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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 21

La famine et le pardon divin – Victoire sur les fils du géant

La fin du livre constitue un appendice formé des six tableaux suivants, présentés sans lien chronologique immédiat avec les récits historiques des chapitres précédents1 :

  1. 1. La famine et le pardon divin,
  2. 2. Victoire sur les fils du géant,
  3. 3. Le cantique de la délivrance,
  4. 4. Les grâces de Dieu envers David,
  5. 5. Les hommes forts de David,
  6. 6. Le mont Morija et la grâce.

La Parole présente ainsi :

trois faits historiques : (1, 2 et 6)

un cantique : (3)

une prophétie : (4)

et un palmarès : (5)

Le thème général dévoile que le gouvernement de Dieu aboutit au triomphe de la grâce.

C’est une conclusion merveilleuse, qui vient après le triste récit de la faute de David et de toutes ses conséquences.

1. La famine et le pardon divin : 21. 1-14

Rétribution réparatrice : versets 1-7

Dieu frappe le pays de famine, lors de trois saisons consécutives de moisson. Ce n’était pas la première fois que Dieu éprouvait ainsi les siens. Il y avait eu des famines du temps d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, des Juges. David sent la puissante main de Dieu en jugement et lui demande la raison de ce châtiment. Dans sa grâce, l’Éternel lui répond aussitôt. Il s’agissait d’un fait ancien, resté caché jusqu’alors, peut-être oublié ou même ignoré de David.

Dans un zèle charnel et dépourvu de crainte de Dieu, Saül avait trahi le serment que Josué et les princes de l’assemblée avaient prononcé au nom de l’ÉternelJosué 9. 14-19 ; il avait fait mourir les Gabaonites. Il est bien précisé que le zèle apparent de Saül avait été pour le peuple et non pour l’Éternel2.

Les Gabaonites eux-mêmes n’avaient pas réclamé justice du temps de Saül, et encore moins sous le règne de David. C’est Dieu qui prend l’initiative de défendre leur droit, mais aussi de revendiquer la gloire de son Nom, auquel le serment avait été pris. Toute l’assemblée d’Israël était solidaire du crime de Saül ; et le temps n’efface pas la culpabilité.

Si David avait bien interrogé l’Éternel sur les causes de la famine (la mise à mort des Gabaonites), on ne le voit pas maintenant s’enquérir de la conduite à tenir pour que cesse le châtiment divin. Certainement, Dieu lui aurait montré un moyen heureux d’allier la grâce et la justice. Au contraire, David consulte les Gabaonites, et se place ainsi à leur merci, en sollicitant même leur bénédiction (verset 3).

Saül avait projeté un génocide total (verset 5). Et il n’avait que commencé l’exécution de son plan. Les Gabaonites3, au nom de la solidarité familiale, demandent que soient mis à mort, à Guibha, ville natale de Saül, sept hommes de sa famille. C’était l’application, sans la grâce, des principes de la loiExode 20. 5 ; Nombres 35. 33. Mais David aurait dû se souvenir d’un autre principe divin : “Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils, et les fils ne seront pas mis à mort pour les pères : ils seront mis à mort chacun pour son péché” Deutéronome 24. 16.

Accédant à la demande des Gabaonites, David épargne toutefois Mephibosheth, le fils de Jonathan. Car il avait juré à son plus cher ami Jonathan d’user de bonté envers sa descendance1 Samuel 20. 42.

L’amour plus fort que la mort. Ritspa : versets 8-14

Sept fils de Saül sont donc désignés par le roi : deux de Ritspa et cinq de Mérab4. Les sept sont pendus et meurent ensemble. Il semble que leurs corps soient restés sans sépulture, contrairement à l’ordonnance de la loiDeutéronome 21. 22, 23.

Ritspa, la mère de deux d’entre eux, se fait alors la gardienne vigilante des sept corps contre les bêtes des champs et les oiseaux. Pendant de longs mois de fatigue, elle veille seule sur les morts (verset 10). Elle ne manifeste ni révolte ni reproche ni amertume en pensant à l’autre Mephibosheth épargné par David, et encore en vie dans le palais du roi. Ses fils et les cinq autres descendants de Saül n’étaient ni des criminels ni des réprouvés. Elle désirait leur rendre les derniers honneurs.

La foi de Ritspa est récompensée. David, mis au courant de sa conduite, lui accorde une consolation inespérée : les corps des sept hommes sont enterrés dans le tombeau de Kis, père de Saül, où ils sont réunis aux os de Saül et de Jonathan.

Dès lors, Dieu est à nouveau propice au pays. Le jugement avait eu son cours, mais la grâce aussi. C’est un premier triomphe de cette grâce merveilleuse !

2. Victoire sur les fils du géant : 21. 15-22

D’après le récit des Chroniques1 Chroniques 20, les combats rapportés ici se situent probablement entre l’affaire de Bath-Shéba et la révolte d’Absalom. Le retour de l’homme fort en la personne de ses quatre fils évoque pour nous les assauts réitérés de Satan contre les croyants.

David avait frappé autrefois Goliath, le géant des Philistins (image de Satan) et pensait en avoir fini avec cet ennemi. Mais les fils du géant se manifestent maintenant pour prendre leur revanche. C’est ainsi que Satan, bien que vaincu par Christ à la croix, reprend sans cesse ses assauts contre les enfants de Dieu. Le combat est toujours à recommencer. Mais le récit montre ici que la victoire finale est à David (symbole de Christ) et à ses serviteurs (symbole des croyants).

Le premier géant : versets 15-17

Son nom Jishbi-Benob signifie “séjournant à Nob” c’est-à-dire sur les collines. Il est le type de l’ennemi vaincu qui cherche pourtant à attaquer le Nom, la Personne, et la gloire du Seigneur Jésus, représenté ici-bas par des témoins qui sont faibles, et qui, de surcroît, ne sont pas toujours fidèles.

Il est dit ici pour la première fois que David était fatigué (verset 15). Le fils du géant semble avoir en mains les armes pour l’abattre. Mais le roi est délivré par son neveu Abishaï.

Le Seigneur n’est jamais fatigué, contrairement à DavidÉsaïe 40. 28. Mais il nous invite à défendre son nom et à ne pas laisser attaquer ses gloires. A l’image de David, sa beauté et la lumière de sa lampe doivent briller (verset 17).

Le deuxième géant : verset 18

Son nom Saph vient de Sapha, qui signifie à la fois : “ajouter et retrancher”. Peut-être représente-t-il pour le croyant le danger venant de ceux qui ajoutent ou retranchent à la vérité de Dieu. L’intellectualisme, les traditions, la philosophie sont les vecteurs de leur action.

Un serviteur de David, dont le nom est conservé dans le livre de l’Éternel, remporte la victoire sur ce second enfant du géant.

Le troisième géant : verset 19

Un nouveau combat se déroule à Gob. Une victoire n’est jamais définitive, même si les circonstances semblent identiques.

Ce troisième géant est encore plus fort que les précédents, armé d’une lance plus longue et plus lourde. Pour mieux effrayer le serviteur de David, il usurpe même le nom du chef de race des ennemis d’Israël1 Chroniques 20. 5. Mais il est vaincu par Elkhanan dont le nom signifie : la grâce de Dieu.

Le quatrième géant : versets 20, 21

La puissance de l’ennemi semble encore augmenter. Ce quatrième géant, dont le nom n’est pas donné, est non seulement monstrueux, mais il outrage le peuple de Dieu (verset 21), comme Goliath de Gath autrefois1 Samuel 17. 10. Ce qui est dit de lui (six doigts et six orteils), rappelle les caractères de l’antichrist et le nombre de son nomApocalypse 13. 18.

Les antichrists étaient déjà là du temps de l’apôtre Jean. Mais le Méchant est vaincu, comme le monde aussi, par le moyen de la foi des croyants1 Jean 2. 13, 18 ; 5. 4.

Conclusion

Quatre victoires successives ont ainsi été remportées (verset 22), jusqu’à ce que toute la descendance du géant soit éliminée comme par un seul souffle. La main de l’Éternel en délivrance est évidente, et David lui adresse un cantique de louange (au chapitre suivant).

De nos jours, il y a aussi des géants, symboles de l’orgueil, de l’arrogance et du pouvoir oppresseur de Satan et du monde contre les chrétiens. Mais ce que Dieu a fait pour David, il peut le faire pour nous maintenant.

A lui soit toute la gloire !

Notes

1On peut constater la même chose dans la fin du livre des Juges chapitres 17 à 21, et même dans l’ordre des faits d’un évangile à l’autre.
2Par contre, on voit Saül décidé à faire respecter son serment irréfléchi qui aurait coûté la vie à son fils Jonathan sans l’intervention du peuple (1 Samuel 14. 24, 44).
3Ils sont comptés ici du reste des Amoréens (verset 2) qui est un nom générique comprenant tous les anciens habitants de Canaan (Josué 9. 7).
4Il semble y avoir ici une omission de copiste. Il faudrait plutôt lire : cinq fils de Mérab sœur de Mical fille de Saül. Il suffit pour s’en convaincre de se rapporter aux passages suivants : 1 Samuel 18. 19 ; 25. 44 ; 2 Samuel 6. 23

2 Samuel 21

1Et il y eut, du temps de David, une famine de trois ans, année après année. Et David rechercha la face de l’Éternel, et l’Éternel dit : C’est à cause de Saül et de sa maison de sang, parce qu’il a fait mourir les Gabaonites. 2Et le roi appela les Gabaonites et leur parla. (Or les Gabaonites n’étaient pas des fils d’Israël, mais du reste des Amoréens, et les fils d’Israël s’étaient obligés envers eux par serment ; et Saül, dans son zèle pour les fils d’Israël et de Juda, avait cherché à les frapper.) 3Et David dit aux Gabaonites : Que ferai-je pour vous, et avec quoi ferai-je expiation, de sorte que vous bénissiez l’héritage de l’Éternel ? 4Et les Gabaonites lui dirent : Il ne s’agit pas pour nous d’argent ou d’or à l’égard de Saül et de sa maison, ni qu’on fasse mourir personne en Israël. Et il dit : Ce que vous direz, je le ferai pour vous. 5Et ils dirent au roi : L’homme qui nous a consumés et qui a formé un plan contre nous afin de nous détruire, pour que nous ne puissions subsister dans tous les confins d’Israël… : 6qu’on nous livre sept hommes de ses fils, et nous les pendrons devant l’Éternel à Guibha de Saül, l’élu de l’Éternel. Et le roi dit : Je les livrerai. 7Et le roi épargna Mephibosheth, fils de Jonathan, fils de Saül, à cause du serment de l’Éternel, qui était entre eux, entre David et Jonathan, fils de Saül.

8Et le roi prit les deux fils de Ritspa, fille d’Aïa, qu’elle avait enfantés à Saül, Armoni et Mephibosheth, et les cinq fils de Micala, fille de Saül, qu’elle avait enfantés à Adriel, fils de Barzillaï, le Meholathite, 9et il les livra aux mains des Gabaonites, qui les pendirent sur la montagne, devant l’Éternel ; et les sept tombèrent ensemble, et on les fit mourir aux premiers jours de la moisson, au commencement de la moisson des orges. 10Et Ritspa, fille d’Aïa, prit un sacb et l’étendit sur le rocher, depuis le commencement de la moisson jusqu’à ce qu’il tombe de l’eau des cieux sur eux ; et elle ne permit pas aux oiseaux des cieux de se poser sur eux le jour, ni aux bêtes des champs la nuit. 11Et ce que Ritspa, fille d’Aïa, concubine de Saül, avait fait fut rapporté à David.

12Et David alla et prit les os de Saül et les os de Jonathan, son fils, de chez les habitantsc de Jabès de Galaad, qui les avaient dérobés de la place de Beth-Shan, où les Philistins les avaient suspendus le jour où les Philistins avaient frappé Saül à Guilboa. 13Et il emporta de là les os de Saül et les os de Jonathan, son fils ; et on recueillit les os de ceux qui avaient été pendus, 14et on les enterra avec les os de Saül et de Jonathan, son fils, dans le pays de Benjamin, à Tséla, dans le sépulcre de Kis, son père. Et on fit tout ce que le roi avait commandé : et après cela, Dieu fut propice au pays.

15Et il y eut encore une guerre des Philistins contre Israël ; et David descendit, et ses serviteurs avec lui, et ils se battirent avec les Philistins ; et David était fatigué. 16Et Jishbi-Benob, qui était des enfants du géantd (le poids de sa lance était de 300 siclese d’airain, et il était ceint d’une [armure] neuve), pensa frapper David. 17Et Abishaï, fils de Tseruïa, le secourut, et frappa le Philistin et le tua. Alors les hommes de David lui jurèrent, disant : Tu ne sortiras plus avec nous pour la guerre, et tu n’éteindras pas la lampe d’Israël. 18Et il arriva, après cela, qu’il y eut encore un combat, à Gob, avec les Philistins. Alors Sibbecaï, le Hushathite, frappa Saph, qui était un des enfants du géant. 19Et il y eut encore un combat, à Gob, avec les Philistins : et Elkhanan, fils de Jaaré-Oreguim, le Bethléhémite, frappa Goliath, le Guitthien ; et le bois de sa lance était comme l’ensouple des tisserands. 20Et il y eut encore un combat, à Gath : et il y avait [là] un homme de haute stature qui avait six doigts aux mains et six orteils aux pieds, en toutf 24 ; et lui aussi était né au géant. 21Et il outragea Israël ; mais Jonathan, fils de Shimha, frère de David, le frappa. 22Ces quatre étaient nés au géant, à Gath, et tombèrent par la main de David et par la main de ses serviteurs.

Notes

ad’autres lisent : Mérab.
bde la toile à sac.
chéb. : maîtres, possesseurs.
dhéb. : Rapha, d’où aussi Rephaïm ; voir Deutéronome 2. 11, 20.
ehéb. : poids.
flitt. : en nombre.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)