La fin du livre constitue un appendice formé des six tableaux suivants, présentés sans lien chronologique immédiat avec les récits historiques des chapitres précédents1 :
La Parole présente ainsi :
trois faits historiques : (1, 2 et 6)
un cantique : (3)
une prophétie : (4)
et un palmarès : (5)
Le thème général dévoile que le gouvernement de Dieu aboutit au triomphe de la grâce.
C’est une conclusion merveilleuse, qui vient après le triste récit de la faute de David et de toutes ses conséquences.
Dieu frappe le pays de famine, lors de trois saisons consécutives de moisson. Ce n’était pas la première fois que Dieu éprouvait ainsi les siens. Il y avait eu des famines du temps d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, des Juges. David sent la puissante main de Dieu en jugement et lui demande la raison de ce châtiment. Dans sa grâce, l’Éternel lui répond aussitôt. Il s’agissait d’un fait ancien, resté caché jusqu’alors, peut-être oublié ou même ignoré de David.
Dans un zèle charnel et dépourvu de crainte de Dieu, Saül avait trahi le serment que Josué et les princes de l’assemblée avaient prononcé au nom de l’ÉternelJosué 9. 14-19 ; il avait fait mourir les Gabaonites. Il est bien précisé que le zèle apparent de Saül avait été pour le peuple et non pour l’Éternel2.
Les Gabaonites eux-mêmes n’avaient pas réclamé justice du temps de Saül, et encore moins sous le règne de David. C’est Dieu qui prend l’initiative de défendre leur droit, mais aussi de revendiquer la gloire de son Nom, auquel le serment avait été pris. Toute l’assemblée d’Israël était solidaire du crime de Saül ; et le temps n’efface pas la culpabilité.
Si David avait bien interrogé l’Éternel sur les causes de la famine (la mise à mort des Gabaonites), on ne le voit pas maintenant s’enquérir de la conduite à tenir pour que cesse le châtiment divin. Certainement, Dieu lui aurait montré un moyen heureux d’allier la grâce et la justice. Au contraire, David consulte les Gabaonites, et se place ainsi à leur merci, en sollicitant même leur bénédiction (verset 3).
Saül avait projeté un génocide total (verset 5). Et il n’avait que commencé l’exécution de son plan. Les Gabaonites3, au nom de la solidarité familiale, demandent que soient mis à mort, à Guibha, ville natale de Saül, sept hommes de sa famille. C’était l’application, sans la grâce, des principes de la loiExode 20. 5 ; Nombres 35. 33. Mais David aurait dû se souvenir d’un autre principe divin : “Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils, et les fils ne seront pas mis à mort pour les pères : ils seront mis à mort chacun pour son péché” Deutéronome 24. 16.
Accédant à la demande des Gabaonites, David épargne toutefois Mephibosheth, le fils de Jonathan. Car il avait juré à son plus cher ami Jonathan d’user de bonté envers sa descendance1 Samuel 20. 42.
Sept fils de Saül sont donc désignés par le roi : deux de Ritspa et cinq de Mérab4. Les sept sont pendus et meurent ensemble. Il semble que leurs corps soient restés sans sépulture, contrairement à l’ordonnance de la loiDeutéronome 21. 22, 23.
Ritspa, la mère de deux d’entre eux, se fait alors la gardienne vigilante des sept corps contre les bêtes des champs et les oiseaux. Pendant de longs mois de fatigue, elle veille seule sur les morts (verset 10). Elle ne manifeste ni révolte ni reproche ni amertume en pensant à l’autre Mephibosheth épargné par David, et encore en vie dans le palais du roi. Ses fils et les cinq autres descendants de Saül n’étaient ni des criminels ni des réprouvés. Elle désirait leur rendre les derniers honneurs.
La foi de Ritspa est récompensée. David, mis au courant de sa conduite, lui accorde une consolation inespérée : les corps des sept hommes sont enterrés dans le tombeau de Kis, père de Saül, où ils sont réunis aux os de Saül et de Jonathan.
Dès lors, Dieu est à nouveau propice au pays. Le jugement avait eu son cours, mais la grâce aussi. C’est un premier triomphe de cette grâce merveilleuse !
D’après le récit des Chroniques1 Chroniques 20, les combats rapportés ici se situent probablement entre l’affaire de Bath-Shéba et la révolte d’Absalom. Le retour de l’homme fort en la personne de ses quatre fils évoque pour nous les assauts réitérés de Satan contre les croyants.
David avait frappé autrefois Goliath, le géant des Philistins (image de Satan) et pensait en avoir fini avec cet ennemi. Mais les fils du géant se manifestent maintenant pour prendre leur revanche. C’est ainsi que Satan, bien que vaincu par Christ à la croix, reprend sans cesse ses assauts contre les enfants de Dieu. Le combat est toujours à recommencer. Mais le récit montre ici que la victoire finale est à David (symbole de Christ) et à ses serviteurs (symbole des croyants).
Son nom Jishbi-Benob signifie “séjournant à Nob” c’est-à-dire sur les collines. Il est le type de l’ennemi vaincu qui cherche pourtant à attaquer le Nom, la Personne, et la gloire du Seigneur Jésus, représenté ici-bas par des témoins qui sont faibles, et qui, de surcroît, ne sont pas toujours fidèles.
Il est dit ici pour la première fois que David était fatigué (verset 15). Le fils du géant semble avoir en mains les armes pour l’abattre. Mais le roi est délivré par son neveu Abishaï.
Le Seigneur n’est jamais fatigué, contrairement à DavidÉsaïe 40. 28. Mais il nous invite à défendre son nom et à ne pas laisser attaquer ses gloires. A l’image de David, sa beauté et la lumière de sa lampe doivent briller (verset 17).
Son nom Saph vient de Sapha, qui signifie à la fois : “ajouter et retrancher”. Peut-être représente-t-il pour le croyant le danger venant de ceux qui ajoutent ou retranchent à la vérité de Dieu. L’intellectualisme, les traditions, la philosophie sont les vecteurs de leur action.
Un serviteur de David, dont le nom est conservé dans le livre de l’Éternel, remporte la victoire sur ce second enfant du géant.
Un nouveau combat se déroule à Gob. Une victoire n’est jamais définitive, même si les circonstances semblent identiques.
Ce troisième géant est encore plus fort que les précédents, armé d’une lance plus longue et plus lourde. Pour mieux effrayer le serviteur de David, il usurpe même le nom du chef de race des ennemis d’Israël1 Chroniques 20. 5. Mais il est vaincu par Elkhanan dont le nom signifie : la grâce de Dieu.
La puissance de l’ennemi semble encore augmenter. Ce quatrième géant, dont le nom n’est pas donné, est non seulement monstrueux, mais il outrage le peuple de Dieu (verset 21), comme Goliath de Gath autrefois1 Samuel 17. 10. Ce qui est dit de lui (six doigts et six orteils), rappelle les caractères de l’antichrist et le nombre de son nomApocalypse 13. 18.
Les antichrists étaient déjà là du temps de l’apôtre Jean. Mais le Méchant est vaincu, comme le monde aussi, par le moyen de la foi des croyants1 Jean 2. 13, 18 ; 5. 4.
Quatre victoires successives ont ainsi été remportées (verset 22), jusqu’à ce que toute la descendance du géant soit éliminée comme par un seul souffle. La main de l’Éternel en délivrance est évidente, et David lui adresse un cantique de louange (au chapitre suivant).
De nos jours, il y a aussi des géants, symboles de l’orgueil, de l’arrogance et du pouvoir oppresseur de Satan et du monde contre les chrétiens. Mais ce que Dieu a fait pour David, il peut le faire pour nous maintenant.
A lui soit toute la gloire !