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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 22. 1-30

Le cantique de la délivrance

Cette dernière partie du livre (chapitres 21-24) contient deux cantiques juxtaposés ici pour notre instruction. On ne peut manquer d’être frappé par les solennelles différences qu’ils présentent :

  • Le premier cantique (chapitre 22), célèbre les délivrances que Dieu avait accordées à David : il en a fini avec tous ses ennemis. Le résultat n’est que reconnaissance et joie sans mélange.
  • Le second (23. 3-5) exprime la dernière louange envers Dieu de la part du doux psalmiste d’Israël parvenu au terme de sa vie : il en a maintenant fini avec lui-même. Et si le résultat est encore la reconnaissance, elle est mêlée à une profonde tristesse.

Mais les deux cantiques respirent le même parfum de la merveilleuse grâce de Dieu !

3. Le cantique de la délivrance : versets 1-30

Après la dernière victoire sur les quatre fils du géant (21. 15-22), David est donc totalement délivré de tous ses adversaires. Il adresse alors à Dieu un cantique de reconnaissance et de louanges (chapitre 22). Historiquement, celui-ci se situerait plutôt après que “l’Éternel lui eût donné du repos de tous ses ennemis” (7. 1), c’est-à-dire avant sa chute. Ensuite, il pouvait difficilement parler de sa pureté, ni se comparer à un homme parfait (versets 21-25).

En fait, les paroles de ce cantique, reproduites dans le psaume 18, ne peuvent pas s’appliquer intégralement à David personnellement. Ses déclarations prophétiques introduisent l’histoire d’Israël tout entière, mais surtout parlent de la personne même de Christ, en qui le cantique sera pleinement accompli. Les glorieux résultats de toute la puissance et de l’amour divins y sont exaltés.

Le croyant comprend, dans toutes les délivrances dont il est l’objet, que Dieu a entendu sa voix et son cri, et qu’il a été tiré de sa détresse (verset 7). Le chemin du fidèle est alors aplani (verset 33) ; il est lui-même fortifié et s’écrie avec reconnaissance : “Que Dieu, le rocher de mon salut, soit exalté” (verset 17).

Mais Dieu a été pleinement glorifié par la marche parfaite de Christ sur la terre, lui qui était sans péché (verset 25) Hébreux 7. 26. Il prenait son plaisir dans ce Fils bien-aimé (verset 20), dont la nourriture était de faire la volonté de son PèreJean 4. 34.

Enfin, le résidu, délivré de la violence de ses ennemis, sera le témoin de la puissance de Dieu pour le sauver, et chantera une hymne à la gloire de son nom (verset 50).

Le cantique se divise en trois parties distinctes :

  • versets 2-19 : David célèbre la délivrance, au milieu de tous ses combats ;
  • versets 20-30 : les principes permanents de la délivrance et ses causes ;
  • versets 31-51 : les grâces de Dieu envers David.

La délivrance : versets 2-19

Trois thèmes se suivent dans cette évocation de la délivrance : le secours divin, la profondeur de l’épreuve, et la délivrance elle même.

  • versets 2-4 : Le secours divin

Quelle suite d’épreuves pour David ! Depuis le lion et l’ours, le mépris de ses frères, l’oubli de son père, les ennemis violents : Goliath, Saül, sans parler des ennemis extérieurs et des conspirations secrètes au milieu même de son peuple.

Mais sa confiance demeure en Celui qui est son rocher, son bouclier, sa haute retraite, son seul refuge. Le rocher évoque la stabilité de celui qui est éternellement “Je suis” ; il parle aussi de sécurité et de protectionDeutéronome 32. 4, 15, 18, 31.

Pourchassé comme une perdrix1 Samuel 26. 20, David voit déferler contre lui les vagues puissantes et profondes de la mort. Elle est comparée ici au filet du chasseur, auquel il est impossible d’échapper. Dans la détresse absolue, le seul recours est de crier de la terre vers Dieu (verset 7).

David emploie les mêmes expressions que Jonas, qui criera des entrailles du poissonJonas 2. 3-8. Et Dieu répond au cri de l’un et de l’autre. Voilà pourquoi il n’y a pas là la pensée des souffrances expiatoires, car Christ n’a pas reçu de réponse à son cri de douleur.

  • versets 8-19 : La délivrance

Toutes les forces de la nature se déchaînent : tremblements de terre, vagues, feu, vent, tonnerre et éclairs se succèdent. Ce sont les signes de la colère du Dieu de Sinaï en jugement. Cette puissance qui terrorise les ennemis de David est le moyen de sa délivrance : il est “tiré des grandes eaux” (verset 17). L’expression “les lits des mers parurent” (verset 16) évoque la traversée de la mer Rouge. Le “puissant ennemi” désigne Saül (verset 18).

Ainsi, au milieu de ses terribles épreuves, David saisit quelque chose de la majesté et de la puissance de Dieu. La délivrance que l’Éternel lui accorde est de même nature que celle d’Israël hors d’Égypte. Elle préfigure aussi la délivrance du résidu de la fin lorsque Dieu viendra à son secours.

Les raisons de la délivrance : versets 20-30

David invoque alors quelques droits à la délivrance divine, fondés sur sa justice, sa fidélité, sa pureté, son obéissance, sa perfection (versets 20-25). Mais la vraie cause profonde de la délivrance de David est que Dieu prenait son plaisir en lui, son oint. Qui peut s’exprimer ainsi, serait-il David, et même avant sa chute ? Un seul, l’homme Christ Jésus, le Fils de David, a donné à Dieu des motifs pour l’aimer et le délivrer. Le salut que Dieu lui a accordé est devenu celui de son peuple (verset 28).

Toutefois David, par la droiture de son cœur, plaisait à Dieu. Pour autant, le gouvernement de Dieu n’est jamais perdu de vue (versets 26, 27). Dieu agit à l’égard d’un homme comme cet homme agit envers son prochain. Dieu résiste aux orgueilleux, ceux qui eux-mêmes lui résistentJacques 4. 6. Mais Dieu donne la grâce aux humbles. Tel est l’enseignement du SeigneurLuc 6. 31, 36-38.

En définitive, Dieu éclaire le chemin des siens, au milieu des ténèbres de l’épreuve (verset 29), et leur permet d’accomplir pour lui des actes de valeur, au-delà de la capacité humaine (verset 30) Psaume 60. 13, 14 ; 108. 14, 15.

2 Samuel 22

1Et David adressa à l’Éternel les paroles de ce cantique, le jour où l’Éternel l’eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. 2Et il dit :

L’Éternel est mon rocher et mon lieu fort, et celui qui me délivre.

3Dieu est mon rochera, je me confierai en lui, mon bouclier et la corne de mon salut, ma haute retraite et mon refuge. Mon Sauveur, tu me sauveras de la violence !

4Je crierai à l’Éternel, qui est digne d’être loué, et je serai sauvé de mes ennemis.

5Car les vagues de la mort m’ont environné, les torrents de Bélialb m’ont fait peur ;

6Les cordeaux du shéolc m’ont entouré, les filets de la mort m’ont surpris :

7Dans ma détresse, j’ai invoqué l’Éternel, et j’ai appelé mon Dieu, et, de son temple, il a entendu ma voix, et mon cri est [parvenu] à ses oreilles.

8Alors la terre fut ébranlée et trembla ; les fondements des cieux furent secoués et furent ébranlés, parce qu’il était irrité.

9Une fumée montait de ses narines, et un feu sortant de sa bouche dévorait ; des charbons en jaillissaient embrasés.

10Et il abaissa les cieux, et descendit ; et il y avait une obscurité profonde sous ses pieds.

11Et il était monté sur un chérubin, et volait, et il parut sur les ailes du vent.

12Et il mit autour de lui les ténèbres pour tente, des amas d’eaux, d’épaisses nuées de l’air.

13De la splendeur qui était devant lui jaillissaient, embrasés, des charbons de feu.

14L’Éternel tonna des cieux, et le Très-haut fit retentir sa voix.

15Et il tira des flèches et dispersa [mes ennemis] d ; [il lança] l’éclair, et les mit en déroute.

16Alors les lits de la mer parurent, les fondements du monde furent mis à découvert, quand l’Éternel les tançait par le souffle du vent de ses narines.

17D’en haut, il étendit [sa main], il me prit, il me tira des grandes eaux ;

18Il me délivra de mon puissant ennemi, de ceux qui me haïssaient ; car ils étaient plus forts que moi.

19Ils m’avaient surpris au jour de ma calamité, mais l’Éternel fut mon appui.

20Et il me fit sortir au large, il me délivra, parce qu’il prenait son plaisir en moi.

21L’Éternel m’a récompensé selon ma justice, il m’a rendu selon la pureté de mes mains ;

22Car j’ai gardé les voies de l’Éternel, et je ne me suis point méchamment détourné de mon Dieu ;

23Car toutes ses ordonnances ont été devant moi ; et de ses statuts, je ne me suis pas écarté ;

24Et j’ai été parfaite envers lui, et je me suis gardé de mon iniquité.

25Et l’Éternel m’a rendu selon ma justice, selon ma pureté devant ses yeux.

26Avec celui qui use de grâce, tu uses de grâce ; avec l’homme parfait, tu te montres parfait ;

27Avec celui qui est pur, tu te montres pur ; et avec le pervers, tu es roidef.

28Et tu sauveras le peuple affligé, et tes yeux sont sur les hautains, [et] tu les abaisses.

29Car toi, Éternel ! tu es ma lampe ; et l’Éternel fait resplendir mes ténèbres.

30Car, par toi, je courrai au travers d’une troupe ; par mon Dieu, je franchirai une muraille.

Notes

alitt. : Dieu de mon rocher.
bou : d’iniquité.
cexpression très vague pour désigner le séjour des âmes séparées du corps.
dlitt. : les dispersa.
eou : intègre, comme Genèse 6. 9 ; 17. 1 ; Deutéronome 18. 13.
fc.-à-d. : tu le rencontres avec une volonté adverse.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)