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Le premier livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

1 Samuel 26

David pourchassé

12. David épargne Saül chez les Ziphiens

Ce chapitre rapporte la dernière rencontre entre David et Saül. L’apaisement de ce dernier (24. 17-23) aura été de courte durée et sa haine meurtrière contre David réapparaît bien vite.

Il semble que la disparition de Samuel, dont l’autorité morale inspirait la crainte, favorisa plusieurs tristes événements : la colère de David contre Nabal (chapitre 25), la récidive des Ziphiens et la réapparition de l’animosité de Saül (chapitre 26) et enfin, la nouvelle défaillance de David qui retournera en Philistie (chapitre 27).

La foi en présence du danger : versets 1-4

Les Ziphiens récidivent : une fois de plus, ils avertissent Saül de la présence de David chez eux (23. 19). Leur rapport, comme un souffle sur des braises, n’a pas de mal à ranimer chez Saül une haine qui couvait encore. Ils prennent le parti d’un roi réprouvé contre l’homme de leur tribu que Dieu avait choisi.

Notre monde christianisé n’est pas différent : officiellement, il reconnaît Christ, mais en pratique il est “ennemi de la croix de Christ” Philippiens 3. 18. Plusieurs se satisfont d’une apparence de piété, mais leur cœur et leurs pensées, éloignés de Dieu, se concentrent sur les choses de la terre.

Quant à nous, chrétiens, évitons soigneusement de ranimer des querelles en rapportant des faits – vrais ou faux – qui seront de nature à semer la discorde entre frères. C’est l’une des sept choses que l’Éternel haitProverbes 6. 19.

Conscient des desseins de Dieu, Saül continue néanmoins, par ses efforts personnels, à poursuivre son but : conserver le royaume pour lui et pour sa descendance. Il se lance donc à la poursuite de David avec une forte troupe (13. 2 ; 24. 3 ; verset 2).

Le courage de la foi : versets 5-12

Cette scène n’est pas sans ressemblance avec celle du chapitre 24. Cependant, dans le premier cas, David s’était trouvé involontairement en présence de Saül. Ici, au contraire, il prend l’initiative de s’exposer personnellement. Renseigné par ses espions (verset 4), il s’avance de nuit vers le camp de Saül. Comme autrefois un autre héros de la foiHébreux 11. 32, Gédéon, David est sans peur dans le camp ennemi. Est-ce un geste de témérité inconsciente ou bien un acte de foi ? Il semble qu’il ait voulu prouver une nouvelle fois à Saül ses intentions bienveillantes.

Un seul homme accompagne David ; Abishaï, l’un des trois fils de Tseruia, sœur de David1 Chroniques 2. 15, 16, répond à l’appel de son chef. Christ cherche de notre part un engagement spontané à le suivre.

Bien involontairement, Abishaï impose à David une épreuve supplémentaire. Animé d’une loyauté sincère, il l’incite à se venger. Les circonstances étaient favorables : le sommeil général1, la lance disponible. Il se propose même de tuer Saül à la place de David si celui-ci répugne à le faire. Ne serait-ce pas une juste rétribution que Saül soit percé par sa propre lance avec laquelle il avait à plusieurs reprises essayé de frapper David, et même Jonathan ? La Parole semblait même pouvoir justifier une telle action, car il est écrit que Dieu fait tomber dans la fosse ceux qui l’ont creuséeProverbes 28. 10. Mais David discerne le piège que lui tend Satan, et dont Abishaï s’était fait involontairement l’instrument. En tuant Saül, il aurait perdu l’honneur de celui qui fait grâce et se serait souillé du sang de l’oint de l’Éternel. Alors David reste ferme et se confie en Dieu. Plus droit encore qu’à En-Guédi, il ne fait rien qu’il puisse plus tard regretter un tant soit peu (24. 6).

Quelle puissante exhortation pour nous, si prompts à partir en guerre dès la première agression et si souvent attachés à défendre nos droits !

Les deux hommes enlèvent à Saül sa lance (l’arme offensive) et sa cruche (la source de rafraîchissement) : matériellement et spirituellement, le roi est privé de ces deux ressources. Quiconque persévère dans un chemin de désobéissance perdra aussi la puissance et le réconfort de la parole de Dieu.

Le témoignage de la foi : versets 13-20

David, prudent et sage, attend d’être loin pour interpeller Saül et Abner. Alors, il reproche à ce dernier sa défaillance à assurer la protection du roi (versets 14-16). On peut noter que David s’intéresse à la sécurité de Saül. Cette sollicitude est aussi celle du croyant spirituel pour les hommes du monde qui courent à la perdition ; elle est bien plus authentique que l’entraide uniquement matérielle des incrédules.

Puis David interpelle la conscience de Saül (versets 18-20). Plus solennellement encore qu’au chapitre 24, il le met en garde contre la gravité de sa conduite2. Combien grande est la responsabilité de ceux qui persécutent le peuple de Dieu, par les moqueries, les injures ou la violence. Si c’est la volonté de l’Éternel, David ne refuse pas de mourir (verset 20), mais il désire que la mort ne le sépare pas de son Dieu. Enfin, David constate que sa faible escorte est hors de proportion avec le déploiement de force de Saül. Ne pensons-nous pas à toute la troupe armée venue à Gethsémané chercher le Seigneur, lui qui n’était entouré que de quelques disciplesMatthieu 27. 27 ?

La foi reconnue : versets 21-25

Les belles paroles de Saül ne trompent pas David. Le roi n’avait-il pas déjà confessé plusieurs fois son iniquité sans l’abandonner (15. 24, 30 ; 19. 6 ; 24. 18) ? L’homme de foi ne peut plus faire confiance aux promesses humaines, mais il se confie en Dieu et ne veut dépendre que de lui. David peut rendre à Saül sa lance qui n’a aucun pouvoir contre lui : “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?” Romains 8. 31

“L’Éternel rendra à chacun sa justice3 et sa fidélité” (verset 23) : il s’agit d’un principe général et immuable ; Dieu seul peut peser les motifs du cœur et agir envers chacun selon ce qu’il discerne parfaitementGenèse 18. 25, même si la rétribution est parfois différée.

La bénédiction de Saül a bien peu de valeur (verset 25) ; peu auparavant, il avait béni les traîtres de Ziph (23. 21). Mais il est obligé de reconnaître la grandeur de son ennemi. Un jour viendra où même les êtres infernaux se prosterneront devant le SeigneurPhilippiens 2. 10, 11.

C’était la dernière rencontre de David et de Saül.

David s’en va “son chemin”, le chemin qui va le conduire finalement à la gloire.

Saül, lui, retourne “en son lieu”, vers un abîme effrayant.

Notes

1Dieu permet ce sommeil providentiel afin de protéger les deux hommes et non pour faciliter la vengeance.
2Le sens du verset 19 est peu clair. L’offrande est toujours le signe de l’approbation de Dieu (Genèse 4. 4 ; Juges 13. 23).
3C’est-à-dire sa sincérité, sa droiture.

1 Samuel 26

1Et les Ziphiens vinrent vers Saül, à Guibha, disant : David ne se tient-il pas caché à la colline de Hakila qui est en face de Jeshimona ? 2Et Saül se leva et descendit au désert de Ziph, et avec lui 3 000 hommes d’élite d’Israël, pour chercher David dans le désert de Ziph. 3Et Saül campa sur la colline de Hakila, qui est en face de Jeshimona, sur le chemin. Or David habitait dans le désert ; et il vit que Saül était venu après lui au désert. 4Et David envoya des espions, et il sut très certainement que Saül était venu. 5Et David se leva, et vint au lieu où Saül était campé ; et David vit le lieu où étaient couchés Saül et Abner, fils de Ner, chef de son armée : et Saül était couché dans l’enceinte des chars, et le peuple était campé tout autour de lui.

6Et David prit la parole, et dit à Akhimélec, le Héthien, et à Abishaï, fils de Tseruïa, frère de Joab, disant : Qui descendra avec moi vers Saül, au camp ? Et Abishaï dit : Moi, je descendrai avec toi. 7Et David et Abishaï vinrent de nuit vers le peuple ; et voici, Saül dormait, couché dans l’enceinte des chars, sa lance fichée en terre à son chevet ; et Abner et le peuple étaient couchés autour de lui. 8Et Abishaï dit à David : Dieu a livré aujourd’hui ton ennemi en ta main ; et maintenant, je te prie, que je le frappe de la lance jusqu’en terre, une seule fois, et je ne le referai pas. 9Et David dit à Abishaï : Ne le détruis pas ! car qui étendra sa main sur l’oint de l’Éternel et sera innocent ? 10Et David dit : L’Éternel est vivant, si ce n’est l’Éternel qui le frappera, soit que son jour vienne et qu’il meure, soit qu’il descende à la bataille et soit emporté ! 11Loin de moi, de par l’Éternel, que j’étende ma main sur l’oint de l’Éternel ! Mais prends maintenant, je te prie, la lance qui est à son chevet et la cruche à eau, et allons-nous-en. 12Et David prit, du chevet de Saül, la lance et la cruche à eau, et ils s’en allèrent ; et personne ne [les] vit, et personne ne [le] sut, et personne ne s’éveilla ; car ils dormaient tous, car un profond sommeil [envoyé] par l’Éternel était tombé sur eux.

13Et David passa de l’autre côté, et se tint sur le sommet de la montagne, de loin : il y avait un grand espace entre eux. 14Et David cria au peuple et à Abner, fils de Ner, disant : Ne répondras-tu pas, Abner ? Et Abner répondit et dit : Qui es-tu, toi qui cries au roi ? 15Et David dit à Abner : N’es-tu pas un homme ? et qui est comme toi en Israël ? Et pourquoi n’as-tu pas gardé le roi, ton seigneur ? car quelqu’un du peuple est venu pour tuerb le roi, ton seigneur. 16Ce que tu as fait là n’est pas bien. L’Éternel est vivant, que vous êtes dignes de mort, vous qui n’avez pas gardé votre seigneur, l’oint de l’Éternel ! Et maintenant, regarde où est la lance du roi, et la cruche à eau qui était à son chevet.

17Et Saül reconnut la voix de David et dit : Est-ce là ta voix, mon fils David ? Et David dit : C’est ma voix, ô roi, mon seigneur ! 18Et il dit : Pourquoi mon seigneur poursuit-il son serviteur ? car qu’ai-je fait, et quel mal y a-t-il dans ma main ? 19Et maintenant, que le roi, mon seigneur, écoute, je te prie, les paroles de son serviteur. Si c’est l’Éternel qui t’a incité contre moi, qu’il accepte une offrandec ! mais si ce sont les fils des hommes, qu’ils soient maudits devant l’Éternel, parce qu’ils m’ont chassé aujourd’hui pour que je ne sois pas associé à l’héritage de l’Éternel, disant : Va, sers d’autres dieux ! 20Et maintenant, que mon sang ne tombe point en terre loin de la face de l’Éternel, car le roi d’Israël est sorti pour chercher une puce, comme on poursuivrait une perdrix dans les montagnes.

21Et Saül dit : J’ai péché ; reviens, mon fils David ; car je ne te ferai plus de mal, puisque aujourd’hui mon âme a été précieuse à tes yeux. Voici, j’ai agi follement et j’ai commis une très grande erreur.

22Et David répondit et dit : Voici la lance du roi ; qu’un des jeunes hommes passe ici, et la prenne. 23Et l’Éternel rendra à chacun sa justice et sa fidélité, puisque l’Éternel t’avait livré aujourd’hui en [ma] main, et que je n’ai pas voulu étendre ma main sur l’oint de l’Éternel. 24Et voici, comme ton âme a été aujourd’hui précieused à mes yeux, que de même aussi mon âme soit précieused aux yeux de l’Éternel, et qu’il me délivre de toute détresse ! 25Et Saül dit à David : Béni sois-tu, mon fils David ! certainement tu feras de grandes choses et tu en viendras à bout. Et David alla son chemin, et Saül retourna en son lieu.

Notes

aou : du désert.
blitt. : détruire, comme v. 9.
chéb. : minkha, présent, mot employé pour l’offrande de gâteau, mais plus général aussi.
dlitt. : grande.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)