Le premier livre de Samuel a présenté les épreuves de David, ses exercices de cœur, ses larmes. Sans aucun doute, tout avait été permis par l’Éternel pour atteindre son but ; David ne fut jamais abandonné et a fait l’expérience de la parfaite fidélité de Dieu.
Ayant été toujours délivré au moment opportun, il a pu parler dans beaucoup de psaumes, et en toute connaissance de cause, de la bonté de son Dieu, de sa grâce, de sa puissance, de sa sagesse. Que de croyants, au cours des siècles, ont été consolés par leur méditation et conduits ainsi à la louange !
Le second livre de Samuel relate l’établissement effectif de la royauté de David. Il va jouir enfin d’un temps de prospérité. Mais celle-ci le conduira à un grave manquement qui entraînera de douloureuses conséquences dans sa propre maison. C’est, hélas, un enchaînement fréquent : la prospérité tend un piège plus insidieux que les assauts d’un ennemi à découvert.
Le récit commence par un temps de fidélité du roi David qui réalise une heureuse communion avec l’Éternel ; il exerce alors son pouvoir avec bonté et justice. Suit alors le tableau moral des faiblesses et des faillites du croyant à qui Dieu avait donné dignité, autorité et responsabilité. David n’échappera à aucune des trois tentations qui sont dans le monde1 Jean 2. 16 : la convoitise des yeux et de la chair (chapitre 11), puis l’orgueil de la vie (chapitre 24).
La discipline ne lui est pas épargnée, mais il connaît un plein rétablissement. A la fin du livre, apparaît le remède, que Dieu apporte pour résoudre la question du péché : le sacrifice sur le mont Morija, image de la croix de Christ.
Les deux livres de Samuel (comme plus loin, les deux livres des Rois) décrivent l’histoire de la royauté en Juda et en Israël, sous l’angle de la responsabilité de l’homme, du roi surtout. Les mêmes événements sont présentés dans les livres des Chroniques pour faire ressortir les desseins de Dieu. Ces deux aspects de la vérité divine se complètent sans s’opposer.
Par exemple, l’affaire d’Urie est présentée en détail dans le second livre de Samuel, pour montrer les conséquences de la conduite du roi David. Par contre, ce péché, dont Dieu n’a pas oublié la gravité1 Rois 15. 5, est passé sous silence dans le livre des Chroniques. Il n’était pas nécessaire pour montrer l’accomplissement des pensées de Dieu à l’égard de son Oint.
Le péché du dénombrement semble être une exception à la pensée qui précède ; il est relaté dans les deux livres de Samuel et des Chroniques. Mais là, justement, la faute de David conduit au déploiement de la grâce de Dieu. En lui, et par sa mort expiatoire, sont pleinement révélés : d’un côté, la fin de la responsabilité de l’homme, et de l’autre, l’accomplissement des desseins divins.
A l’aspect moral de l’histoire du roi David, s’ajoute le côté prophétique. David, dans le premier livre de Samuel, préfigure le Messie qui souffre avec son peuple, mais qui remporte la victoire finale sur Satan (symbolisé par Goliath) et sur la chair (symbolisée par Amalek). Après avoir été l’homme de douleurs, sachant ce que c’est que la langueurÉsaïe 53. 3, le Fils de Dieu a été celui en qui Dieu a condamné le péché dans la chairRomains 8. 3.
Mais, dans le second livre, David apparaît sous certains aspects comme un type du Seigneur dans la période qui précède le règne millénaireZacharie 14. 3-4 ; Apocalypse 19. 15.
La reconnaissance graduelle de la royauté de David conduit à l’aube du règne de paix de Salomon, image de celui du Seigneur. Le second livre de Samuel s’intercale donc parfaitement entre la période de son rejet (préfiguré dans le premier livre) et de sa gloire (qui brille dans le premier livre des Rois).
Mais l’apparition du Fils de l’homme en son jour sera comme l’éclair brillant d’un bout à l’autre du cielLuc 17. 24. Lors de son apparition, Il anéantira l’Inique et le consumera par le souffle de sa bouche2 Thessaloniciens 2. 8, en brisant instantanément tous les opposants. Par contre, David a dû lutter longtemps contre ses propres ennemis (comme Ish-Bosheth ou Abner). Et après la mort de ceux-ci, les guerres se sont poursuivies avec les nations voisines.
On peut enfin établir un rapprochement intéressant avec les quatre animaux emblématiques qui entourent le trône dans la scène célesteApocalypse 4. 6-8.
Le livre présente donc essentiellement l’histoire de David établi roi sur Juda à Hébron (après la mort de Saül) puis sur tout Israël à Jérusalem. Le royaume est affermi, l’arche est établie en Sion, et Dieu assure au roi fidèle des promesses éternelles (chapitres 1 à 10).
La chute de David, dans l’affaire de Bath-Shéba et d’Urie, interrompt le cours des bénédictions, pour produire tristesses et divisions dans la famille royale ; et tout le royaume en est affaibli (chapitres 11 à 20).
La fin du livre (chapitres 21 à 24) regroupe six tableaux moraux, présentés en dehors de l’ordre chronologique des faits, pour faire ressortir le triomphe de la grâce de Dieu en faveur du roi David et de son peuple. En définitive, la bénédiction du matin sans nuage sera assurée par l’Oint de Dieu, le divin David, le Rédempteur.
Le livre se divise ainsi naturellement en trois parties, comme suit :