Le pouvoir de David s’étend maintenant sur les nations avoisinantes. C’est une pâle et éphémère image de ce que sera la venue du Fils de l’homme, le Roi de gloire, à l’introduction de son royaume universel.
La scène décrite dans le chapitre précédent peut être considérée comme le point culminant de l’histoire de David. Sa vraie grandeur n’était pas de siéger sur son trône, mais d’être assis devant l’Éternel. Il habite dans le sanctuaire pour s’enquérir de lui et voir sa beauté, comme réponse à sa prièrePsaume 27. 4.
David comprend qu’il n’avait pas à choisir son service. Selon le désir de Dieu, il continuera à être un berger fidèle pour son peuple, et un combattant victorieux. Mais il ne sera pas un bâtisseur. Conduit là où Dieu le veut, il ne peut que prospérer et avoir du renom. Il brise alors tous ses ennemis et pille leurs biens. Personne ne pouvait lui résister car “l’Éternel sauvait David partout où il allait” (versets 6, 14). David est le type de l’homme vaillant qui ceint son épée et mène en avant son char, à cause de la vérité et de la débonnaireté et de la justicePsaume 45. 4, 5.
A l’image de David, combien de victoires ne remporterions-nous pas si nous étions en communion constante avec notre Seigneur, toujours prêts à accomplir sa volonté !
La première conquête extérieure au pays d’Israël est celle de la Philistie. David s’empare de Metheg-Amma, la capitale ; il s’agit de Gath, la ville de Goliath1 Chroniques 18. 1. Il frappe ainsi le centre vital des ennemis, qui représentait la force et le commandement.
La deuxième conquête est celle de Moab. Cet ennemi orgueilleux et cruel, qui s’élève contre Dieu, et qui est sans pitié pour Israël, est abattu à son tourPsaume 83. 5-7 ; Ésaïe 16. 6-14. David n’agit pas de la même manière d’une nation à l’autre. Leur sévère jugement était justifié, mais David fait grâce au tiers des Moabites, qui deviennent ses serviteurs.
En troisième lieu, les combats se portent vers la Syrie.
L’Euphrate était la limite orientale du pays promis à AbrahamGenèse 15. 18. Était-ce le roi Hadadézer ou David qui avait la pensée “d’étendre sa main” ou de “rétablir sa domination” jusqu’à ce fleuve ? David se dirige vers le nord, et se heurte au royaume de Tsoba (ville du Liban), qui reçoit le secours des Syriens de Damas. Leur union est vaine, et les deux sont frappés pour devenir serviteurs de David.
Lorsque le Prince des rois de la terre apparaîtra, toute coalition des nations sera inutile : “Les rois de la terre se lèvent et les princes consultent ensemble contre l’Éternel et contre son oint” Psaume 2. 2.
La victoire de David est complète, car l’Éternel le sauvait partout où il allait (verset 14) ; par opposition, les faux dieux des ennemis montraient leur impuissance (5. 21). Malgré leur valeur, les boucliers d’or n’avaient été d’aucune protection. Le roi d’Israël les consacre à l’Éternel, ainsi qu’une grande quantité d’airain.
Alors que certains rois ou nations ont été forcés de se soumettre à David, d’autres le font volontairement. C’est le cas de Tohi, roi de Hamath, ville d’Assyrie. Ces peuples-ci illustrent la déclaration de David : “Les fils de l’étranger se sont soumis à moi en dissimulant ; dès qu’ils ont entendu de leurs oreilles, ils m’ont obéi” (22. 45). Ils ont compris l’avertissement du psaume : “Baisez le Fils de peur qu’il ne s’irrite et que vous ne périssiez” Psaume 2. 12.
Au contraire, les nations du sud du pays : Moab, Ammon, Amalek et Édom, elles, furent rendues tributaires de force. Les conflits avec Ammon et les Syriens sont détaillés plus loin (chapitre 10).
Édom, l’ennemi invétéré d’Israël, est mentionné ici (versets 13, 14). Le récit des Chroniques1 Chroniques 18. 12 montre que la victoire sur Édom a été remportée par Abishaï, frère de Joab ; mais c’est à David qu’en revint toute la gloire. Dans l’avenir, Édom est la seule nation qui sera détruite entièrement, sans aucun resteAbdias 18, car Édom symbolise la vieille nature adamique1 dans l’homme.
Partout, David met des garnisons (versets 6, 14) pour concrétiser et assurer la pérennité de sa domination. Il ne conserve rien pour lui-même, mais fait don à l’Éternel de tout le butin pris aux ennemis (versets 8, 11, 12). Ainsi est annoncée la gloire de celui qui aura une part avec les grands et qui partagera le butin avec les fortsÉsaïe 53. 12.
Toutes ces victoires sont l’occasion pour David de composer le psaume 60. Une bannière est donnée au peuple d’Israël, en David lui- même, type de Christ, comme le précise le prophète : “Il y aura une racine d’Isaï, se tenant là comme une bannière des peuples : les nations la rechercheront, et son repos sera gloire” Ésaïe 11. 10. Cette prophétie annonce l’apparition de notre Seigneur en gloire et en salut avant le règne de paix. Toutes les tribus lui appartiendront et tous ses ennemis seront placés sous ses piedsPsaume 60. 8-11.
Le chapitre se termine par un résumé de l’ordre intérieur du royaume de David. Ce sera aussi la conclusion du récit historique du règne de David (20. 23-26). David ne se révèle pas seulement comme un guerrier, mais aussi comme un berger et un bon administrateur de l’héritage de Dieu. Son sceptre royal est à la fois en jugement et en justice.
Vis-à-vis des ennemis extérieurs, il tient un sceptre de fer pour mettre en pièces les nations rebelles comme un vase de potierPsaume 2. 9. Mais, en faveur du peuple de Dieu, son sceptre est un sceptre de droiture ; il aime la justice et il hait la méchancetéPsaume 45. 7, 8. Ainsi, David fait droit et justice à tout son peuple. La justice et le jugement sont la base de son trône, à l’image de celui de ChristPsaume 89. 15.
Les responsables des différentes charges dans le royaume sont nommés. C’était encore une période de transition et l’ordre selon la pensée de Dieu ne sera pleinement établi que sous la royauté de Salomon.
Le but de cette liste est de rendre compte de l’ordre dans le royaume et de la soumission au roi. Aussi, nulle faiblesse dans l’administration n’est relatée.
Les richesses sont pour l’Éternel ; et le roi, entouré de ses fidèles compagnons, rend la justice à son peuple. Nos regards se tournent alors vers le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, que toutes les nations serviront et devant lequel les rois se prosternerontPsaume 72. 11 ; Ésaïe 52. 15.