Brusquement, donc, l’allégresse cesse. La contrariété de David est à la mesure de son enthousiasme initial. Rempli d’irritation et de peur, il prend conscience de ce qui sied à la présence de Dieu. Comme Job autrefois, il est découragé par la disciplineHébreux 12. 5. La grâce de Dieu aurait-elle changé ? Gardons-nous de tels sentiments, qui pourraient nous conduire à la révolte, une manifestation de la chair. Au contraire, cherchons à comprendre les raisons de la discipline, et le but que Dieu poursuitHébreux 12. 11.
L’arche est détournée vers la maison d’Obed-Édom1 dont le nom signifie “serviteur d’Édom”, c’est-à-dire esclave de la chair. Mais, par pure grâce, il était Lévite, de la famille de Coré, de la classe des portiers1 Chroniques 26. 1, 4, 5. Il était donc qualifié pour s’occuper de l’arche, et rien ne s’opposait à ce qu’il la reçoive dans sa maison. Immédiatement, Dieu le bénit abondamment. Ainsi, la présence du Seigneur, même réalisée par un petit nombre de croyants (deux ou trois), est toujours la source de la joie et de la bénédiction.
Apprenant cette heureuse nouvelle, David retrouve sa confiance dans la grâce divine qu’il avait si souvent éprouvée. Les faits ne sont rapportés que succinctement ici. Les exercices de cœur et de conscience du roi sont révélés en détail dans le récit des Chroniques (chapitre 14 et 15), qui place la victoire sur les Philistins et la brèche de Baal-Pératsim après la brèche d’Uzza. Conscient de son erreur, David est à nouveau rétabli dans la jouissance de la grâce immuable de son Dieu et comprend qu’il doit faire monter l’arche à Jérusalem.
Tout est changé désormais. L’expérience faite par David a porté ses fruits. Le chariot neuf et les bœufs, et tous les arrangements humains, sont remplacés par des Lévites, serviteurs désignés par l’Éternel pour porter l’arche sur leurs épaules1 Chroniques 15. 15. Ce service des Lévites nous parle de la soumission volontaire des serviteurs à la gloire divine, comme aussi de la présentation au monde de cette gloire par des témoins fidèles. L’Assemblée est la colonne et le soutien de la vérité1 Timothée 3. 15.
David, par les sacrifices qu’il prescrit, place la louange au premier plan, ce qu’il a oublié la première fois. L’offrande présentée tous les six pas évoque pour nous le sacrifice de louange du premier jour de la semaine après la marche pendant les six jours précédents. Les trompettes d’argent se font maintenant entendre, pour rappeler en mémoire le peuple devant Dieu dans ce jour de joieNombres 10. 9, 10.
Vêtu d’un éphod de lin, le vêtement sacerdotal par excellence, le roi bénit Israël. Il devient ainsi un type de Christ, souverain sacrificateur. En David, se trouvent réunis les deux caractères de Melchisédec. Ainsi, la royauté et la sacrificature sont associées, comme elles seront parfaitement unies en Christ dans l’avenir.
David, dans l’allégresse de son cœur, danse devant l’Éternel. Entraîné par le roi, tout le peuple loue Dieu, et des cris de joie accompagnent le son des trompettes. Répondre entièrement à la pensée de Dieu remplit toujours l’âme du croyant d’une profonde allégresse.
L’arche est placée sous une tente. Ce n’est pas encore le lieu permanent de son habitation, comme lorsque le temple sera édifié, sous le règne de Salomon. Alors l’arche et l’autel seront réunis.
Dès maintenant David peut offrir des holocaustes et des sacrifices de prospérités (ou de communion), base de toutes les bénédictions et de toutes les joies. Et le peuple est à la fois béni et rassasié.
Mical apparaît ici. Elle n’est pas appelée femme de David, mais fille de Saül, pour montrer qu’elle avait hérité des pensée charnelles de son père, et qu’elle était complètement étrangère à cette scène glorieuse.
Dans l’élan de son cœur, David avait dansé devant l’Éternel, oubliant sa dignité personnelle. L’orgueil de Mical l’empêchait de participer à l’allégresse générale, et son cœur reste sec. Elle aurait préféré voir David dans ses vêtements royaux plutôt que dans ceux du service d’un culte auquel elle refuse de participer2. La gloire de Dieu lui importait peu, et la dignité de la réponse de David n’a sur elle aucun effet. Mical méprise l’oint de l’Éternel. Aussi, est-elle frappée de stérilité, et sa vie restera sans aucun fruit.
Elle est une triste mais authentique image du monde qui ne peut comprendre les chrétiens qui ne sont souvent pour lui que des illuminés. Les chefs de ce siècle ne connaissent pas la sagesse mystérieuse de Dieu1 Corinthiens 2. 7, 8. Ne soyons donc par surpris par les mépris du monde et par ses critiques. Judas désapprouve le geste de Marie de Béthanie et entraîne les autres disciples à la critiquer. D’autres, à la Pentecôte, pensaient que les apôtres étaient “pleins de vin doux ?”. Festus dira plus tard à Paul : “Tu es hors de sens” Actes 26. 24.
Mais l’opprobre du monde ne doit pas troubler ceux qui redent culte à Dieu par le Saint Esprit. Comme l’exprime le poète, ils savent que : “si le monde est contre toi, ses mépris sont ta gloire”.
Gardons le souvenir de la beauté de David, roi et sacrificateur qui rayonne d’une façon éclatante dans la deuxième partie de ce chapitre !