Une grande montagne toute en feu est jetée dans la mer. Il est évident qu’il s’agit ici d’un symbole. Dans l’Écriture, la montagne représente souvent une grande puissance ou un grand royaume établis depuis longtemps. Par exemple, Jérémie appelle Babylone une “montagne de destruction”, dont Dieu fera une “montagne brûlante” Jérémie 51. 251.
Cette grande puissance mentionnée ici, symbole probable d’une révolution, sera précipitée dans la mer agitée des nations2, ajoutant une destruction plus grande encore de la vie et du commerce, représenté ici par les navires.
On se souvient que les eaux de l’Égypte étaient devenues du sang et que tous les poissons étaient morts. On peut donc penser à un accomplissement partiel littéral de ce jugement à venirExode 7. 19-21 ; Psaume 78. 44.
Quand elle sonne, une grande étoile tombe du ciel. Une étoile est censée apporter la lumière céleste (“comme un flambeau”), la pensée divine (1. 20). Parlant de cette période de tribulation, le Seigneur a donné aux siens un sérieux avertissement, disant : “Il y aura des sujets d’épouvante et de grands signes venant du ciel” Luc 21. 11.
Sous cette figure, il se peut qu’il soit question d’une personne qui prétend exercer une grande influence sur les hommes. C’est un imposteur ; il tombe dans l’apostasie et sa chute entraîne les funestes résultats décrits ici. Il peut s’agir de l’Antichrist de la fin, qui, après avoir eu d’abord la prétention d’être un grand docteur au milieu d’Israël, se présentera comme investi d’une autorité divine2 Thessaloniciens 2. 4 avant de connaître sa chute fatale.
Le nom de l’étoile est “Absinthe”, un nom qui suggère l’impiété, l’infidélité ou l’idolâtrie. Dans le langage des prophètes de l’A.T., l’absinthe était déjà synonyme de poisonJérémie 9. 15 ; 23. 15 ; Lamentations de Jérémie 3. 19.
À ce contact, le tiers des fleuves3 et les fontaines des eaux deviennent amères. Il s’agit toujours du territoire de l’empire romain. Ces eaux sont même empoisonnées, puisque par ce moyen, “beaucoup d’hommes moururent”. On peut penser que Dieu autorise un conducteur à répandre de faux enseignements, qui apportent l’amertume et la mort dans l’esprit des hommes sur le tiers de la terre.
Il n’y a plus ici, comme à Mara, de bois désigné par Dieu à MoïseExode 15. 25 pour le jeter dans les eaux et les rendre douces. Élisée n’est pas là non plus pour jeter du sel et dire, de la part de Dieu, aux hommes de la ville maudite de Jéricho : “J’ai assaini les eaux, il ne proviendra plus d’ici ni mort ni stérilité” 2 Rois 2. 21.
C’est au tour du soleil, de la lune et des étoiles d’être affectés. Le tiers de ces astres est frappé. Le soleil est le symbole de la plus haute autorité ; la lune, qui n’a pas de lumière propre, représente une autorité dépendante ou dérivée, tandis que les étoiles sont l’image d’une autorité subordonnée. Ces événements rappellent ceux dont avait fait état le sixième sceau (6. 12-14), clairement annoncés par Christ lui-mêmeLuc 21. 25-28.
La signification symbolique de l’effet produit par cette trompette de jugement est que toute autorité, dans l’empire romain rétabli sur ses bases, sera frappée par la main de quelqu’un de plus haut placé. Le résultat en sera l’obscurité morale la plus désastreuse.
Ces quatre trompettes de jugement introduisent de façon allégorique des événements de plus en plus graves. Elles mettent successivement en évidence la disparition de la prospérité, qui est ôtée de la terre. Puis c’est au tour d’une grande puissance d’être détruite dans les convulsions dramatiques d’une révolution qui s’étend aux autres nations. Ensuite, un grand conducteur tombe et devient une cause d’amertume, tandis que l’autorité est battue en brèche et rejetée. Finalement, tout le territoire de l’empire romain se trouve plongé dans d’épaisses ténèbres morales.
Elles se distinguent des quatre premières, par l’annonce faite par un aigle volant par le milieu du ciel : “Malheur, malheur, malheur, à ceux qui habitent sur la terre, à cause des autres voix de la trompette des trois anges qui vont sonner de la trompette !” (verset 13).
On se rappelle que les jugements introduits par les quatre premières trompettes n’ont affecté l’homme que dans ses ressources et dans son environnement, représenté par les arbres, les rivières, le soleil, la lune et les étoiles (dans son organisation politique). Par contraste, les trois dernières trompettes annoncent que c’est l’homme lui-même qui va être frappé.
L’aigle, cet oiseau de proie redouté qui fond sur sa proie avec la rapidité de l’éclairJob 39. 27-30, est choisi comme le messager de ces calamités imminentes, plus terribles encore que les précédentes (19. 17, 18) Matthieu 24. 28. “Ceux qui habitent sur la terre” 4 sont ceux qui, à l’image de Caïn, sont sortis intentionnellement de la présence de Dieu pour bâtir un monde sans lui. Ayant choisi de s’identifier avec la Bête romaine plutôt qu’avec l’Agneau, ils doivent s’attendre à partager son jugement, comme les Égyptiens avaient subi le même sort que le Pharaon et ses dieux.