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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 10

David, roi sur Israël à Jérusalem

6. Conflits et victoires

Ce chapitre continue le tableau prophétique du roi qui régnera en Sion, la montagne de la grâce. David vient de manifester toute sa bonté envers un descendant de Saül. La grâce royale doit maintenant franchir les limites du peuple d’Israël, pour être offerte à tous. Le salut doit aller jusqu’aux bouts de la terre, même en faveur de nations maudites comme les fils d’Ammon et les MoabitesDeutéronome 23. 4-6. “Faire miséricorde à tous”, tel est le propos de DieuRomains 11. 32. Si certains refusent et méprisent cette grâce, leur juste jugement n’en sera que plus sévère.

Historiquement, le récit poursuit les relations d’Israël avec ses ennemis, les fils d’Ammon et la Syrie. Leur assujettissement momentané (8. 12) est suivi par d’autres conflits relatés maintenant (versets 6-19), dont l’issue sera rapportée plus loin (12. 26-31).

Consolation offerte à Hanun, le roi des Ammonites : versets 1, 2

Nakhash, roi des Ammonites, vient de mourir. La Parole a déjà montré son hostilité cruelle à l’encontre des habitants de Jabès de Galaad, de la tribu de Gad. Il aurait accepté de s’allier avec eux, s’il crevait l’œil droit à tous, jetant ainsi l’opprobre sur tout Israël1 Samuel 11. 1, 2.

Mais David n’oublie pas que Nakash avait usé de bonté envers lui dans une circonstance antérieure. Certainement, Dieu enregistre tout ce qui est fait pour les siens, et ne reste jamais débiteur de personne. Aussi, malgré tout le mal que les fils d’Ammon avaient fait à Israël, David se devait de manifester son esprit de grâce envers Hanun, à l’occasion de la mort de son père.

David ne lui envoie ni présents, ni richesses, mais des consolateurs, ce qui était beaucoup plus précieux. Sa démarche ne manifeste aucune flatterie, et ne cache pas de motifs détournés, contrairement à l’accusation qui lui sera faite. David désirait simplement réconforter le cœur de Hanun, et lui témoigner de la sympathie. Aujourd’hui encore, la grâce du Seigneur, le divin David, est offerte à tous.

Mais pouvait-il y avoir des relations quelconques entre le peuple de Dieu et ses ennemis ? Déjà, au temps de son rejet, David avait cherché un refuge en Moab pour sa famille1 Samuel 22. 3. Le nom même de Nakhash, qui signifie “serpent”, montre le danger subtil de telles relations. La suite du récit montre la pertinence de la déclaration du prophète : “Si l’on use de grâce envers le méchant, il n’apprend pas la justice” Ésaïe 26. 10.

L’erreur des Ammonites, le refus de la grâce : versets 3-5

Hanun, ce nouveau roi des Ammonites, n’est pas disposé à recevoir la grâce ; il est de plus mal conseillé par son entourage. Il se montre méfiant, il impute le mal, et ne comprend pas que David puisse oublier l’animosité de ses ennemis et lui envoyer des consolations.

Non seulement, Hanun refuse le témoignage de réconfort de David, mais il outrage et ridiculise ses messagers ; dans la honte, ceux-ci doivent attendre à Jéricho d’avoir recouvré leur dignité d’homme, avant de revenir à Jérusalem.

Durant le temps de la patience de Dieu, la grâce est encore présentée à tous. Mais les ambassadeurs de Christ sont souvent l’objet de moqueries et de mépris de la part du monde.

Le jugement des fils d’Ammon : versets 6-14

L’attitude des fils d’Ammon provoque l’indignation de David. Ils avaient, en quelque sorte, outragé l’Esprit de grâceHébreux 10. 29. Après avoir donné libre cours à ses mauvais instincts, leur roi a le pressentiment des graves conséquences de sa conduite. Sans chercher à apaiser la colère de David, il se prépare à s’opposer à lui par la violence, en prenant à sa solde les armées syriennes. Après avoir résisté à la grâce, il va donc maintenant résister au jugement.

Ainsi, de tout temps, les nations s’agitent, les peuples méditent la vanité, les princes consultent ensemblePsaume 2. 2. Nous voyons de nos jours l’inimitié du monde contre Dieu venir à maturité. Mais bientôt s’exercera la vengeance contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ2 Thessaloniciens 1. 8, 9. David avait-il besoin de repos, ou était-il déjà lassé des combats ? Son manque d’énergie manifeste probablement le commencement d’un déclin moral. Abandonnant personnellement la lutte, il confie à Joab le commandement de l’armée d’Israël. En bon stratège, Joab dresse un plan de bataille habile et efficace, qui ne faisait appel qu’à sa propre sagesse ; accessoirement, il ajoute cette requête : “Que l’Éternel fasse ce qui est bon à ses yeux” (verset 12). Telle est la devise du monde, teintée de superstition et de fatalisme : “Aide-toi et le ciel t’aidera”. La piété apparente de Joab ne dépassait guère cette devise ! Par contre, la foi qui compte sur Dieu peut dire : “Par toi, je courrai au travers d’une troupe, et par mon Dieu, je franchirai une muraille” Psaume 18. 30.

Joab repousse les ennemis, mais ne parvient pas à les détruire. La victoire est partielle, et les forces de l’adversaire restent intactes. Un exercice spirituel superficiel, sans engagement sérieux du cœur et de la conscience, ne peut jamais aboutir à un triomphe décisif sur Satan.

Le jugement des Syriens : versets 15-19

Les Syriens se réorganisent. Avec le renfort d’autres puissances, ils montent à nouveau contre Israël. Mais cette fois-ci, David lui-même rassemble le peuple et part pour le combat. Son énergie et sa piété surpassent de loin celles de Joab. La confrontation a lieu à Hélam1. Maintenant, la victoire est complète, l’ennemi est battu et asservi à Israël, et le chef de l’armée est tué. Sept cents chars et quarante mille cavaliers sont détruits. Cette alliance historique des ennemis contre Israël annonce prophétiquement celle d’Hérode et de Ponce Pilate contre ChristActes 4. 26, 27. C’est aussi l’image par anticipation du combat final du Roi des rois et du Seigneur des seigneurs contre les rois de la terre assemblés pour le combatApocalypse 19. 17-21. Le récit met un terme aux hostilités avec les rois régnant à l’ouest de l’Euphrate et qui servaient Hadarézer. Il restait encore à détruire les fils d’Ammon. Leur jugement est imminent (11. 1, 26-31). Mais auparavant, David va connaître la chute qui va transformer sa vie et celle de sa famille.

Notes

1Ville située à l’est du Jourdain, peut-être sur l’Euphrate.

2 Samuel 10

1Et il arriva, après cela, que le roi des fils d’Ammon mourut ; et Hanun, son fils, régna à sa place. 2Et David dit : J’userai de bonté envers Hanun, fils de Nakhash, comme son père a usé de bonté envers moi. Et David l’envoya consoler par ses serviteurs au sujet de son père. Et les serviteurs de David arrivèrent dans le pays des fils d’Ammon. 3Et les chefs des fils d’Ammon dirent à Hanun, leur seigneur : Est-ce, à tes yeux, pour honorer ton père que David t’a envoyé des consolateurs ? N’est-ce pas pour reconnaître la ville, et pour l’explorer, et pour la détruire, que David t’a envoyé ses serviteurs ? 4Et Hanun prit les serviteurs de David, et fit raser la moitié de leur barbe, et fit couper leurs vêtements par le milieu jusqu’au bas des reins, et les renvoya. 5Et on le rapporta à David ; et il envoya à leur rencontre, car les hommes étaient très confus. Et le roi dit : Habitez à Jéricho jusqu’à ce que votre barbe ait poussé, alors vous reviendrez.

6Et les fils d’Ammon virent qu’ils s’étaient mis en mauvaise odeur auprès de David ; et les fils d’Ammon envoyèrent, et prirent à leur solde des Syriens de Beth-Rehob et des Syriens de Tsoba, 20 000 hommes de pied, et le roi de Maaca [avec] 1 000 hommes, et ceux de Tob, 12 000 hommes. 7Et David l’apprit, et il envoya Joab et toute l’armée, les hommes forts. 8Et les fils d’Ammon sortirent et se rangèrent en bataille à l’entrée de la porte ; et les Syriens de Tsoba et de Rehob, et ceux de Tob et de Maaca, étaient à part dans la campagne. 9Et Joab vit que le front de la bataille était contre lui, devant et derrière ; et il choisit des hommes de toute l’élite d’Israël, et les rangea contre les Syriens ; 10et il plaça le reste du peuple sous la main d’Abishaï, son frère, et le rangea contre les fils d’Ammon. 11Et il dit : Si les Syriens sont plus forts que moi, tu me seras en aide ; et si les fils d’Ammon sont plus forts que toi, j’irai pour t’aider. 12Sois fort, et fortifions-nous à cause de notre peuple et à cause des villes de notre Dieu ; et que l’Éternel fasse ce qui est bon à ses yeux. 13Et Joab s’approcha, et le peuple qui était avec lui, pour livrer bataille aux Syriens ; et ils s’enfuirent devant lui. 14Et quand les fils d’Ammon virent que les Syriens s’étaient enfuis, ils s’enfuirent devant Abishaï, et rentrèrent dans la ville. Et Joab s’en retourna d’auprès des fils d’Ammon, et vint à Jérusalem.

15Et quand les Syriens virent qu’ils étaient battus devant Israël, ils se rassemblèrent ; 16et Hadarézer envoya, et fit sortir les Syriens qui étaient au-delà du fleuve, et ils vinrent à Hélam ; et Shobac, chef de l’armée d’Hadarézer, était à leur tête. 17Et cela fut rapporté à David, et il assembla tout Israël, et passa le Jourdain, et vint à Hélam ; et les Syriens se rangèrent [en bataille] contre David, et se battirent avec lui. 18Et les Syriens s’enfuirent devant Israël ; et David tua aux Syriens 700 chars et 40 000 cavaliers, et il frappa Shobac, chef de leur armée, et il mourut là. 19Et tous les rois qui étaient serviteurs d’Hadarézer virent qu’ils étaient battus devant Israël, et ils firent la paix avec Israël, et le servirent. Et les Syriens craignirent d’aider encore les fils d’Ammon.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)