Ce chapitre inaugure une nouvelle période de l’établissement du gouvernement de David. Son règne n’est cependant que le faible reflet de la gloire de notre Seigneur quand il établira son propre royaume.
David est le type de Christ pendant la période de son rejet et celle de son retour en gloire. David a été “roi de justice” – le premier caractère de Melchisédec – tandis que Salomon a été “roi de paix” – le second caractère de Melchisédec – Hébreux 7. 1, 2. Le Seigneur sera l’un et l’autre, en perfection.
Dieu s’est servi de la disparition d’Abner, puis de celle d’Ish-Bosheth, pour que toutes les tribus se tournent vers David. Personne n’ignorait le propos divin à son égard, mais les consciences n’avaient pas été réveillées, et les cœurs ne s’étaient pas encore dirigés vers David. Il ne suffit pas de connaître une vérité ; elle n’a aucune utilité, si elle n’a pas pénétré dans le cœur et si elle n’est pas mise en application.
Les anciens de toutes les tribus prennent l’initiative de venir vers David à Hébron. Contrairement à Abner dont le mobile n’était pas pur, ils étaient fermes dans leur cœur. Ils se considéraient de la même pâte que David, constituant un même peuple, un même corps ensemble avec lui : “Nous sommes ton os et ta chair” (verset 1). Ils reconnaissent à la fois l’unité du peuple et la souveraineté de David sur lui. Les beaux caractères moraux de ces anciens d’Israël sont détaillés dans le livre des Chroniques1 Chroniques 12. 24-41. Leur retour vers David était en fait un retour à l’Éternel.
David leur répond et fait alliance avec eux, en prend même l’initiative, alors qu’il avait simplement accepté celle proposée par Abner (3. 12). La patience de David était maintenant récompensée. Son attente avait été longue, émaillée de souffrances, de défaillances, de victoires, mais aussi d’échecs. David avait été déjà oint :
Enfin ici, pour la troisième fois, encore à Hébron, il est oint par tout Israël pour être roi sur le peuple de Dieu (verset 3).
David dévoile toute la noblesse de ses sentimentsÉsaïe 32. 8 et conquiert tout le peuple par le cœur et non par la force. Plus encore, il répond pleinement à la pensée de Dieu.
Un changement important survient dans les voies de Dieu envers son peuple. A la sortie d’Égypte, la loi avait été donnée à Israël en Horeb, à la montagne de Sinaï. Puis l’Éternel avait accompagné le peuple dans ses étapes du désert. Dans le pays, l’Ange de l’Éternel avait d’abord été à Guilgal ; puis la tente d’assignation1 avait été dressée à SiloJosué 18. 1, alors que l’arche était à BéthelJuges 20. 26, 27. Le temple de l’Éternel était encore à Silo au temps de Samuel1 Samuel 1. 3 ; 3. 3, 21. Mais ces divers lieux étaient transitoires ; en effet, Dieu voulait établir son peuple sur la montagne de sa grâce, Sion, pour habiter au milieu de luiExode 15. 17. La portée morale de ce passage de Sinaï (la montagne de la loi) à Sion (la montagne de la grâce royale) est présentée aux croyants hébreux pour encourager leur foiHébreux 12. 18-24.
Jérusalem et Sion étaient donc l’objet d’un choix divin pour être le sanctuaire de l’ÉternelPsaume 78. 68, 69 et son habitationPsaume 132. 13. David lui-même était impliqué dans ce dessein divin ; aussi Sion est-elle appelée la “ville de David”.
Mais les Jébusiens occupaient Jérusalem ; ils n’en avaient pas été dépossédés lors de la conquête du paysJosué 15. 63. Pourtant, ce repaire de l’ennemi devait être le centre du royaume de David.
Les Jébusiens lancent à David un défi insolent : les infirmes suffiraient à repousser ses attaques, combien plus les hommes de guerre ! L’aveugle et le boiteux symbolisent les pécheurs qui sont sous l’emprise du péché ; c’est l’origine du dicton : “L’aveugle et le boiteux n’entreront pas dans la maison”. David rejette donc les infirmes et les repousse loin de sa présence. Au contraire, le Seigneur s’est approché d’eux pour les guérirMatthieu 21. 14.
En réalité, les Jébusiens se confiaient en leurs hautes murailles2. Leur protection était illusoire, et David prend la forteresse de Sion : c’est la ville de David (verset 7).
La juste indignation de David contre ses ennemis le conduit à s’engager légèrement par serment à récompenser le vainqueur : le premier qui frapperait les Jébusiens serait chef et capitaine (verset 8) 1 Chroniques 11. 6. Joab met son courage naturel au service de son habileté coutumière pour ravir la récompense. C’est ainsi qu’il est confirmé dans sa fonction de chef de l’armée, malgré le meurtre d’Abner que David avait si vivement désapprouvé. Cet engagement inconsidéré entraînera de lourdes conséquences pendant toute la vie de David.
L’Éternel, le Dieu des armées, était avec David (verset 10) ; celui-ci prospère, tout en restant humble et dépendant de Dieu (verset 12). Il reconnaît que tout lui venait de Dieu, sa couronne et son royaume1 Corinthiens 4. 7. Son élévation sur le trône était avant tout pour le peuple de Dieu.
Hiram, roi de Tyr, envoie à David des matériaux et de la main d’œuvre qualifiée pour construire sa maison. Il s’agissait de matériaux dignes d’une demeure royale : non pas du sycomore et des briques comme pour les constructions habituelles, mais du cèdre et des pierres de tailleÉsaïe 9. 9.
David avait déjà six épouses. Sans s’enquérir de la volonté de l’Éternel, il élargit encore son cercle de famille et prend “des concubines et des femmes de Jérusalem”. Elles sont mentionnées ici par anticipation, de même que ses onze fils. En effet, les quatre premiers enfants nommés seront ceux de Bath-Shéba, qui n’était pas encore sa femme1 Chroniques 3. 5. Ces multiples alliances, en contradiction avec les prescriptions de la loiDeutéronome 17. 17, seront lourdes de conséquences.
Les Philistins ne veulent pas voir David prospérer et s’attaquent à lui. Satan ne lutte-t-il pas contre les enfants de Dieu qui font preuve d’obéissance ? Mais cette attaque pousse de nouveau David à la dépendance et à l’obéissance. Il n’a pas confiance en lui-même, mais s’appuie sur Dieu, sa forteresse : “Éternel, mon rocher, et mon lieu fort, et celui qui me délivre… ma haute retraite !” Psaume 18. 3 ; 2 Samuel 22. 2, 3
L’ennemi s’étalait, menaçant, au sud-ouest de Jérusalem dans la vallée des Rephaïm qui étaient des géants cananéensDeutéronome 2. 20-21 ; 3. 11. Sans avoir recours à aucune stratégie militaire, David interroge simplement l’Éternel qui lui montre la conduite à tenir. David frappe alors l’ennemi, mais “l’Éternel a fait la brèche” (verset 20). Les idoles des ennemis, totalement inefficaces, sont abandonnées sur le champ de bataille par les païens. David et ses hommes les emportent et les brûlent1 Chroniques 14. 12.
Mais l’ennemi revient (verset 22). Satan ne se tient pas pour battu. David ne se glorifie pas de sa victoire, et ne se confie pas en ses expériences antérieures. Les circonstances semblaient identiques. Mais la victoire devait être acquise d’une autre manière. David a donc raison d’interroger à nouveau l’Éternel, qui veut lui montrer de manière encore plus claire que toute délivrance vient de lui seul. Avant d’engager toute action, il fallait attendre jusqu’à percevoir “sur le sommet des mûriers un bruit de gens qui marchent”, c’est-à-dire l’intervention de l’armée même de l’Éternel. Alors seulement, David devait agir, et la victoire lui était assurée. Ce cas est unique dans l’histoire d’Israël.
Nous pouvons être assurés que la dépendance de Dieu et l’obéissance à sa volonté nous assurent la victoire. Dans toutes nos circonstances, recherchons la pensée du SeigneurProverbes 3. 5, 6 !