Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 4

L’avènement du royaume de David

5. La fin d’Ish-Bosheth

Dieu, dans sa sagesse, conduit tous les événements pour accomplir son dessein qui était de placer David sur le trône d’Israël. Tous les opposants disparaissent les uns après les autres dans des circonstances variées, souvent violentes. Le futur roi peut ainsi rassembler tout le peuple.

David a bien conscience que sa fuite à Tsiklag avait été une grave erreur. S’il était resté en Israël dans le lieu fort, dès la mort de Saül tout le peuple serait venu à lui. Sa popularité n’était-elle pas bien plus grande que celle d’Ish-Bosheth ?

Ainsi, tout éloignement du chemin où Dieu veut nous voir marcher est à notre détriment et retarde la bénédiction que le Seigneur nous réserve.

Ish-Bosheth et le peuple : verset 1

Quelle différence entre Ish-Bosheth et David ! La foi de ce dernier était semblable à l’aiguille d’une boussole : elle oscille sous l’effet des secousses, mais revient toujours au pôle qui l’attire. Ainsi David, dans toutes ses détresses revient toujours à Dieu. C’est en l’Éternel seul qu’il se fortifiait1 Samuel 30. 6 ; Psaume 62. 1, 2, 6.

Ish-Bosheth, au contraire, se reposait entièrement sur un appui humain, Abner. Sa disparition le laisse complètement désemparé. Voilà donc un homme mettant sa confiance en l’homme. Quelle situation précaire et dangereuse pour Israël et pour son roi !

Il en a été et il en est de même pour le peuple céleste de Dieu sur la terre. Dès que l’Église a eu besoin d’une succession apostolique visible pour la conduire, elle n’était plus celle “qui monte du désert s’appuyant sur son bien aimé” Cantique des cantiques 8. 5. En faisant appel aux puissants de ce monde, elle a abandonné la foi pure et simple, elle a perdu son autorité morale pour s’opposer au mal ; de plus, elle a ruiné son témoignage devant le monde.

La nourrice de Mephibosheth : verset 4

Le cours du récit est interrompu pour rapporter un fait antérieur, situé au moment de la mort de Jonathan. Un de ses enfants, Mephibosheth, avait cinq ans à la mort de son père.

Sa nourrice avait voulu protéger ce descendant de Saül d’une vengeance possible de David. Elle ignorait peut-être les engagements de David avec Jonathan1 Samuel 20. 16, 17 ; 23. 18 et avec Saül1 Samuel 24. 22, 23. Elle méconnaissait certainement le cœur du roi.

La chute de cet enfant dans la fuite hâtive avait-elle provoqué l’infirmité ou simplement aggravé une infirmité déjà existante depuis la naissance ? Quoi qu’il en soit, nous avons là une image de l’infirmité innée et acquise de tous les hommes. La pensée sera reprise plus loin (chapitre 9).

Cet épisode trouve sa place ici pour montrer que ce seul pauvre rescapé de la maison de Saül, était bien inapte à assurer la succession au trône de son grand-père.

Le forfait des deux hommes de Beéroth : versets 2-7.

Deux fils de Rimmon, Baana et Récab, profitent de leur fonction d’intendance pour s’introduire dans la maison d’Ish-Bosheth où il se reposait et ils l’assassinent lâchement. Le crime est raconté deux fois (versets 6, 7) comme pour attirer l’attention sur le caractère odieux de cet acte. La décapitation après le meurtre devait apporter à David la preuve évidente de la mort d’Ish-Bosheth.

Mais Récab et Baana, comme leur concitoyens, et comme la nourrice de Mephibosheth, ignoraient le cœur miséricordieux de David. Croyant lui plaire, ils se vantent de leur forfait auprès de lui ; au contraire, ils découvrent, trop tard et à leurs dépens, qu’il n’y avait aucune violence dans la main du roi1 Chroniques 12. 18.

Devant le juste châtiment immédiat que David leur infligeGenèse 9. 6, tous les autres Beérothiens prennent peur et s’enfuient à Guitthaïm. Cette débandade (verset 3) a donc eu lieu après la mort d’Ish-Bosheth.

Conséquences du forfait : versets 8-12

Ces deux criminels, sous couvert de paroles pieuses, prétendaient défendre les intérêts de David, et pensaient s’acquérir ainsi ses faveurs. En fait, c’était un nouveau piège subtil tendu sur les pas de David.

A la mort de Saül, David n’avait pas succombé à la tentation présentée par l’Amalékite. Maintenant, il ne pouvait pas plus s’associer au crime d’Ish-Bosheth. David avait donc appris cette leçon fondamentale, que Dieu seul avait racheté son âme de toute détresse (verset 9). Son refus catégorique est un bel exemple pour nous.

Certes, Dieu peut, dans sa souveraineté, se servir de qui il veut. Mais le fait qu’une personne ait été un instrument pour accomplir le plan divin ne nous autorise pas à nous associer à elle. Les exemples dans la Parole ne manquent pas : le Pharaon, Balaam…

David se plaît toujours à reconnaître les qualités de ses adversaires, Saül et Abner en particulier. Il parle d’Ish-Bosheth comme d’un homme juste (verset 11). Certes, il n’était pas juste devant Dieu, mais il n’était pas coupable comme ses deux assassins.

Le jugement et son exécution immédiate devaient être exemplaires. En quelques mots, David donne les raisons de son verdict. Ils étaient encore plus coupables que l’Amalékite, meurtrier du roi Saül. Aussi, devaient-ils mourir. Leurs mains, instruments du crime, sont coupées, ainsi que leurs pieds, qui avaient été “rapides pour verser le sang” Ésaïe 59. 7 ; Romains 3. 15. La malédiction est leur partage (verset 12) Deutéronome 21. 23.

Enfin, David rend un dernier honneur à Ish-Bosheth, en déposant sa dépouille à Hébron, le lieu de sépulture des patriarches. Ainsi, une fois de plus, David dans sa droiture est délivré de tous ses ennemis, car “les chevilles de ses pieds n’avaient pas chancelé” (22. 37) Psaume 18. 37.

2 Samuel 4

1Et quand le fils de Saül apprit qu’Abner était mort à Hébron, ses mains furent affaiblies, et tout Israël fut troublé. 2Et il y avait deux hommes, chefs de bandes du fils de Saül ; le nom de l’un était Baana, et le nom du second, Récab : [ils étaient] fils de Rimmon, le Beérothien, d’entre les fils de Benjamin ; car aussi Beéroth est comptée comme étant de Benjamin. 3Et les Beérothiens s’enfuirent à Guitthaïm, et ils y ont séjourné jusqu’à aujourd’hui.

4Et Jonathan, fils de Saül, avait un fils perclus des pieds ; il était âgé de cinq ans lorsque le bruit touchant Saül et Jonathan vint de Jizreël ; et sa nourrice l’emporta et s’enfuit ; et il arriva que, comme elle se hâtait de fuir, il tomba et devint boiteux ; et son nom était Mephiboshetha.

5Et les fils de Rimmon, le Beérothien, Récab et Baana, s’en allèrent et vinrent, pendant la chaleur du jour, dans la maison d’Ish-Bosheth ; et il était couché pour son repos de midi. 6Et ils entrèrent jusque dans l’intérieur de la maison, comme pour prendre du froment, et ils le frappèrent au ventre ; et Récab et Baana, son frère, s’échappèrent. 7Ils entrèrent dans la maison pendant qu’il était couché sur son lit dans sa chambre à coucher, et ils le frappèrent et le tuèrent ; et ils lui ôtèrent la tête, et ils prirent sa tête, et s’en allèrent toute la nuit par le chemin de la plaineb. 8Et ils apportèrent la tête d’Ish-Bosheth à David, à Hébron, et ils dirent au roi : Voici la tête d’Ish-Bosheth, fils de Saül, ton ennemi qui cherchait ta vie ; et l’Éternel a donné en ce jour au roi, mon seigneur, d’être vengé de Saül et de sa racec. 9Et David répondit à Récab et à Baana, son frère, fils de Rimmon, le Beérothien, et leur dit : L’Éternel est vivant, qui a racheté mon âme de toute détresse, 10que celui qui me rapporta, disant : Voici, Saül est mort ! et qui était à ses propres yeux comme un messager de bonnes nouvelles, je le saisis et le tuai à Tsiklag, lui donnant [ainsi] le salaire de sa bonne nouvelle : 11combien plus, quand de méchants hommes ont tué un homme juste dans sa maison, sur son lit ! Et maintenant, ne redemanderai-je pas son sang de votre main ; et ne vous exterminerai-je pas de la terre ? 12Et David commanda à ses jeunes hommes, et ils les tuèrent et leur coupèrent les mains et les pieds, et les pendirent au réservoir de Hébron. Et on prit la tête d’Ish-Bosheth, et on l’enterra dans le sépulcre d’Abner, à Hébron.

Notes

aMerib-Baal, 1 Chroniques 8. 34.
bl’Araba.
clitt. : semence.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)