Dans ses dernières paroles, David avait rendu hommage à la fidélité de Dieu ; il témoigne maintenant du dévouement de ses compagnons d’armes. Malgré les abandons et les trahisons de quelques uns, ses amis du temps de son abaissement lui sont restés fidèles1.
Cette énumération rappelle la bravoure et le zèle de vaillants soldats pour leur roi. Rien de ce qui aura été fait dans ce monde pour le Seigneur ne perdra sa récompense ; et, devant le tribunal de Christ, chacun recevra sa louange de la part de Dieu1 Corinthiens 4. 5 ; 2 Corinthiens 5. 10.
Bien que son nom soit mentionné incidemment trois fois (versets 18, 24 et 37), Joab est absent de cette liste des hommes forts ; pourtant, il avait pris la ville de Jérusalem des mains des Jébusiens, et il avait été chef de l’armée de David pendant bien des années. Mais, étranger à la grâce de son roi, il n’a jamais cherché, et encore par des moyens répréhensibles, que sa propre gloire. Chef militaire habile et audacieux, mais sans foi ni piété, il a été dominé par l’ambition. Aussi, il connaîtra une fin comparable à celle qu’il a infligée à plusieurs : ayant “versé le sang sans cause”, il est mort dans son péché1 Rois 2. 31-34.
Le palmarès des hommes forts de David, véritable tableau d’honneur, contient au total trente-sept noms (verset 39), groupés comme suit, en trois, deux et trente-deux :
Ces trois hommes forts, placés en tête de la liste d’honneur, accomplissent des exploits individuels contre les Philistins, les dangereux ennemis qui habitent le pays même. Leur conduite personnifie l’énergie persévérante de Dieu, réalisée dans les siens.
D’abord Josheb-Bashébeth (verset 8), dont le nom signifie “assis sur un trône” ou “sur la première place”, manifeste une belle persévérance dans le combat.
Ensuite Éléazar (versets 9, 10), c’est-à-dire : “aidé de Dieu”. Il manie l’épée (en figure la parole de Dieu) et ne s’en dessaisit pas, même quand le combat est terminé. Le peuple peut ensuite jouir de la victoire acquise par cet homme fort.
Enfin Shamma (versets 11, 12). Au risque de sa vie, il sauve un champ de lentilles (substantielle nourriture du peuple) de l’emprise des Philistins. A son image, sachons combattre pour conserver la précieuse nourriture spirituelle donnée par notre Seigneur, et la préserver des mains de l’ennemi, quel que soit l’enjeu du combat.
Parmi les trente chefs, trois sont maintenant spécialement désignés pour avoir accompli un acte exceptionnel en faveur de leur roi. Leur nom n’est pas révélé, car ils personnifient le dévouement obscur de la foi pour les intérêts du Maître.
Profondément attaché à la terre d’Israël, David souffrait de voir les Philistins occuper sa ville natale, Bethléem. Au temps de la moisson, il se souvient de l’eau rafraîchissante de son puits2, et exprime le désir d’en boire. Par affection pour lui, et au péril de leur propre vie, trois hommes forcent le passage et apportent l’eau à David.
David ne se sent pas digne de boire d’une eau acquise à un tel prix ; il en fait l’offrande à l’Éternel. Elle avait la valeur du sang même de ces trois hommes forts, qui avaient accepté le sacrifice de leur vie pour leur roi. Ainsi, tout ce qui est fait pour Christ, l’est aussi pour Dieu, et il l’agrée.
Le Seigneur nous demande de répondre à certains de ses désirs, malgré les difficultés. Peut-être rencontrerons nous des obstacles dangereux en travers de notre route. Mais ensuite quel bonheur de goûter, avec Christ, une douce communionJean 14. 21. Pensons aussi à sa joie de voir les siens répondre à sa pensée.
Il est question ici d’un nouveau groupe de trois hommes, distinct à la fois des trois de l’épisode précédent (verset 13) et des trente (verset 23). Deux d’entre eux seulement sont nommément désignés : Abishaï et Benaïa.
Abishaï est le chef de ces trois et le plus honoré d’entre eux ; mais il reste inférieur aux trois mentionnés antérieurement (versets 8-12). Le haut fait qui motive sa mention ici, est rappelé avec exactitude mais sans détail. Son énergie est spécialement soulignée.
En revanche, pour Benaïa, plusieurs exploits sont mis à son actif3, dans ses combats contre les ennemis du dehors. En premier lieu, il frappe deux héros de Moab (assimilés à des lions du fait de leur fière apparence). Puis, il a affaire à un vrai lion, jeté volontairement ou tombé accidentellement dans une fosse. Comme David1 Samuel 17. 34, 35, il le met à mort dans un combat solitaire. N’est-ce pas là une image de Satan, en grande fureur, lié d’abord au désert puis vaincu par Christ, l’homme fort par excellence, à la croix ? En troisième lieu, Benaïa frappe un Égyptien, lui aussi d’aspect effrayant et cela avec la propre arme de l’ennemi. En cela, il imite à nouveau David, vainqueur de Goliath, et reçoit en récompense l’accès à une intime communion avec le roi. Rappelons-nous que le Seigneur fait maintenant une promesse au vainqueur : “A celui qui vaincra je lui donnerai de la manne cachée” Apocalypse 2. 17 ; 3. 12.
Le tableau se termine par la liste des trente hommes forts (ou trente-deux si l’on y ajoute Asçaël et Urie). Certains sont déjà connus : Elkhanan (21. 19) ou Asçaël, fils de Tséruïa, donc neveu de David (2. 18).
Urie le Héthien clôt la liste : il y a sa place et ne peut être oublié. Fort dans la batailleHébreux 11. 34, il ne s’embarrassait pas des affaires de la vie2 Timothée 2. 4, mais il pensait avec sollicitude à l’arche de l’Éternel (11. 11). Son nom rappelait à David sa propre chute, mais aussi l’immense grâce de Dieu.
Que cette page des Écritures encourage chacun de nous à prendre sa part des souffrances comme un bon soldat de Jésus-Christ2 Timothée 2. 3. Si une couronne est attribuée au combattant ou au serviteur fidèle, elle sera jetée en hommage aux pieds de celui à qui revient toute gloire !