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Épître aux Hébreux
Sondez les Écritures - 4e année

Hébreux 2. 5-18

Jésus Christ, Fils de l’homme

1. Son humanité et ses souffrances (2)

Jésus, homme, au milieu de ses frères : versets 10-13

  • Rendu parfaitement apte pour conduire ses frères à la gloire : verset 10.

Christ a été présenté comme ayant la prééminence sur le monde à venir qu’il dominera. À partir du verset 10 il est le premier dans une sphère plus intime, celle d’une compagnie de fils, d’enfants, de frères, de l’assemblée.

Notons que les versets 10 et 11 dévoilent ce qui sera maintenant le sujet de l’épître. L’homme ne peut s’approcher de Dieu que par un intermédiaire. Dans l’A.T., pour le peuple d’Israël, l’intermédiaire était le souverain sacrificateur, dont le premier fut Aaron. Aujourd’hui, c’est Jésus Christ. Aaron accomplissait son office en rapport, soit avec les besoins du peuple et les fautes commises, soit avec les sacrifices volontaires de reconnaissance offerts pour le plaisir de Dieu.

Le verset 10 présente celui qui sera capable de répondre aux besoins des fils en route vers la gloire, c’est le sujet de l’épître jusqu’au chapitre 7. Le verset 11 exprime sa capacité de mettre à part des adorateurs pour son Dieu et Père, ce sera le thème des chapitres 8 et suivants.

Pour être couronné de gloire et d’honneur, Jésus a dû être humilié sur la terre (verset 9), faire la propitiation pour les péchés et pour cela être mis “dans la poussière de la mort” Psaume 22. 16. Pour être chef1 du salut de plusieurs fils il a dû souffrir et mourir.

“Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu” 1 Pierre 3. 18. Par son œuvre expiatoire, il a approché de Dieu ceux qui étaient loin de lui à cause de leurs péchésÉphésiens 2. 13, 182. Il a pour devoir maintenant d’amener ces fils de Dieu jusque dans la gloire où il se trouve déjà. C’est le sens du verset 10. Comme autrefois Moïse et Josué ont été formés pour amener le peuple d’Israël d’Égypte en Canaan, il était indispensable que quelqu’un soit rendu apte à conduire les enfants de Dieu dans leur pèlerinage. Jésus a été rendu parfait3 pour cette mission. Cela ne veut pas dire qu’il ait eu quelque chose à perfectionner dans sa vie, puisqu’il était parfait, mais le fait qu’il ait déjà atteint la gloire prouve au contraire qu’il a traversé tous les obstacles et toutes les tentations sur la terre à la gloire de Dieu. Il a appris à connaître les souffrances que rencontre un humain, en les traversant personnellement. Il comprend celui qui souffre. Il mesure les difficultés, les obstacles que rencontrent les siens et la puissance des ennemis qui s’opposent à leur marche vers la gloire. En conséquence, celui qui est dans le ciel, à qui on peut s’adresser pour nos besoins, n’est pas un Dieu lointain, mais un homme glorieux capable de comprendre et d’intervenir dans nos circonstances pour achever l’œuvre commencée en chacun, pour amener en sa présence tous ceux qu’il a sauvés.

  • Il n’a pas honte de les appeler ses frères : versets 11-13

Cette grande famille de rachetés, dont il a pris la tête, ce sont les sanctifiés du verset 11, ceux qui sont mis à part pour être les compagnons de Christ, pour le suivre et pour entrer dans le sanctuaire, lieu de la communion et de l’adoration. C’est lui qui les sanctifie. Si, comme lui, nous traversons les souffrances et les tentations sur la terre, nous serons avec lui dans la gloire. Nous sommes aussi de sa nature, “car, et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un” 4, c’est-à-dire d’une même lignée. Quelle dignité que celle de fils !

Trois citations de l’A.T. vont confirmer cette identification.

  • 1. “Il n’a pas honte de les appeler frères ; au milieu de l’assemblée, je chanterai tes louanges”. Notre lien de parenté avec lui, résultat de la résurrection de Christ, ne peut être plus étroit. Au Psaume 22, c’est lorsqu’il a été exaucé qu’il annonce le nom d’un Dieu Sauveur à ses frères, le résidu juif pieux. Mais ce verset s’applique ici aux vrais fils du Père à qui le Seigneur ressuscité fait envoyer le message : “Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu” Jean 20. 17. Auparavant il avait déclaré “Vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous” Jean 14. 20.

Si le souverain sacrificateur s’identifie aux siens sur la terre, il met tout en œuvre pour qu’ils atteignent tous le but. Et il prépare le chemin du sanctuaire pour que ces fils, devenus sacrificateurs, puissent adresser une louange agréable à Dieu. Notons que dans cette épître, il n’est pas parlé des sacrificateurs, sauf à la fin (13. 15), mais du souverain sacrificateur dont la grandeur est exaltée. La voix de la compagnie de sacrificateurs est fondue dans la voix du souverain sacrificateur. Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont unis. Il loue au milieu de l’assemblée, constituée de tous les enfants de Dieu.

  • 2. “Moi, je me confierai en lui”.

Au Psaume 16 d’où est tirée cette citation, la foi personnelle de Jésus sur la terre est mise prophétiquement en évidence. Il s’identifie avec les excellents de la terre dans lesquels sont toutes ses délicesPsaume 16. 1-3. Dans le livre d’Ésaïe, d’où peut aussi être issu ce verset, on trouve le résidu qui s’attend à l’Éternel au milieu d’un peuple rebelleÉsaïe 8. 17. Christ s’identifie à ce résidu. Il en a résulté bien des souffrances, mais ce n’est pas en vain. La récompense de l’Éternel ne s’est pas fait attendreÉsaïe 49. 4-6.

  • 3. “Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés”.

La troisième citation d’Ésaïe est là pour le confirmerÉsaïe 8. 18. Dieu a donné à Ésaïe des enfants comme signes et témoins pour Israël incrédule et pour le monde. Mais dans le contexte de l’épître aux Hébreux, les limites juives sont dépassées. Les enfants représentent tous ceux qui appartiennent à Jésus, fruits de l’œuvre expiatoire de Christ. Au jour de sa gloire, il déclarera triomphalement : “Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés” (verset 13), et il pourra être admiré en eux2 Thessaloniciens 1. 10. Les rachetés seront alors les joyaux de sa couronne. Pour nous qui aimons le Seigneur, le moment de son apparition2 Timothée 4. 8 n’est-il pas un moment que nous attendons ardemment, pour nous, mais surtout pour lui ?

Notes

1Le chef c’est celui qui commence la course et marche à la tête comme modèle devant les autres (12. 2), c’est aussi le prince, l’initiateur, l’auteur, l’organisateur de cette vie (Actes 3. 15).
2Les souffrances expiatoires de la croix sont au verset 17b.
3Dans toute cette épître, consommer ou rendre parfait, c’est faire tout ce qui est nécessaire pour rendre propre à remplir un office.
4Dieu ne permet pas qu’il y ait une confusion possible entre son Fils et ses fils. Il est parlé de celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés. Pourtant Christ a aussi été sanctifié (mis à part). Jésus n’a pas dit : « Je monte vers notre Père », mais “vers mon Père et votre Père”, et à Pierre, pour payer l’impôt : “Prends le statère et donne-le leur pour moi et pour toi” et non « pour nous ».

Hébreux 2

5Car ce n’est point aux anges qu’il a assujetti le monde habité à venira dont nous parlons ; 6mais quelqu’un a rendu ce témoignage quelque part, disant : “Qu’est-ce que l’homme que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme que tu le visites ? 7Tu l’as fait un peu moindre que les anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur, [et l’as établi sur les œuvres de tes mains] ; 8tu as assujetti toutes choses sous ses pieds”b ; car en lui assujettissant toutes choses, il n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti ; mais maintenant nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient assujetties ; 9mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort, couronné de gloire et d’honneur, en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour toutc. 10Car il convenait pour lui, à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il consommâtd le chef de leur salut par des souffrancese. 11Car, et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un ; c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères, 12disant : “J’annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges”f. 13Et encore : “Moi, je me confierai en lui”g. Et encore : “Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés”h. 14Puisque donc les enfants ont eu parti au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait le pouvoirj de la mort, c’est-à-dire le diable ; 15et qu’il délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude. 16Car, certes, il ne prend pas les anges, mais il prendk la semence d’Abraham. 17C’est pourquoi il dutl, en toutes choses, être rendu semblable à ses frères, afin qu’il soit un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur dans les choses qui concernent Dieu, pour faire propitiation pour les péchés du peuple. 18Car, en ce qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés.

Notes

ale siècle que le Messie devait introduire, en contraste avec ce qui, pour le Juif, était ce siècle-ci, le siècle de la loi.
bPsaume 8. 5-7.
cou : chacun.
dconsommer, ou rendre parfait, dans l’épître aux Hébreux, c’est faire tout ce qui est nécessaire pour rendre propre à remplir un office.
epassion, au v. 9.
fPsaume 22. 23.
gÉsaïe 8. 17.
hÉsaïe 8. 18.
iont été placés et sont dans cette condition comme leur commun lot.
jplus litt. : la force.
kdans le sens de : prendre la cause d’une personne pour lui venir en aide, litt. : la délivrer ; voir Jérémie 31. 32.
llorsqu’il devint homme : c’est historique.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)