géant Goliath par l’épée de celui-ci1 Samuel 17. 51. Pour que le sang de Christ puisse purifier de tout péché, il devait participer à la nature humaine.

Depuis de nombreux siècles, le diable maintient les hommes sous sa puissance, dans une crainte de la mort, appelée “roi des terreurs” Job 18. 14. Ce pouvoir des ténèbresColossiens 1. 13 est sur tous les hommes. Quelle condition terrible que celle de l’homme ! Mais Christ est venu et il a anéanti cette puissance. L’homme esclave est libéré de cette prison. Une prophétie d’Ésaïe annonçait que la mort serait engloutie en victoireÉsaïe 25. 8, l’apôtre Paul affirme : “La mort a été engloutie en victoire” 1 Corinthiens 15. 54. C’est un cri de triomphe qui eut lieu en trois actes.

  • Au début de son ministère, Jésus “ayant accompli toute tentation, le diable se retira d’avec lui pour un temps” Luc 4. 13.
  • Ensuite, pendant son ministère, il démontre sa supériorité quand il dit : “Quand l’homme fort (le diable), revêtu de ses armes, garde son palais, ses biens sont en paix ; mais s’il en survient un plus fort que lui (Jésus Christ) qui le vainque, il lui ôte son armure à laquelle il se confiait, et fait le partage de ses dépouilles” Luc 11. 21, 22. À chaque miracle, le Seigneur manifeste sa puissance divineActes 10. 38.
  • Enfin, à la croix, la victoire est consommée, le diable n’a plus de pouvoir sur la vie du croyant, bien qu’il puisse encore nous faire perdre la jouissance de notre relation avec Dieu et notre témoignage, en nous incitant à pécher. Les bénéficiaires de cette victoire sont les croyants, juifs ou des nations, ceux qui ont la foi d’Abraham, car Abraham a cru que de la mort, Dieu pouvait faire jaillir la vieRomains 4. 11.

Les anges ne sont pas les bénéficiaires de l’œuvre de Christ. Ceux qui ont suivi Satan dans sa révolte iront dans le feu éternel avec luiMatthieu 25. 41.

  • 4. Il intercède pour ses frères (verset 17).

Pour devenir le souverain sacrificateur, représentant des hommes auprès de Dieu, il fallait qu’il devînt un homme ayant connu la faiblesse et les limites humaines. Il prend en charge les faiblesses de leur marche et les fausses notes dans leur louange.

Le verset 17 nous présente le souverain sacrificateur et la victime dans une même personne. Le souverain sacrificateur devait offrir une fois par an un sacrifice dont le sang était porté jusque dans le lieu très saint, sur le propitiatoire. C’est le sujet du chapitre 16 du livre du Lévitique qui sera constamment mis en parallèle et en contraste dans cette épître. Cette action du sacrificateur donnait au peuple la garantie que ses péchés étaient couverts pendant un an. Christ, comme représentant le peuple devant Dieu, a fait “propitiation pour les péchés du peuple” 2. Ceci constitue le fondement de son œuvre et la base des bénédictions que nous possédons déjà. Il est, en premier lieu, souverain sacrificateur dans les choses qui concernent Dieu (verset 17), ensuite il est souverain sacrificateur pour nous (verset 18). Il est miséricordieux, car nous méritions le jugement de Dieu. Sensible à leur misère, il a été “ému de compassion” envers ceux qui étaient perdus. Jésus est fidèle envers Dieu et envers nous.

Dans sa vie terrestre, il a déjà montré sa fidélité envers ceux qui se confiaient en lui. Il n’y a pas l’ombre d’un changement en lui. Il aima les siens jusqu’à la fin, jusqu’à l’extrême, en accomplissant l’œuvre de la rédemptionJean 13. 1. Il est fidèle pour nous amener à la gloire (verset 10). C’est pourquoi il a souffert, ressentant dans son corps et dans son âme l’intensité de la douleur, mais ne s’est ni révolté, ni plaint ; il a été tenté mais n’a jamais succombéPsaume 17. 3. Il peut alors secourir ceux qui sont tentés, en comprenant vraiment le combat de la tentation.

Lorsqu’un croyant souffre parce qu’il désire honorer le Seigneur, il est sûr de trouver quelqu’un pour le secourir. Quelle assurance ! S’il y a les souffrances visibles que nous pouvons partager avec nos frèresProverbes 17. 17, il y a aussi les épreuves secrètes qui ne peuvent être partagées qu’avec le Seigneur. Ses ressources sont nouvelles chaque jourÉsaïe 63. 9.

Le verset 18 traite du sacrificateur qui intercède pour les besoins des enfants de Dieu.

Le sujet de la sacrificature de Christ va être développé tout au long de cette épître. Nous découvrirons alors la grandeur de celui qui accomplit actuellement l’office si important de sacrificateur par lequel nous pouvons nous approcher de Dieu.

En résumé :

  • Le Fils amène beaucoup3 de fils à la gloire (verset 10).
  • Celui qui sanctifie, donne la même nature et la même position que lui devant Dieu aux hommes qu’il met à part (verset 11).
  • Le Sauveur rachète une race de pécheurs pour les délivrer de leur servitude par son sacrifice (versets 9, 17).
  • Celui qui chante est au milieu de ses frères dont il n’a pas honte (verset 12).
  • Celui qui secourt conduit sans faiblir son peuple dans le désert (verset 18).

Notes

1

Attention à ne pas confondre la matière et la nature pécheresse.

    La matière donne une forme visible à l’être humain. Elle est bonne en elle-même, puisque créée par Dieu. Jésus a revêtu une forme humaine de même composition que celle de l’homme.
  • La nature pécheresse représente l’homme vivant d’une manière indépendante de Dieu. C’est la caractéristique de toute la race d’Adam. Jésus n’a pu participer à cette nature pécheresse.
2La mention “du peuple” s’étend à l’assemblée formée de croyants issus des Juifs et des nations.
3 “Plusieurs” signifie : un grand nombre.

Hébreux 2

5Car ce n’est point aux anges qu’il a assujetti le monde habité à venira dont nous parlons ; 6mais quelqu’un a rendu ce témoignage quelque part, disant : “Qu’est-ce que l’homme que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme que tu le visites ? 7Tu l’as fait un peu moindre que les anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur, [et l’as établi sur les œuvres de tes mains] ; 8tu as assujetti toutes choses sous ses pieds”b ; car en lui assujettissant toutes choses, il n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti ; mais maintenant nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient assujetties ; 9mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort, couronné de gloire et d’honneur, en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour toutc. 10Car il convenait pour lui, à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il consommâtd le chef de leur salut par des souffrancese. 11Car, et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un ; c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères, 12disant : “J’annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges”f. 13Et encore : “Moi, je me confierai en lui”g. Et encore : “Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés”h. 14Puisque donc les enfants ont eu parti au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait le pouvoirj de la mort, c’est-à-dire le diable ; 15et qu’il délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude. 16Car, certes, il ne prend pas les anges, mais il prendk la semence d’Abraham. 17C’est pourquoi il dutl, en toutes choses, être rendu semblable à ses frères, afin qu’il soit un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur dans les choses qui concernent Dieu, pour faire propitiation pour les péchés du peuple. 18Car, en ce qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés.

Notes

ale siècle que le Messie devait introduire, en contraste avec ce qui, pour le Juif, était ce siècle-ci, le siècle de la loi.
bPsaume 8. 5-7.
cou : chacun.
dconsommer, ou rendre parfait, dans l’épître aux Hébreux, c’est faire tout ce qui est nécessaire pour rendre propre à remplir un office.
epassion, au v. 9.
fPsaume 22. 23.
gÉsaïe 8. 17.
hÉsaïe 8. 18.
iont été placés et sont dans cette condition comme leur commun lot.
jplus litt. : la force.
kdans le sens de : prendre la cause d’une personne pour lui venir en aide, litt. : la délivrer ; voir Jérémie 31. 32.
llorsqu’il devint homme : c’est historique.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)