L’Éternel ne laisse pas son peuple sans directives précises, pour faire face aux diverses situations de sa vie quotidienne : il lui donne les “jugements” ou ordonnances que nous trouvons dans les chapitres 21 à 23. Ce sont des applications pratiques des commandements de la loi sous laquelle le peuple s’est placé, car ces “jugements” découlent des deux grands commandements qui constituent “la loi tout entière et les prophètes” Matthieu 22. 36-40.
“Israël est mon fils, mon premier-né… laisse aller mon fils, pour qu’il me serve” (4. 23). Telle était la pensée de Dieu à l’égard d’Israël, et pour cette raison sans doute, le premier des jugements concerne le serviteur hébreu.
L’Écriture nous montre, par la suite, qu’Israël a été un serviteur infidèleÉsaïe 42. 19, 20, “un peuple désobéissant et contredisant” Romains 10. 21 ; Ésaïe 65. 2. Mais Dieu se glorifie pourtant en un serviteur parfait, en qui son âme trouve son plaisirÉsaïe 42. 1 : c’est “le Christ Jésus, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix” Philippiens 2. 7, 8, le serviteur qui a agi sagementÉsaïe 52. 13-15 ; 53.
L’ordonnance au sujet du serviteur hébreu présente donc un type de Christ, qui a parfaitement accompli son service et a choisi, par amour, de demeurer serviteur “à toujours”.
L’Israélite qui achetait “un serviteur hébreu” devait d’abord discerner un frère devenu pauvre à côté de lui, qui s’est vendu à luiLévitique 25. 39 ; Zacharie 13. 5. C’est là une figure de notre Seigneur Jésus Christ, qui a vécu dans la pauvreté pour nous2 Corinthiens 8. 9.
Après six années, le serviteur avait le droit de sortir libre, gratuitement. Toutefois, son maître pouvait lui avoir donné une femme, il pouvait avoir des enfants. Ceux-là appartenaient toujours à son maître. Mais, pourquoi le maître aurait-il donné une famille à son serviteur, sinon par affection, par amour pour lui ? Aimant sa femme et ses enfants, le serviteur devait donc aimer aussi celui qui les lui avait donnés, et se trouver bien chez luiDeutéronome 15. 16 ; Jean 17. 6.
Nos regards, alors, se tournent à nouveau vers le Christ Jésus, qui “prit la forme d’esclave” Philippiens 2. 7. Le Seigneur Jésus a donné sa pleine application à la déclaration du serviteur hébreu : “J’aime mon maître (son Dieu et Père), ma femme (l’Église), et mes enfants (ses rachetés individuellement)” ; comment aurait-il pu “sortir libre” s’il avait dû sortir “seul” ?
Venu pour accomplir la volonté de DieuHébreux 10. 7, il aima “les siens qui étaient dans le monde” Jean 13. 1, et fit connaître au monde son amour pour le PèreJean 14. 31, par son obéissance.
Lorsque le serviteur avait choisi de ne pas sortir libre, le maître le faisait approcher de la porte ou du poteau et perçait son oreille avec un poinçon. Il rendait ainsi témoignage à son amour et à sa fidélité dans le service, mais donnait aussi à la femme et aux enfants de son serviteur un signe ineffaçable de son amour pour eux.
Nous comprenons sans peine que nous avons ici un type de la croix et de la mort de Christ, serviteur parfaitement obéissant : par l’Esprit prophétique, le Seigneur dit à Dieu : “Tu m’as creusé des oreilles” Psaume 40. 7, et nous lisons plus loin : “c’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir” Psaume 45. 9. L’oreille percée préfigure les blessures de Christ à la croix. Le Maître perce son serviteur. Pensons aux expressions qu’emploie l’Esprit Saint par le ministère du prophète Ésaïe : “Il plut à l’Éternel de le meurtrir, il l’a soumis à la souffrance” Ésaïe 53. 10.
“O profondeur des richesses, et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies introuvables ! … Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! A lui soit la gloire éternellement ! Amen” Romains 11. 33-36.
Et il le servira à toujours. C’est dans la maison de son Père que le Seigneur Jésus se propose de révéler tout son amour à ceux qui l’auront attendu fidèlement, pendant le temps de son absence. “Il se ceindra et les fera mettre à table, et s’avançant, il les servira” Luc 12. 36, 37.
A la différence du serviteur, elle ne sortira pas libre gratuitement : nous pouvons voir dans la servante un type d’Israël. Son maître se l’était fiancée car il trouvait son plaisir en elleJérémie 2. 2. Mais elle a abandonné son maître et lui a désobéiJérémie 2. 19, 20 ; cependant, Dieu veut racheter Israël, sa servante infidèle, afin qu’elle puisse à nouveau l’appeler “mon mari” Osée 2. 16-19. C’est pourquoi il ne la vendra pas à un peuple étrangerÉsaïe 50. 1.
Quand il introduira l’Église, les droits d’Israël seront préservés : Dieu n’a pas rejeté son peuple, car “les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir” Romains 11. 1-29.