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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 8

David, roi sur Israël à Jérusalem

4. Royaume affermi et en ordre

Le pouvoir de David s’étend maintenant sur les nations avoisinantes. C’est une pâle et éphémère image de ce que sera la venue du Fils de l’homme, le Roi de gloire, à l’introduction de son royaume universel.

La scène décrite dans le chapitre précédent peut être considérée comme le point culminant de l’histoire de David. Sa vraie grandeur n’était pas de siéger sur son trône, mais d’être assis devant l’Éternel. Il habite dans le sanctuaire pour s’enquérir de lui et voir sa beauté, comme réponse à sa prièrePsaume 27. 4.

David comprend qu’il n’avait pas à choisir son service. Selon le désir de Dieu, il continuera à être un berger fidèle pour son peuple, et un combattant victorieux. Mais il ne sera pas un bâtisseur. Conduit là où Dieu le veut, il ne peut que prospérer et avoir du renom. Il brise alors tous ses ennemis et pille leurs biens. Personne ne pouvait lui résister car “l’Éternel sauvait David partout où il allait” (versets 6, 14). David est le type de l’homme vaillant qui ceint son épée et mène en avant son char, à cause de la vérité et de la débonnaireté et de la justicePsaume 45. 4, 5.

A l’image de David, combien de victoires ne remporterions-nous pas si nous étions en communion constante avec notre Seigneur, toujours prêts à accomplir sa volonté !

Les Philistins et Moab : versets 1, 2

La première conquête extérieure au pays d’Israël est celle de la Philistie. David s’empare de Metheg-Amma, la capitale ; il s’agit de Gath, la ville de Goliath1 Chroniques 18. 1. Il frappe ainsi le centre vital des ennemis, qui représentait la force et le commandement.

La deuxième conquête est celle de Moab. Cet ennemi orgueilleux et cruel, qui s’élève contre Dieu, et qui est sans pitié pour Israël, est abattu à son tourPsaume 83. 5-7 ; Ésaïe 16. 6-14. David n’agit pas de la même manière d’une nation à l’autre. Leur sévère jugement était justifié, mais David fait grâce au tiers des Moabites, qui deviennent ses serviteurs.

Les Syriens : versets 3-8

En troisième lieu, les combats se portent vers la Syrie.

L’Euphrate était la limite orientale du pays promis à AbrahamGenèse 15. 18. Était-ce le roi Hadadézer ou David qui avait la pensée “d’étendre sa main” ou de “rétablir sa domination” jusqu’à ce fleuve ? David se dirige vers le nord, et se heurte au royaume de Tsoba (ville du Liban), qui reçoit le secours des Syriens de Damas. Leur union est vaine, et les deux sont frappés pour devenir serviteurs de David.

Lorsque le Prince des rois de la terre apparaîtra, toute coalition des nations sera inutile : “Les rois de la terre se lèvent et les princes consultent ensemble contre l’Éternel et contre son oint” Psaume 2. 2.

La victoire de David est complète, car l’Éternel le sauvait partout où il allait (verset 14) ; par opposition, les faux dieux des ennemis montraient leur impuissance (5. 21). Malgré leur valeur, les boucliers d’or n’avaient été d’aucune protection. Le roi d’Israël les consacre à l’Éternel, ainsi qu’une grande quantité d’airain.

Victoires sur d’autres nations : versets 9-14

Alors que certains rois ou nations ont été forcés de se soumettre à David, d’autres le font volontairement. C’est le cas de Tohi, roi de Hamath, ville d’Assyrie. Ces peuples-ci illustrent la déclaration de David : “Les fils de l’étranger se sont soumis à moi en dissimulant ; dès qu’ils ont entendu de leurs oreilles, ils m’ont obéi” (22. 45). Ils ont compris l’avertissement du psaume : “Baisez le Fils de peur qu’il ne s’irrite et que vous ne périssiez” Psaume 2. 12.

Au contraire, les nations du sud du pays : Moab, Ammon, Amalek et Édom, elles, furent rendues tributaires de force. Les conflits avec Ammon et les Syriens sont détaillés plus loin (chapitre 10).

Édom, l’ennemi invétéré d’Israël, est mentionné ici (versets 13, 14). Le récit des Chroniques1 Chroniques 18. 12 montre que la victoire sur Édom a été remportée par Abishaï, frère de Joab ; mais c’est à David qu’en revint toute la gloire. Dans l’avenir, Édom est la seule nation qui sera détruite entièrement, sans aucun resteAbdias 18, car Édom symbolise la vieille nature adamique1 dans l’homme.

Partout, David met des garnisons (versets 6, 14) pour concrétiser et assurer la pérennité de sa domination. Il ne conserve rien pour lui-même, mais fait don à l’Éternel de tout le butin pris aux ennemis (versets 8, 11, 12). Ainsi est annoncée la gloire de celui qui aura une part avec les grands et qui partagera le butin avec les fortsÉsaïe 53. 12.

Toutes ces victoires sont l’occasion pour David de composer le psaume 60. Une bannière est donnée au peuple d’Israël, en David lui- même, type de Christ, comme le précise le prophète : “Il y aura une racine d’Isaï, se tenant là comme une bannière des peuples : les nations la rechercheront, et son repos sera gloire” Ésaïe 11. 10. Cette prophétie annonce l’apparition de notre Seigneur en gloire et en salut avant le règne de paix. Toutes les tribus lui appartiendront et tous ses ennemis seront placés sous ses piedsPsaume 60. 8-11.

L’ordre intérieur : versets 15-18

Le chapitre se termine par un résumé de l’ordre intérieur du royaume de David. Ce sera aussi la conclusion du récit historique du règne de David (20. 23-26). David ne se révèle pas seulement comme un guerrier, mais aussi comme un berger et un bon administrateur de l’héritage de Dieu. Son sceptre royal est à la fois en jugement et en justice.

Vis-à-vis des ennemis extérieurs, il tient un sceptre de fer pour mettre en pièces les nations rebelles comme un vase de potierPsaume 2. 9. Mais, en faveur du peuple de Dieu, son sceptre est un sceptre de droiture ; il aime la justice et il hait la méchancetéPsaume 45. 7, 8. Ainsi, David fait droit et justice à tout son peuple. La justice et le jugement sont la base de son trône, à l’image de celui de ChristPsaume 89. 15.

Les responsables des différentes charges dans le royaume sont nommés. C’était encore une période de transition et l’ordre selon la pensée de Dieu ne sera pleinement établi que sous la royauté de Salomon.

  • Joab reste chef de l’armée jusqu’à la fin du règne de David, malgré ses crimes et l’influence désastreuse qu’il exercera sur le roi.
  • Josaphat était le rédacteur des chroniques, l’historien, celui qui conserve la mémoire de l’histoire du peuple. Il semble avoir joué le rôle de conseiller du roi.
  • La sacrificature est exercée conjointement par deux sacrificateurs : Tsadok et Akhimélec. Le premier, de la lignée d’Éléazar, sera fidèle à David jusqu’à la fin1 Rois 1. 38. Il exerçait son office auprès du tabernacle à Gabaon1 Chroniques 16. 39. Par contre, Akhimélec, qui avait le même nom que son grand-père1 Samuel 22. 20, était de la lignée d’Ithamar. Il était probablement auprès de l’arche à Jérusalem. Sa famille était sous le coup de la triste condamnation prononcée par Samuel sur les fils d’Éli et sa descendance1 Samuel 2. 31-36 ; celle-ci sera effectivement chassée de la sacrificature1 Rois 1. 7 ; 2. 26, 27.
  • Seraïa, le scribe, s’occupait du secrétariat.
  • Benaïa, fils de Jehoïada, supervisait les Kéréthiens et les Péléthiens, formant le corps de garde du roi, peut-être ses conseillers intimes1 Rois 1. 38.
  • Enfin, les fils de David, dont certains en étaient bien peu dignes, étaient les principaux officiers du roi.

Le but de cette liste est de rendre compte de l’ordre dans le royaume et de la soumission au roi. Aussi, nulle faiblesse dans l’administration n’est relatée.

Les richesses sont pour l’Éternel ; et le roi, entouré de ses fidèles compagnons, rend la justice à son peuple. Nos regards se tournent alors vers le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, que toutes les nations serviront et devant lequel les rois se prosternerontPsaume 72. 11 ; Ésaïe 52. 15.

Notes

1Pour l’explication de cette expression, voir Complément : “La chair” volume 3 page 466.

2 Samuel 8

1Et il arriva, après cela, que David frappa les Philistins et les subjugua ; et David prit Métheg-Ammaa de la main des Philistins. 2Et il frappa Moab, et il les mesura au cordeau, les faisant coucher par terre, et il en mesura deux cordeaux pour les faire mourir, et un plein cordeau pour les laisser vivre ; et les Moabitesb devinrent serviteurs de David : ils lui apportèrent des présents.

3Et David frappa Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba, comme il allait pour rétablir sa puissance sur le fleuve [Euphrate]. 4Et David lui prit 1 700 cavaliers et 20 000 hommes de pied ; et David coupa les jarrets [aux chevaux] de tous les chars, mais il réserva 100 attelages. 5Et les Syriens de Damas vinrent au secours d’Hadadézer, roi de Tsoba ; et David frappa 22 000 hommes des Syriens. 6Et David mit des garnisons dans la Syrie de Damas, et les Syriens devinrent serviteurs de David : ils lui apportèrent des présents. Et l’Éternel sauvait David partout où il allait.

7Et David prit les boucliers d’or qui étaient aux serviteurs d’Hadadézer, et les apporta à Jérusalem. 8Et de Bétakh et de Bérothaï, villes d’Hadadézer, le roi David prit une grande quantité d’airain.

9Et Tohi, roi de Hamath, apprit que David avait frappé toutes les forces d’Hadadézer. 10Et Tohi envoya Joram, son fils, au roi David, pour le saluerc et le féliciterd de ce qu’il avait fait la guerre à Hadadézer et l’avait battu ; car Hadadézer était continuellement en guerre avec Tohi ; et [Joram] avait avec lui des vases d’argent, et des vases d’or, et des vases d’airain. 11Ceux-ci aussi, le roi David les consacra à l’Éternel, avec l’argent et l’or qu’il avait consacrés de toutes les nations qu’il avait soumises : 12de Syrie, et de Moab, et des fils d’Ammon, et des Philistins, et d’Amalek, et du butin d’Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba.

13Et David se fit un nom, en revenant d’avoir frappé les Syriense dans la vallée du Sel, [au nombre de] 18 000. 14Et il mit des garnisons en Édom ; il mit des garnisons dans tout Édom, et tout Édom fut asservi à David. Et l’Éternel sauvait David partout où il allait.

15Et David régna sur tout Israël ; et David faisait droit et justice à tout son peuple. 16Et Joab, fils de Tseruïa, était [préposé] sur l’armée ; et Josaphat, fils d’Akhilud, était rédacteur des chroniques ; 17et Tsadok, fils d’Akhitub, et Akhimélec, fils d’Abiathar, étaient sacrificateurs ; et Seraïa était scribef ; 18et Benaïa, fils de Jehoïada, [était chef] des Keréthiensg et des Peléthiensh ; et les fils de David étaient les principaux officiers.

Notes

ale frein de la capitale.
blitt. : Moab.
clitt. : s’enquérir touchant sa paix.
dlitt. : bénir.
eqqs. lisent : Édom, pour Aram.
fou : secrétaire.
gexécuteurs [des hautes œuvres] .
hcoureurs.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)