Ce chapitre est à la base de toutes les promesses messianiques, reprises ensuite par les prophètes. La famille de David est vue comme la dépositaire irrévocable de la royauté. Une alliance éternelle est faite ; ce sont les “grâces assurées de David” Ésaïe 55. 3.
David est plus qu’un type ; il est réellement la souche de la famille d’où sera issu le Messie, racine et postérité de DavidApocalypse 22. 16.
La pensée directrice de la scène est que tout vient de Dieu : il a seul l’initiative de tout ; il est la seule source de tout don.
Ce chapitre pourrait se placer chronologiquement après le chapitre 21. En effet, la mention du repos de David de tous ses ennemis (versets 1, 9, 11), rattache ce chapitre 7 au thème du cantique de la délivrance (chapitre 22) Psaume 18.
Bien des années auparavant, David s’était réfugié dans l’inconfort de la caverne d’Adullam. Il habite maintenant une splendide demeure à Jérusalem. Il pense à l’arche et désire pour elle une demeure stable, digne de sa gloire, avec l’assurance qu’elle restera à Jérusalem.
Cette pensée de David de bâtir une maison à l’Éternel était louable en elle-même, le témoignage d’un cœur droit et reconnaissant. Et l’Éternel le lui confirme : “Tu as bien fait de l’avoir eu à cœur” 2 Chroniques 6. 8. Mais après la leçon de la brèche d’Uzza, David sent le besoin de s’en ouvrir à Nathan, le prophète. Celui-ci, sans exercice personnel apparent, approuve la pensée du roi, qui n’était pas celle de Dieu. Même un prophète peut se tromper et ne doit pas se fier à ses seuls dons1 Samuel 16. 6, 7. Sans négliger les conseils que nos frères peuvent nous donner, souvenons-nous que la parole de Dieu est notre seul guide.
Si David ignorait le propos de Dieu, il n’en était pas coupable comme dans la scène précédente du transport de l’arche. David devait être le type d’un Christ souffrant puis conquérant mais non du prince de paix jouissant du royaume. C’est à Salomon que reviendrait le privilège de bâtir la maison de Dieu.
Mais les secrets de l’Éternel sont pour ceux qui le craignent. Sans tarder, Dieu instruit Nathan de sa pensée, pour qu’il la communique à David. Dieu rappelle au roi et au prophète qu’il n’avait pas encore exprimé sa volonté qu’une maison lui soit bâtie : “Ai-je dit un mot ?” (verset 7) dit-il : voilà le critère. Dieu est un Dieu qui donne ; on ne peut lui offrir que ce qui vient de lui1 Chroniques 29. 14. Et il ne sera jamais le débiteur de personneActes 17. 25. L’Éternel ne voulait pas se reposer tant que le travail de sa grâce n’était pas achevéJean 5. 17. La pensée de Dieu était, en fait, de construire dès maintenant une maison pour David, c’est-à-dire fonder pour lui une dynastie royale permanente. La mention d’un “long avenir” (verset 19), et d’une “bénédiction à toujours” (verset 29), dépasse de beaucoup la durée du règne de David, et même de celui de Salomon. Comment une descendance établie pour toujours pouvait-elle être celle d’un homme ? Mais un jour viendra où la promesse divine s’accomplira en Christ, le Fils de Dieu, le Fils de David : “Il sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur lui donnera le trône de David son père ; et il régnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume” Ésaïe 9. 7 ; Luc 1. 32, 33 ; 2 Timothée 2. 8.
Historiquement et matériellement, Salomon a bien bâti une maison à l’Éternel. Mais un plus grand que Salomon a dit “Je bâtirai mon assemblée”, une “habitation de Dieu par l’Esprit” Matthieu 16. 18 ; Éphésiens 2. 22 ; 1 Pierre 2. 5. La promesse divine avait donc une portée prophétique à double titre : l’Assemblée bâtie par le Seigneur depuis la Pentecôte, et sa gloire à venir à Sion pendant le millénium.
La promesse faite à David : “Moi je lui serai pour père et lui me sera pour fils” (verset 14) Hébreux 1. 5 est sans aucun doute applicable au Seigneur. Mais la suite ne peut s’appliquer qu’à Salomon dont l’histoire sera, hélas, entachée de faillites comme celle de tout homme.
Dieu venait de révéler à David ses desseins envers lui, envers le peuple, et enfin envers Christ lui-même. En réponse, David entre dans la présence de Dieu et s’assied devant l’Éternel.
L’attitude de David exprime le repos, le calme, la liberté, la communion, la joie et la reconnaissance. Tout ce que Dieu lui a dit est cru, accepté et apprécié. “Combien me sont précieuses tes pensées ; ô Dieu, combien en est grande la somme !” Psaume 139. 17 Rempli de reconnaissance, et recueilli dans la contemplation et l’adoration, il se sent infiniment petit ; devant Dieu, il ne dit plus : “je”, mais “ton serviteur”. S’oubliant lui-même, il ne pense plus à son projet de bâtir une maison pour l’arche ; il est tout entier absorbé par les pensées de Dieu. C’est un sommet moral dans la vie du roi David.
Le mot “toujours” revient à sept reprises dans cette scène merveilleuse : deux fois dans la bouche de l’Éternel et cinq fois dans celle de David. En effet, elle ouvre les perspectives de l’éternité, là où tout est éternel :