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Le premier livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

1 Rois 20

Achab, le roi impie. Josaphat. Achazia

1. Message de Ben-Hadad à Achab : versets 1-12

Achab n’a pas tenu compte des avertissements que Dieu lui avait adressés par le moyen d’Élie à la montagne du Carmel. Ben-Hadad, roi de Syrie, entre maintenant en guerre contre lui en le traitant avec mépris.

Achab est prêt à céder à Ben-Hadad, comme il avait cédé devant Jézabel, et aussi devant Élie. Il révèle ainsi son profond égoïsme et son indifférence envers Dieu, car il ne pense pas un instant à faire appel à lui. Si tout le peuple a reconnu – au moins pour un temps – que l’Éternel est Dieu, Achab montre que sa conscience et son cœur n’ont pas été touchés. Devant sa lâcheté, Ben-Hadad augmente ses exigences, au point qu’Achab se décide à prendre conseil, non pas auprès de l’Éternel, mais auprès de tous les anciens du pays.

Bien que ces derniers et tout le peuple l’engagent à résister, sans chercher la pensée de Dieu, Achab veut encore accepter les premières conditions de Ben-Hadad.

En vain, car celui-ci range ses troupes contre Samarie.

2. Les deux combats contre les Syriens : versets 13-30a

Premier combat : versets 13-25

Ben-Hadad, avec trente-deux rois, des chevaux et des chars était, en apparence, beaucoup plus puissant qu’Israël. Mais, moins responsable en cela que ne l’était Achab, il n’avait pas une pensée pour le Dieu d’Israël.

Au cours des siècles, de nombreuses nations se sont aussi affrontées, pensant régler entre elles leurs différends, inconscientes du fait que Dieu, à leur insu, dirigeait tout pour accomplir ses propres desseins. Il en est bien ainsi aujourd’hui et bientôt, quand les nations penseront réussir à anéantir Israël, “l’Éternel sortira et combattra contre ces nations… et frappera tous les peuples qui auront fait la guerre contre Jérusalem” Zacharie 4. 3, 12.

Ici, sans donner à ces circonstances un sens prophétique – car ni Jérusalem ni Juda ne sont en cause – nous avons pourtant une figure des principes selon lesquels Dieu agit dans le gouvernement du monde.

Un prophète s’approche d’Achab, lui fait entendre la parole de l’Éternel et lui annonce la délivrance immédiate : “Aujourd’hui”. Mais pour quelle raison ? “Tu sauras que moi, je suis l’Éternel” (verset 13). Dieu seul dirige tous les événements dans l’univers, il a à sa disposition la plus humble des créatures – un verJonas 4. 7 – comme aussi des rois2 Chroniques 35. 21 et toute la puissance du vent ou de la mer. Dieu seul peut décider de donner “aujourd’hui” la victoire à la petite armée d’Israël. Et il le fait, non par le moyen des puissants, mais par les humbles, par “les serviteurs des provinces”. Achab les dénombre et dénombre le peuple, “tous les fils d’Israël, sept mille hommes”, bien peu face à Ben-Hadad et les trente-deux rois qui le suivaient. Mais avec Dieu, cela suffit. Ces sept mille étaient-ils “ceux dont les genoux n’avaient pas fléchi devant Baal” ? Nous ne pouvons l’affirmer. Mais sept mille était un petit nombre de fidèles pour tout le peuple et c’est aussi par un petit nombre que l’Éternel donne la victoire.

Aux questions d’Achab, le prophète répond : “Ainsi dit l’Éternel”. La parole de Dieu qui a amené toutes choses à l’existenceHébreux 11. 3 a déjà détruit l’armée de Ben-Hadad.

Après une première victoire, le prophète s’approche à nouveau du roi d’Israël, pour lui communiquer la parole de Dieu. Ne sommes-nous pas surpris de la dureté du cœur d’Achab ? Il n’est pas dit qu’il ait été reconnaissant envers Dieu, qui venait de le délivrer ; encore moins qu’il se soit repenti de son idolâtrie. Et pourtant, la parole de Dieu dit à tout homme : “Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur” Hébreux 3. 15 ; 4. 7.

Second combat : versets 26-30a

Les serviteurs du roi de Syrie ont une explication à lui donner, pour leur défaite. “Les dieux d’Israël (car ils ignorent le seul vrai Dieu) sont des dieux de montagne”. C’est par de tels moyens que le diable égare les hommes. Et il le fait aujourd’hui, comme alors, et il le fera jusqu’à ce qu’il soit jeté dans l’étang de feuApocalypse 20. 10.

L’explication des serviteurs de Ben-Hadad était une offense directe à l’Éternel. C’est la première raison pour laquelle il intervient à nouveau en faveur d’Israël. Mais l’Éternel intervient aussi à cause de sa grâce et de sa fidélité envers Israël, car il se souvient que ce peuple a fait un pas vers lui (18. 39, 40). Et remarquons que la parole de Dieu (verset 28) s’adresse non seulement au roi d’Israël, mais aussi à son peuple : “Vous saurez que je suis l’Éternel”.

La méprisable petite troupe d’Israël – deux petits troupeaux de chèvres – remporte ainsi une grande victoire sur plus de cent vingt-sept mille Syriens.

3. Jugement d’Achab : verset 30b-43

Le cœur d’Achab était tellement endurci, et son ingratitude envers Dieu était telle, qu’il s’arroge le droit de faire alliance avec l’homme qui était voué à la destruction (verset 42) !

En appelant “mon frère”, l’ennemi de l’Éternel et d’Israël, il se constituait ennemi de DieuJacques 4. 4.

Encore une fois, la parole de l’Éternel est adressée à Achab, par un apologue1 présenté par un prophète. Sous une forme imagée, ce prophète vient lui dire : « Je n’ai pas rempli mes engagements, et j’encours une peine en rétribution de ma négligence. » Et, comme dans l’apologue de Nathan auprès de David2 Samuel 12. 1-6, le roi prononce lui-même son propre jugement.

Mais quelle différence entre David et Achab ! Le premier reconnaît son péché, s’humilie devant l’Éternel, implore son pardon. Le second rentre chez lui, triste et irrité. Chez David, la répréhension divine produit la tristesse qui est selon Dieu et qui opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret, mais on voit chez Achab la tristesse du monde qui opère la mort2 Corinthiens 7. 10.

Notes

1Petit récit destiné à illustrer une leçon morale.

1 Rois 20

1Et Ben-Hadad, roi de Syrie, rassembla toutes ses forces ; et il y avait 32 rois avec lui, et des chevaux et des chars. Et il monta et assiégea Samarie, et lui fit la guerre. 2Et il envoya des messagers à Achab, roi d’Israël, dans la ville ; 3et il lui dit : Ainsi dit Ben-Hadad : Ton argent et ton or sont à moi, et tes femmes, et tes fils, les [plus] beaux, sont à moi. 4Et le roi d’Israël répondit et dit : Selon ta parole, ô roi, mon seigneur, je suis à toi, moi et tout ce que j’ai. 5Et les messagers revinrent et dirent : Ainsi a parlé Ben-Hadad, disant : Je t’ai envoyé dire en effet : Tu me donneras ton argent et ton or, et tes femmes, et tes fils ; 6mais demain à cette heure, j’enverrai mes serviteurs vers toi, et ils fouilleront ta maison et les maisons de tes serviteurs, et ils mettront dans leurs mains tout ce qui est désirable à tes yeux, et l’emporteront.

7Et le roi d’Israël appela tous les anciens du pays, et dit : Sachez, je vous prie, et voyez comment cet [homme] cherche du mal ; car il a envoyé vers moi pour mes femmes, et pour mes fils, et pour mon argent, et pour mon or, et je ne lui ai [rien] refusé. 8Et tous les anciens et tout le peuple lui dirent : Ne l’écoute pas, et ne consens pas. 9Et il dit aux messagers de Ben-Hadad : Dites au roi, mon seigneur : Tout ce que tu as demandé à ton serviteur la première fois, je le ferai ; mais cette chose-ci, je ne puis la faire. Et les messagers s’en allèrent et lui rapportèrent cela. 10Et Ben-Hadad envoya vers lui, et dit : Ainsi me fassent les dieux et ainsi ils y ajoutent, si la poussière de Samarie suffit pour [remplir] le creux des mains de tout le peuple qui me suit ! 11Et le roi d’Israël répondit et dit : Dites-lui : Que celui qui se ceint ne se vante pas comme celui qui délie [sa ceinture]. 12Et il arriva que, lorsque [Ben-Hadad] entendit cette parole (il était à boire, lui et les rois, dans les tentesa) il dit à ses serviteurs : Placez-vous. Et ils se rangèrent contre la ville.

13Et voici, un prophète s’approcha d’Achab, roi d’Israël, et dit : Ainsi dit l’Éternel : Vois-tu toute cette grande multitude ? Voici, je l’ai livrée aujourd’hui en ta main, et tu sauras que moi, je suis l’Éternel. 14Et Achab dit : Par qui ? Et il dit : Ainsi dit l’Éternel : Par les serviteursb des chefs des provinces. Et il dit : Qui engagera le combat ? Et il dit : Toi. 15Et il dénombrac les serviteurs des chefs des provinces ; et ils étaient 232 ; et après eux, il dénombra tout le peuple, tous les fils d’Israël, 7 000 [hommes].

16Et ils sortirent à midi ; et Ben-Hadad buvait, s’enivrant dans les tentesa, lui et les rois, 32 rois qui l’aidaient. 17Et les serviteurs des chefs des provinces sortirent les premiers. Et Ben-Hadad envoya, et on lui rapporta, disant : Des hommes sont sortis de Samarie. 18Et il dit : S’ils sont sortis pour la paix, saisissez-les vivants ; et s’ils sont sortis pour la guerre, saisissez-les vivants. 19Et ces serviteurs des chefs des provinces sortirent de la ville, ainsi que l’armée qui les suivait. 20Et ils frappèrent chacun son homme, et les Syriens s’enfuirent ; et Israël les poursuivit ; et Ben-Hadad, roi de Syrie, échappa sur un cheval, avec des cavaliers. 21Et le roi d’Israël sortit et frappa les chevaux et les chars, et il infligea aux Syriens une grande défaite.

22Et le prophète s’approcha du roi d’Israël, et lui dit : Va, fortifie-toi, et sache et vois ce que tu dois faire ; car au retour de l’année le roi de Syrie montera contre toi. 23Et les serviteurs du roi de Syrie lui dirent : Leurs dieux sont des dieux de montagnes ; c’est pourquoi ils ont été plus forts que nous ; mais si nous les combattons dans la plained, certainement nous serons plus forts qu’eux. 24Et fais ceci : ôte les rois chacun de sa place, et mets en leur lieu des capitainese ; 25et toi, dénombre-toi une armée comme l’armée que tu as perduef, et cheval pour cheval, et char pour char, et nous nous battrons avec eux dans la plained : certainement nous serons plus forts qu’eux. Et il écouta leur voix, et fit ainsi.

26Et il arriva, qu’au retour de l’année, Ben-Hadad dénombra les Syriens, et monta à Aphek pour faire la guerre contre Israël. 27Et les fils d’Israël furent dénombrés et approvisionnés ; et les fils d’Israël allèrent à leur rencontre, et ils campèrent vis-à-vis d’eux, comme deux petits troupeaux de chèvres, et les Syriens remplissaient le pays. 28Et l’homme de Dieu s’approcha, et parla au roi d’Israël et dit : Ainsi dit l’Éternel : Parce que les Syriens ont dit : L’Éternel est un dieu de montagnes, et pas un dieu de plaines, je livrerai toute cette grande multitude en ta main ; et vous saurez que je suis l’Éternel. 29Et ils campèrent, ceux-ci vis-à-vis de ceux-là, sept jours ; et il arriva, le septième jour, que le combat se livra. Et les fils d’Israël frappèrent les Syriens, 100 000 hommes de pied, en un seul jour. 30Et le reste s’enfuit à Aphek, dans la ville, et la muraille tomba sur 27 000 hommes de ceux qui restaient.

Et Ben-Hadad s’enfuit et entra dans la ville, d’une chambre dans l’autreg.
31Et ses serviteurs lui dirent : Voici, nous avons entendu dire que les rois de la maison d’Israël sont des rois [doux et] cléments ; mettons, je te prie, des sacs sur nos reins et des cordes à nos têtes, et sortons vers le roi d’Israël : peut-être qu’il laissera vivre ton âme. 32Et ils ceignirent de sacs leurs reins et [mirent] des cordes à leurs têtes, et s’en vinrent vers le roi d’Israël. Et ils dirent : Ton serviteur Ben-Hadad dit : Je te prie, laisse vivre mon âme. Et il dit : Vit-il encore ? Il est mon frère. 33Et les hommes en augurèrent [du bien], et se hâtèrent de saisir ce qui venait de lui ; et ils dirent : Ton frère Ben-Hadad… Et il dit : Allez, amenez-le. Et Ben-Hadad sortit vers lui, et il le fit monter sur son char. 34Et [Ben-Hadad] lui dit : Les villes que mon père a prises à ton père, je les rends, et tu feras pour toi des rues à Damas, comme mon père en a fait à Samarie. Et moi, [dit Achab], je te renverrai avec cette alliance. Et il fit alliance avec lui, et le renvoya.

35Et un homme d’entre les fils des prophètes dit à son compagnon, par la parole de l’Éternel : Frappe-moi, je te prie. Et l’homme refusa de le frapper. 36Et il lui dit : Parce que tu n’as pas écouté la voix de l’Éternel, voici, quand tu sortiras d’auprès de moi, le lion te tuerah. Et il sortit d’auprès de lui, et le lion le trouva, et le tuah. 37Et il trouva un autre homme, et il dit : Frappe-moi, je te prie. Et l’homme le frappa fort, et le blessa. 38Et le prophète s’en alla, et se tint sur le chemin du roi, et se déguisa avec un bandeau sur les yeux. 39Et, comme le roi passait, il cria au roi, et dit : Ton serviteur était sorti au milieu de la bataille, et voici, un homme se détourna, et m’amena un homme, et dit : Garde cet homme ; s’il vient à manquer, ta vie sera à la place de sa vie, ou tu me pèserasi un talent d’argent. 40Et, comme ton serviteur était occupé çà et là, l’homme a disparu. Et le roi d’Israël lui dit : Ainsi est ton jugement : tu en as décidé. 41Et il ôta avec hâte le bandeau de dessus ses yeux, et le roi d’Israël le reconnut pour l’un des prophètes. 42Et il lui dit : Ainsi dit l’Éternel : Parce que tu as laissé aller d’entre tes mains l’homme que j’avais voué à la destruction, ta vie sera pour sa vie, et ton peuple pour son peuple. 43Et le roi d’Israël alla en sa maison, triste et irrité, et il vint à Samarie.

Notes

aplutôt : huttes, feuillées.
bou : jeunes hommes, ici et v. 15, 17, 19.
cou : passa en revue, ici et ailleurs.
dpropr. : le plateau, c.-à-d. la plaine élevée à l’orient du Jourdain.
eailleurs : gouverneurs.
flitt. : qui est tombée d’avec toi.
gailleurs : chambre intérieure.
hplus loin : frapper.
iautrement dit : paieras.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)