Achab n’a pas tenu compte des avertissements que Dieu lui avait adressés par le moyen d’Élie à la montagne du Carmel. Ben-Hadad, roi de Syrie, entre maintenant en guerre contre lui en le traitant avec mépris.
Achab est prêt à céder à Ben-Hadad, comme il avait cédé devant Jézabel, et aussi devant Élie. Il révèle ainsi son profond égoïsme et son indifférence envers Dieu, car il ne pense pas un instant à faire appel à lui. Si tout le peuple a reconnu – au moins pour un temps – que l’Éternel est Dieu, Achab montre que sa conscience et son cœur n’ont pas été touchés. Devant sa lâcheté, Ben-Hadad augmente ses exigences, au point qu’Achab se décide à prendre conseil, non pas auprès de l’Éternel, mais auprès de tous les anciens du pays.
Bien que ces derniers et tout le peuple l’engagent à résister, sans chercher la pensée de Dieu, Achab veut encore accepter les premières conditions de Ben-Hadad.
En vain, car celui-ci range ses troupes contre Samarie.
Ben-Hadad, avec trente-deux rois, des chevaux et des chars était, en apparence, beaucoup plus puissant qu’Israël. Mais, moins responsable en cela que ne l’était Achab, il n’avait pas une pensée pour le Dieu d’Israël.
Au cours des siècles, de nombreuses nations se sont aussi affrontées, pensant régler entre elles leurs différends, inconscientes du fait que Dieu, à leur insu, dirigeait tout pour accomplir ses propres desseins. Il en est bien ainsi aujourd’hui et bientôt, quand les nations penseront réussir à anéantir Israël, “l’Éternel sortira et combattra contre ces nations… et frappera tous les peuples qui auront fait la guerre contre Jérusalem” Zacharie 4. 3, 12.
Ici, sans donner à ces circonstances un sens prophétique – car ni Jérusalem ni Juda ne sont en cause – nous avons pourtant une figure des principes selon lesquels Dieu agit dans le gouvernement du monde.
Un prophète s’approche d’Achab, lui fait entendre la parole de l’Éternel et lui annonce la délivrance immédiate : “Aujourd’hui”. Mais pour quelle raison ? “Tu sauras que moi, je suis l’Éternel” (verset 13). Dieu seul dirige tous les événements dans l’univers, il a à sa disposition la plus humble des créatures – un verJonas 4. 7 – comme aussi des rois2 Chroniques 35. 21 et toute la puissance du vent ou de la mer. Dieu seul peut décider de donner “aujourd’hui” la victoire à la petite armée d’Israël. Et il le fait, non par le moyen des puissants, mais par les humbles, par “les serviteurs des provinces”. Achab les dénombre et dénombre le peuple, “tous les fils d’Israël, sept mille hommes”, bien peu face à Ben-Hadad et les trente-deux rois qui le suivaient. Mais avec Dieu, cela suffit. Ces sept mille étaient-ils “ceux dont les genoux n’avaient pas fléchi devant Baal” ? Nous ne pouvons l’affirmer. Mais sept mille était un petit nombre de fidèles pour tout le peuple et c’est aussi par un petit nombre que l’Éternel donne la victoire.
Aux questions d’Achab, le prophète répond : “Ainsi dit l’Éternel”. La parole de Dieu qui a amené toutes choses à l’existenceHébreux 11. 3 a déjà détruit l’armée de Ben-Hadad.
Après une première victoire, le prophète s’approche à nouveau du roi d’Israël, pour lui communiquer la parole de Dieu. Ne sommes-nous pas surpris de la dureté du cœur d’Achab ? Il n’est pas dit qu’il ait été reconnaissant envers Dieu, qui venait de le délivrer ; encore moins qu’il se soit repenti de son idolâtrie. Et pourtant, la parole de Dieu dit à tout homme : “Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur” Hébreux 3. 15 ; 4. 7.
Les serviteurs du roi de Syrie ont une explication à lui donner, pour leur défaite. “Les dieux d’Israël (car ils ignorent le seul vrai Dieu) sont des dieux de montagne”. C’est par de tels moyens que le diable égare les hommes. Et il le fait aujourd’hui, comme alors, et il le fera jusqu’à ce qu’il soit jeté dans l’étang de feuApocalypse 20. 10.
L’explication des serviteurs de Ben-Hadad était une offense directe à l’Éternel. C’est la première raison pour laquelle il intervient à nouveau en faveur d’Israël. Mais l’Éternel intervient aussi à cause de sa grâce et de sa fidélité envers Israël, car il se souvient que ce peuple a fait un pas vers lui (18. 39, 40). Et remarquons que la parole de Dieu (verset 28) s’adresse non seulement au roi d’Israël, mais aussi à son peuple : “Vous saurez que je suis l’Éternel”.
La méprisable petite troupe d’Israël – deux petits troupeaux de chèvres – remporte ainsi une grande victoire sur plus de cent vingt-sept mille Syriens.
Le cœur d’Achab était tellement endurci, et son ingratitude envers Dieu était telle, qu’il s’arroge le droit de faire alliance avec l’homme qui était voué à la destruction (verset 42) !
En appelant “mon frère”, l’ennemi de l’Éternel et d’Israël, il se constituait ennemi de DieuJacques 4. 4.
Encore une fois, la parole de l’Éternel est adressée à Achab, par un apologue1 présenté par un prophète. Sous une forme imagée, ce prophète vient lui dire : « Je n’ai pas rempli mes engagements, et j’encours une peine en rétribution de ma négligence. » Et, comme dans l’apologue de Nathan auprès de David2 Samuel 12. 1-6, le roi prononce lui-même son propre jugement.
Mais quelle différence entre David et Achab ! Le premier reconnaît son péché, s’humilie devant l’Éternel, implore son pardon. Le second rentre chez lui, triste et irrité. Chez David, la répréhension divine produit la tristesse qui est selon Dieu et qui opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret, mais on voit chez Achab la tristesse du monde qui opère la mort2 Corinthiens 7. 10.