Moïse apparaît ici comme le médiateur entre Dieu et son peupleGalates 3. 20. L’Éternel l’avait choisi et préparé pour accomplir ce service. Ayant rejeté la grâce de Dieu en prétendant le servir par ses propres forces, Israël se trouve placé devant la sainteté de Dieu et doit apprendre à quelles conditions l’Éternel demeurera désormais au milieu de son peuple. Seul Aaron, type de Christ sacrificateur, peut accompagner Moïse, tandis qu’Israël doit se tenir à distance. Et pourtant Dieu, dans son amour, désire que les hommes s’approchent de lui. Le Seigneur Jésus réunit en sa personne le médiateur et le sacrificateur, “car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus qui s’est donné lui-même en rançon pour tous” 1 Timothée 2. 5, 6. Et aussi, titulaire de “la sacrificature qui ne se transmet pas”, “il peut sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui” Hébreux 7. 24, 25.
Nous mesurons ainsi l’étendue des privilèges qu’Israël venait de perdre en se plaçant sous la loi et nous comprenons mieux les bénédictions que nous apporte la grâce.
Dieu nous enseigne aussi que sa sainteté est absolument incompatible avec le péché : si les exigences de sa sainteté ne sont pas satisfaites, il doit juger le pécheur. Or elles ne pouvaient l’être – mais elles le sont pour toujours – que par la croix de notre Seigneur Jésus Christ.
L’expérience de l’homme sous la loi a démontré définitivement que son salut doit reposer entièrement sur l’œuvre de la croix. C’est pourquoi Dieu donne à son peuple la sacrificature, qui préfigure celle de Christ.
Le livre du Lévitique décrit les différents sacrifices qui, s’ils ne “pouvaient rendre parfait quant à la conscience celui qui rend le culte” Hébreux 9. 9, 10, plaçaient pourtant devant Dieu, longtemps à l’avance, la Personne et le sacrifice de Christ. En anticipant la valeur de ce sacrifice unique, le Dieu juste pouvait ainsi supporter les péchés de son peupleRomains 3. 25.
Les dix commandements correspondent à la nature des relations de Dieu avec son peuple, établies par la rédemption.
Dans le premier commandement, Dieu rappelle à son peuple le nom sous lequel il s’est révélé à lui, et l’œuvre qu’il a accomplie en sa faveur en le rachetant de la maison de servitude. C’est pour cela qu’il a tous les droits sur son peuple : il est son Dieu, à l’exclusion de tout autre.
Nous n’entrerons pas dans le détail des dix commandements, mais nous ferons remarquer qu’ils se divisent en deux groupes : les quatre premiers se rapportent à ce qui est dû à Dieu ; les six autres régissent les rapports des hommes entre eux. Ces deux groupes constituent donc “un premier et un second commandement”, qui résument la loi. C’est pourquoi, à la question : “Quel est le grand commandement dans la loi ?”, “le Seigneur Jésus répondit :” Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée “. C’est là le premier et le grand commandement. Et le second lui est semblable :” Tu aimeras ton prochain comme toi-même “. De ces deux commandements dépendent la loi tout entière et les prophètes” Matthieu 22. 36-40. Soulignons que le second commandement découle du premier, car on ne peut aimer son prochain que si l’on aime Dieu. “Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements” 1 Jean 5. 2.
Remarquons que ces commandements sont en général des interdictions, car le but de la loi est de permettre à l’homme de discerner s’il obéit à Dieu, ou s’il lui désobéit en transgressant ses commandements.
Quand un homme qui n’est pas sous la loi pèche, la convoitise est bien dans son cœur ; mais comme elle ne fait pas l’objet d’une interdiction légale, l’homme ne la discerne pas comme une convoitise. Mais quand le commandement est là : “tu ne convoiteras pas”, alors la convoitise devient une désobéissance positive à Dieu. Le péché est donc donné à connaître par la loi et, “le péché ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui, me tua” Romains 7. 7-11.
Si nous ajoutons que “quiconque gardera toute la loi et faillira en un seul point, est coupable sur tous” Jacques 2. 10, nous voyons bien que personne ne sera justifié devant Dieu par des œuvres de loi, car par la loi est la connaissance du péchéRomains 3. 20. Un homme peut-il être juste en obéissant à la loi ? La loi l’éprouve : Aime-t-il Dieu de toute son âme et son prochain comme lui-même ? C’est ainsi que le Seigneur Jésus mit en face des exigences de la loi, le chef du peuple qui pensait l’avoir gardée dès sa jeunesseLuc 18. 18-23.
Nous voyons donc que la loi expose ce que l’homme devrait être, mais elle ne révèle pas le cœur de Dieu. Car ce n’est qu’à la croix que Dieu a pu se révéler pleinement, en vertu de l’œuvre accomplie par le Seigneur Jésus. Sa justice et sa sainteté étant satisfaites par le sang précieux de Christ, il offre alors le pardon au pécheur qui se repent, et l’amène en grâce en sa présence.
Mais Israël venait de s’engager à faire tout ce que l’Éternel avait dit (19. 8). Tout le peuple, maintenant, prenait conscience de la sainteté de Dieu et de ses justes exigences. “L’Éternel s’est levé de Séhir… de sa droite sortit une loi de feu pour eux”, disait Moïse avant sa mort. Mais, quelle est la suite ? “Oui, il aime les peuples ; tous ses saints sont dans ta main et ils se tiennent à tes pieds ; ils reçoivent tes paroles” Deutéronome 33. 2, 3. Rien ne pourra séparer les siens de l’amour de Dieu, qui est dans le Christ JésusRomains 8. 39.
L’Éternel est le seul Dieu. Le premier commandement est rappelé ici en témoignage de l’amour du Dieu rédempteur. La loi parle de distance et de malédiction, mais la pensée de Dieu est de s’approcher et de bénir. L’autel et l’holocauste, qui préfigurent la croix, en sont les moyens.
Les offrandes mentionnées ici – holocauste et sacrifice de prospérités – présentent Christ qui, dans son amour pour les siens, s’est livré lui-même pour eux, “comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur” Éphésiens 5. 2.
L’autel pouvait être de terre, facile à bâtir, Dieu tenant compte de la faiblesse de l’adorateur. S’il était en pierres, le ciseau, c’est-à-dire l’énergie et l’habileté de l’homme, ne devait pas être employé. Les pierres devaient rester telles que Dieu les mettait à la disposition du fidèle.
Enfin, le moyen de monter à l’autel de l’Éternel n’était pas laissé au choix de l’homme : tout ce qui, dans le culte rendu à Dieu, est dicté par la commodité ou l’apparence, ne peut que dévoiler la nudité de l’homme, c’est-à-dire sa nature pécheresse, qui l’éloigne de Dieu.