C’est la première parenthèse du livre de l’Apocalypse, intercalée dans le cours des jugements, pour décrire deux scènes de bénédiction avant l’ouverture du septième sceau (chapitre 8). Dès le début de ce chapitre, “un autre ange montant de l’Orient”, qui représente Christ, commande aux quatre anges debout aux quatre coins de la terre de retenir un moment les quatre vents de l’épreuve1, préparés pour dévaster la terre. C’est comme une prolongation de la patience de Dieu :
Pour rechercher la signification de cette double vision, beaucoup de confusions seraient évitées si deux grands faits n’étaient pas perdus de vue :
Y a-t-il un motif à l’ordre dans lequel les tribus sont mentionnées ? Juda, citée la première, est la tribu royale d’où le Seigneur a surgi. Ruben, premier-né de Jacob, ne vient qu’après Juda, car il avait perdu son droit d’aînesse, transféré à Joseph1 Chroniques 5. 1, 2.
Les tribus de Dan et d’Éphraïm, du fait de leur apostasie, ne sont pas mentionnées. Mais on voit aussi Dieu s’en occuper en grâce pour les rétablir. Si Dan est la tribu située le plus loin du sanctuaire, elle est toutefois mentionnée la première dans la terre millénaireÉzéchiel 48. 1. D’Éphraïm, Osée écrit qu’il “s’est mêlé avec les peuples… des étrangers ont consumé sa force, et il ne le sait pas” Osée 7. 8, 9.
Malgré l’absence de ces deux tribus, le nombre douze2, emblème de la perfection administrative céleste, est respecté, par la mention simultanée de Joseph et de son fils Manassé. Juda et Joseph sont deux magnifiques emblèmes du Seigneur Jésus lui-même. Il est à la fois le lion de la tribu de Juda et le divin Joseph. La liste des tribus se termine par Benjamin, “le Bien-aimé de l’Éternel” Deutéronome 33. 12, un autre type remarquable de Christ.
La place des douze tribus est ici celle de l’administration sur la terre des nations durant le Royaume. Israël sera à la tête, et les nations seront à la queueDeutéronome 28. 13. Cette compagnie élue est appelée à rendre un puissant témoignage.
Cette parenthèse ne peut pas être située de façon chronologique précise, car la période de l’ouverture successive des six sceaux couvre tous les événements de la fin. Le cavalier sur le cheval blanc subsistera sur la scène à la fin de la grande tribulation, tandis que les guerres se poursuivront encore, pour atteindre leur point culminant à la bataille d’Armagédon. Il en sera de même pour les famines et les plaies. Le sixième sceau fait entrevoir la fin. Nous verrons ultérieurement la correspondance entre le septième sceau et la septième coupe. Les jugements introduits par les trompettes et les coupes sont plus intenses que ceux qui résultent de l’ouverture des sceaux. Leurs effets se superposent les uns aux autres. La révélation du chapitre 7 couvre toute la période des sept dernières années et permet d’entrevoir les événements postérieurs à la grande tribulation.
Comme précédemment, il ne faut pas chercher à appliquer ce passage à l’Église, car elle est déjà entrée dans la gloire céleste avant la grande tribulation et “l’heure de l’épreuve” (3. 10).
Il n’est pas question non plus de ceux qui avaient refusé l’évangile de la grâce de Dieu pendant la
Cette scène concerne ceux qui, parmi les nations, seront sauvés à ce moment-là sur la terre. “Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation” (verset 14). Ils ont accepté l’évangile du royaume, se sont repentis et ont été lavés dans le sang précieux de Christ. Ils sont vêtus de robes longues et blanches, symbole de pureté et de justice pratique reconnue (6. 11) Matthieu 22. 12. Les palmes qu’ils tiennent à la main évoquent la justice, la paix, la victoire et la joie millénairePsaume 92. 12 ; Jean 12. 13 ; Lévitique 23. 40. Ils expriment sur la terre leur louange à Dieu et à l’Agneau (verset 10).
Le Seigneur en parle dans le grand jugement des nations, comme de ces “brebis à sa droite” et qui héritent du royaume. Les “frères” du Seigneur sont le résidu d’IsraëlMatthieu 25. 31, 40. Cette grande compagnie ne se tient pas autour du trône céleste, comme les vingt-quatre anciens (4. 4 ; 5. 8), mais devant le trône du millénium, sur la terre. Ils n’ont pas de couronnes, ils ne sont pas glorifiés, mais ils jouissent d’une bénédiction spéciale sur la terre, découlant d’une source céleste (versets 15-17).
Un des anciens ajoute qu’ils servent nuit et jour dans le temple de l’AgneauÉsaïe 56. 6, 7.
Enfin, ils sont consolés : “Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux”. C’est déjà une anticipation de l’état éternel, lorsque toute peine et toute souffrance auront disparu à jamais (21. 4) Ésaïe 25. 8.