Ce chapitre clôt la seconde section du livre de l’Exode où Israël, racheté et délivré de la puissance du Pharaon, commence sa marche dans le désert, aux soins de la patiente grâce de l’Éternel.
Et pourtant, à la fin de cette première étape, oubliant ses murmures et ses contestations, Israël s’est estimé capable d’accomplir la loi.
Le chapitre 24 est aussi l’introduction à la troisième section, où sont présentés le tabernacle et la sacrificature.
Dès les deux premiers versets, le caractère des relations de l’Éternel avec son peuple sous la loi, est établi. Tout d’abord, Moïse, le médiateur, Aaron et deux de ses fils, qui seront consacrés sacrificateurs peu après (chapitre 28) et soixante-dix des anciens d’Israël, représentant le peuple tout entier, se prosternent de loin devant l’Éternel.
Israël ne peut se tenir près de Dieu. Remarquons combien ce court passage insiste sur la distance maintenant établie entre l’Éternel et son peuple : “Vous vous prosternerez de loin ; Moïse s’approchera seul… mais eux ne s’approcheront pas… le peuple ne montera pas”.
Grand est le contraste avec la position des croyants depuis la mort de Christ ! Toute liberté nous est donnée d’entrer dans la présence de Dieu : “Approchons-nous” Hébreux 4. 16 ; 10. 21-22. Le chemin des lieux saints nous est ouvert pour la prière et pour l’adoration.
Le peuple avait tremblé au son des tonnerres et de la trompette (19. 16), mais ici, il répond d’une seule voix : “Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons” (19. 8), s’engageant ainsi à obéir à toutes les paroles de l’Éternel.
Moïse écrivit alors ces paroles – c’est le livre de l’alliance – et, de bon matin, il bâtit un autel au pied de la montagne. En vertu des sacrifices et du sang répandu, Dieu va rencontrer là son peuple représenté par douze stèles pour chacune de ses douze tribus. Comme la sacrificature n’avait pas encore été établie, des jeunes hommes des fils d’Israël offrent les holocaustes et les sacrifices de prospérités.
Ces faits appellent deux remarques : premièrement, ces jeunes hommes faisaient sans doute partie des “premiers-nés” que l’Éternel avait mis à part pour lui (13. 1, 2). Plus tard, en effet, la tribu de Lévi fut prise “à la place de tout premier-né des fils d’Israël” Nombres 3. 12.
Deuxièmement, les sacrifices offerts sont des holocaustes et des sacrifices de prospérités. Il n’y a pas de sacrifices pour le péché, car la question du péché n’avait pas encore fait l’objet des ordonnances précises destinées à répondre aux exigences de la loi.
L’holocauste, entièrement brûlé sur l’autel, est pour Dieu seul, une offrande “pour être agréé devant l’Éternel”, un sacrifice par feu, “une odeur agréable à l’Éternel” Lévitique 1. 3-9. C’est une figure de “Christ s’offrant lui-même à Dieu sans tache”, par l’Esprit éternelHébreux 9. 14. Le sacrifice de prospérités, auquel le sacrificateur et l’adorateur avaient partLévitique 7. 19-31, représente la communion avec Dieu : “Quiconque est pur en mangera la chair” (verset 19).
Mais le sang, l’aspersion du sang, sont spécialement mis en évidence dans ce passage. Une moitié du sang fut versée dans les bassins ; de l’autre moitié, il fut fait aspersion sur l’autel. La valeur de ce sang, accepté par Dieu, est appliquée alors au peuple ; c’est le sang de l’alliance que l’Éternel a faite avec son peuple, selon toutes les paroles (du livre). L’épître aux Hébreux nous apprend en outre que Moïse fit aspersion sur le livre lui-même. Ainsi, “la première alliance n’a pas été inaugurée sans du sang” Hébreux 9. 18.
Ce sang ne parle pas, ici, d’expiation ni de purification, car il est aspergé sur l’autel et sur le livre aussi bien que sur le peuple.
Il représente la mort liée au sacrifice en rétribution du péché, parce que “l’âme (ou la vie) de la chair est dans le sang” Lévitique 17. 11. L’aspersion du sang exprime que la mort est la sanction de toute transgression de la loi.
Moïse et Aaron, Nadab et Abihu et soixante-dix des anciens d’Israël montèrent alors, et “ils virent le Dieu d’Israël”. Remarquons que ce qu’ils virent ne peut être décrit dans le langage des hommes.
Ils virent sous ses pieds “comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel même en pureté”. Dieu, dans sa gloire, était au-dessus et au-delà de ces choses ; et sa main “épargna les nobles d’entre les fils d’Israël” en vertu du sang de l’alliance. “Et ils virent Dieu…” mais, si grand que fût leur privilège, ils demeuraient des hommes terrestres… “et ils mangèrent et burent”, pour soutenir leur vie sur la terre. Car l’alliance ainsi inaugurée avait “des ordonnances pour le culte et le sanctuaire, un sanctuaire terrestre” Hébreux 9. 11.
Dieu, donc, se tient loin, comme il l’avait dit à Moïse. Mais, si “la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ” Jean 1. 17. Ainsi, les disciples du Seigneur Jésus “mangèrent et burent” non pas seulement après l’avoir vu, mais avec lui, “après qu’il eut été ressuscité d’entre les morts” Actes 10. 41, dans l’heureuse proximité d’une communion partagée avec le Fils de Dieu.
Telle est aujourd’hui la part des rachetés de Christ, pendant le temps de son absence.
Moïse, enfin, est appelé à monter vers l’Éternel sur la montagne, pour recevoir les tables de pierre, la loi et les commandements. Josué, son serviteur, l’accompagne, car Dieu prépare déjà celui qui conduira son peuple au-delà du Jourdain, tandis que les anciens restent en bas, avec Aaron et Hur. Et déjà, la loi met à l’épreuve le peuple et ses chefs, pendant les