Salomon entame la grande œuvre de son règne, la construction du temple, par la réunion des matériaux nécessaires. Il reçoit l’aide volontaire du roi voisin, Hiram de Tyr.
Le royaume de Tyr était aux confins de l’empire de Salomon1. Le roi de Tyr, Hiram, avait aimé David (verset 15) et lui avait envoyé, après la prise de Jérusalem, des matériaux et des ouvriers pour lui bâtir une maison2 Samuel 5. 11. Son cœur le porte maintenant à envoyer une ambassade au roi de gloire, fils et successeur de David. Salomon saisit l’opportunité pour commencer d’exécuter (verset 19) ce que, suivant les déclarations divines2 Samuel 7. 12, 13, David lui avait ordonné1 Chroniques 22. 11, à savoir la construction d’un temple, “une maison pour le nom de l’Éternel” (verset 19). La chose était maintenant possible car il y avait “tranquillité de tous les côtés” (verset 18). Après les pérégrinations avec et au milieu de son peuple2 Samuel 7. 6, 7, Dieu pouvait habiter au milieu de son peuple, entrer dans son repos, lui et l’arche de sa force2 Chroniques 6. 41. Le cœur de David, celui de Salomon, celui d’Hiram, ne font rien d’autre que d’entrer dans les propres desseins de Dieu pour les accomplir.
David avait déjà rassemblé en abondance des pierres de taille, du fer et de l’airain, et du bois de cèdre1 Chroniques 22. 2, 3. Salomon devait compléter ces réserves et demande du bois de cèdre à Hiram. Cette préparation des travaux du temple selon les directives de David, et la réunion des matériaux par David et Salomon, était nécessaire pour la réalisation harmonieuse de ces travaux. Son importance aux yeux de Dieu est soulignée ailleurs : “Ainsi toute l’œuvre de Salomon fut préparée” 2 Chroniques 8. 16.
Hiram répond : “Je ferai tout ce que tu désires” (verset 22). De fait, il ajoute le cyprès au cèdre dont Salomon avait parlé. Il y a chez Hiram une sainte joie à participer aux entreprises de l’élu de Dieu. Il élève même une louange à l’Éternel, connaissant le seul vrai Dieu à travers ses deux rois d’élection. En retour, il participe à la gloire du grand roi et à l’abondance de son empire, dont il avait un besoin vital2. Nous aussi, nous avons reçu la vie, spirituellement, d’IsraëlRomains 15. 27. Si, d’autre part, nous faisons l’application morale, nous pouvons affirmer que Dieu ne reste jamais le débiteur de personne, et en particulier n’oublie pas ceux qui l’ont serviHébreux 6. 10.
Cette convention entre Salomon et Hiram a l’approbation de Dieu, puisque la Parole relève une nouvelle fois : “L’Éternel donna de la sagesse à Salomon, comme il le lui avait dit”. Cette sagesse est présente “en lui pour faire justice” (3. 28), pour l’administration intérieure du royaume et les relations avec les puissances extérieures, dans ses paroles et écrits (chapitre 4). Hiram reconnaît cette sagesse qui va maintenant présider aux préparatifs du temple et à son édification (4. 7).
Nous voyons d’autre part ici l’établissement d’une paix particulière avec Hiram, l’une de ces alliances qui concourent à la paix universelle mentionnée plus haut comme une caractéristique générale du règne (5. 4).
Un énorme travail est accompli pour extraire de la montagne et préparer des pierres de taille. Plusieurs nations, Israël, Tyr, Guebal3 y collaborent : “Toutes les nations le serviront” Psaume 72. 11.
Ces pierres doivent servir aux fondements (verset 31) et au gros œuvre (6. 7) du temple. Il ne s’agit plus, comme avec le tabernacle, d’une construction légère et démontable, qui puisse être transportée dans le désert. Il y a maintenant stabilité car le peuple a atteint enfin à ce qui n’avait été vu jusqu’alors que par l’œil prophétique : “Tu l’as guidé jusqu’à la demeure de ta sainteté” et “tu les planteras… au lieu que tu as préparé pour ton habitation” Exode 15. 13, 17.
Pour nous, cette habitation de Dieu est maintenant spirituelle ; il s’agit de l’ensemble des croyants, formant l’Église ou Assemblée ; ils sont vus1 Pierre 2. 5 comme des “pierres vivantes” et l’Église comme une “maison spirituelle” où sont offerts à Dieu des “sacrifices spirituels” – la louange qu’il agréeHébreux 13. 15. Dieu s’est servi de l’apôtre Paul pour poser, par son enseignement, le seul fondement possible : Jésus Christ lui-même1 Corinthiens 3. 10, 11. L’apôtre Pierre prend la chose comme venant de Dieu lorsque, dans la suite du passage cité plus haut, il cite le prophète : “Voici, je pose en Sion une maîtresse pierre de coin, élue, précieuse”. Cette pierre d’angle1 Pierre 2. 6 étant placée, l’enseignement des apôtres et prophètesÉphésiens 2. 20 vient compléter le fondement.
Dans tous les temps, “la fondation qu’il a posée est dans les montagnes de sainteté” Psaume 87. 1. Certes, dans notre état pratique, nous pouvons être plus ou moins assis sur ce fondement ; le Dieu de grâce, par des épreuves, nous fait progresser et “nous établira sur un fondement inébranlable” 1 Pierre 5. 10.
Dieu, en donnant ses instructions à David, a été l’architecte de ce premier temple. Par les indications du Saint Esprit aux apôtres et prophètes, il est l’architecte de son habitation spirituelle présente. Il se réserve de se faire encore connaître par le millénium et son temple, par l’Église durant le millénium, vue comme une cité célesteApocalypse 21. 14, et enfin par l’état éternel.
La justice, la sagesse, la paix intérieure et extérieure, l’abondance, le concours des nations, caractérisent le règne de Salomon et, bien mieux encore, celui de Christ. David semble être l’auteur de ce psaume 72 dont le thème est le règne millénaire proprement dit. Son titre – “au sujet de Salomon” – et son contenu s’appliquent au livre des Rois (chapitre 10). Mais David a conscience que c’est de l’Éternel lui-même qu’il parle en faitPsaume 72. 17-194.