Dieu montre sa miséricorde dans son ordonnance à l’égard des étrangers. En Égypte, Israël avait connu l’oppression, sous l’esclavage du Pharaon. Il pouvait donc comprendre la peine des étrangers séjournant loin de leur pays, et leur témoigner de la sympathie (23. 9).
Les
Dieu agit ainsi envers eux comme un père ; et nous remarquons aussi que dans les passages cités, l’étranger est invité à participer aux bénédictions d’Israël.
Le pauvre est toujours l’objet de la sollicitude divine ; ici, des directives sont données pour le mettre à l’abri de toute extorsion et de l’usure, et pour qu’il ne soit pas entièrement dépouillé. Une parole du Seigneur Jésus résume ce que nous venons de voir : “Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux” Luc 6. 36.
Le respect des juges et de ceux qui sont haut placés caractérise le peuple de Dieu, des chrétiens comme des Israélites, car “celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordonnance de Dieu” Romains 13. 2. Cependant, s’il arrive que les hommes empiètent sur l’autorité et les prérogatives de Dieu, “il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes” Actes 5. 29 ; Daniel 3. 16-18.
Les droits de Dieu sur les biens et les personnes de son peuple sont alors rappelés. Offrir de ce qui provient de récoltes abondantes est la manière de rendre grâces à Dieu pour sa bonté et de reconnaître combien nous dépendons de ses soins.
Ensuite, en ordonnant à son peuple de lui donner ses premiers-nés, l’Éternel lui rappelle qu’il s’est acquis ces droits en vertu de leur rédemption, opérée par le sang de l’agneau pascal (13. 11-16).
Ainsi, le peuple est saint parce qu’il appartient à l’Éternel ; il doit donc se garder de toute impureté. La viande déchirée “aux champs”, (figure du monde) 2 Rois 4. 39 ; Matthieu 13. 37 est la violence, nourriture de “l’âme des perfides” Proverbes 13. 2, qui ne saurait que souiller le peuple de Dieu.
Nous avons d’abord une mise en garde contre les faux bruits et l’association avec le méchant par un faux témoignage, ainsi que contre le fait de s’unir à la foule pour obtenir une sentence injuste.
Ces mises en garde évoquent pour nous la manière dont les nations et les peuples d’Israël ont agi en condamnant le Seigneur Jésus, “le saint et le juste” Actes 3. 14.
Alors “la vérité a trébuché sur la place publique” Ésaïe 59. 14. Quelle responsabilité ont donc assumée les Juifs et leurs chefs, devant celui qui ne justifie pas le méchant ! Combien grande est la culpabilité de tous les hommes !
Dieu est saint, il juge selon l’œuvre de chacun sans acception de personnes1 Pierre 1. 17. C’est pourquoi les droits de l’indigent et de l’étranger doivent être sauvegardés ; toutefois le pauvre ne saurait être favorisé à cause de son état. L’Éternel ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde : il regarde au cœur1 Samuel 16. 7.
La bonté de Dieu s’étend à toutes ses créatures et préserve même les bêtes de somme de supporter les conséquences de l’infidélité et de la dureté du cœur humain.
La terre aussi doit pouvoir se reposer ; tous les sept ans, elle est laissée en jachère. Ce qui croîtra de soi-même la septième année et ne sera pas le fruit du travail de l’homme, ne sera pas récolté. Ce sera pour les indigents et les bêtes des champs, une libéralité de la part de Dieu.
Le rappel de l’ordonnance du sabbat au septième jour est ainsi un témoignage de la bonté de Dieu envers les siens, leurs serviteurs et aussi leur bétail. Un peuple objet de tant de sollicitude pourrait-il mentionner le nom d’autres dieux ?
Trois fêtes sont mentionnées ensuite :
L’Éternel met encore une fois les siens en garde contre toute compromission avec le mal : le levain1 Corinthiens 5. 6-8 ne doit pas être associé aux sacrifices, tandis que la graisse, qui représente ce qui est excellent dans la victime, doit être offerte sans délai, en premier lieu1 Samuel 2. 15, 16, car elle appartient à l’ÉternelLévitique 3. 16.
Ainsi, Dieu doit avoir la première place dans la vie de son peuple racheté, comme l’exprime encore la mention de l’offrande des prémices, dont les modalités sont exposées en détail dans le livre du Deutéronome (26. 1-11).
La dernière prescription, au verset 19, a tellement de prix pour Dieu, qu’elle est répétée à deux autres reprises (34. 26) Deutéronome 14. 21. Cette ordonnance délicate nous enseigne à discerner la sollicitude de Dieu pour toutes ses créatures. Notre Père veille même sur les passereauxMatthieu 10. 29.
Prenons garde de ne pas mépriser même les plus simples instincts de la nature ; le lait, nourriture du chevreau, ne devait pas servir à le préparer comme nourriture pour les autres. Souvenons-nous aussi que la nature nous enseigne parfois, quant à notre conduite devant Dieu1 Corinthiens 11. 14.
Cette partie du livre s’achève par la présentation du guide qui conduira le peuple, jusqu’au lieu que Dieu lui a préparé.
Cet Ange, dont il nous est si souvent parlé (14. 19 ; 33. 2) Nombres 20. 16, est l’Ange de la face (de Dieu) Ésaïe 63. 9. Nous pouvons donc discerner en lui l’Ange de l’Éternel (3. 2), le Seigneur Jésus lui-même ; car Dieu dit aussi : “Mon nom est en lui” (verset 20).
A cause de la présence du Seigneur au milieu de lui, le peuple est mis en garde contre toute transgression1 Pierre 1. 14-17. Sa bénédiction est à ce prix.
Ce qui suit concerne plutôt la conquête du pays que la traversée du désert : les promesses de Dieu s’accompliront, car il est fidèle.