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Le premier livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

1 Rois 1. 1-31

Salomon sur le trône

1. L’installation du règne de Salomon (1)

David dans sa vieillesse : versets 1-4

Le roi David est “avancé en âge” (verset 1), refroidi et il se cantonne à sa chambre. Il est âgé d’un peu moins de soixante-dix ans au moment où se place ce récit2 Samuel 5. 4. Il semble que les effets de l’âge se faisaient spécialement sentir sur lui à cause sans doute des dures années de vie de fugitif, des longues campagnes de guerre1 Chroniques 22. 8 ; 2 Samuel 11. 18, et des chagrins traversés.

On amène au roi une jeune et belle Israélite qui s’occupe du roi mais sans devenir sa femme. Israël a du prix aux yeux du roi (David et, en figure, Christ) mais une distance est maintenue. L’application prophétique de ce passage se situe avant l’introduction du millénium alors que la relation de Christ avec Israël n’est pas encore reconnue.

La conjuration d’Adonija : versets 5-10

Le trône étant pour ainsi dire vacant, Adonija, fils du roi, né à Hébron2 Samuel 3. 4, cherche à le ravir. Il se procure des signes extérieurs de puissance et de gloire (verset 5) et donne une composante religieuse à son intronisation (verset 9). Avec, en sus, la présence d’Abiathar (verset 7) les apparences de l’appui divin sont là. Mais l’exclusion de Salomon, aimé de l’Éternel2 Samuel 12. 25, seul non invité des fils du roi, et celle du prophète Nathan, montrent assez que Dieu est absent de cette cérémonie. En revanche on trouve, parmi les conjurés traîtres à David, le toujours astucieux et violent Joab qui, image de la chair, révèle enfin complètement son caractère rebelle et ambitieux. La Parole relève que, comme Absalom2 Samuel 14. 25, Adonija était un bel homme et que David avait un cœur faible.

La conspiration déjouée : versets 11-31

La fidélité inspire l’intelligence du pieux prophète Nathan. Dieu se sert de lui et de Bath-Shéba, la mère de Salomon, pour mettre au courant de la situation le roi David dont l’âge n’a pas affaibli sa connaissance de la pensée de Dieu ni sa confiance en lui. Il confirme ce qu’il avait déjà communiqué à Bath-Shéba et promet d’agir le jour même pour transmettre la royauté à Salomon. Cette promesse est l’occasion d’un rappel émouvant de ce que l’Éternel a été pour David : “L’Éternel… a racheté mon âme de toute détresse”. Gardons le souvenir de ce que Dieu a été pour nous dans les épreuves et rappelons-le avec reconnaissance.

Quand David avait soulevé la question de l’habitation de Dieu, Nathan lui avait spontanément répondu : “Fais tout ce qui est dans ton cœur, car l’Éternel est avec toi”. Mais la nuit suivante, l’Éternel lui avait donné pour David une autre réponse, plus complète : son dessein était de “faire une maison” à David et de mettre sur son trône un fils qui bâtirait la maison de l’Éternel2 Samuel 7. 11-16. Le moment était venu de le réaliser en Salomon. Celui-ci n’est que la première étape annonçant Christ, vrai fils de David, vers lequel Dieu regarde et dont le règne sera sans fin, couronnement du dessein divin de grâce et de gloire envers David.

Nathan est conduit par la connaissance de la pensée divine et par le discernement spirituel. C’est par la Parole que les pensées de Dieu se font connaître ; pour discerner sa volonté dans un cas précis, nous avons aussi besoin d’être proches de lui, dans sa communion, dans sa lumière1 Jean 1. 6, 7. Ne négligeons ni la connaissance de sa Parole, ni la proximité de Dieu. Notons qu’un discernement marqué des personnes, des circonstances et des temps1 Chroniques 12. 33 peut être une opération spéciale de l’Esprit que le Seigneur accorde “en vue de l’utilité” 1 Corinthiens 12. 7-10.

Les dispositions de David et l’onction de Salomon : versets 32-40

Le roi met immédiatement à exécution la promesse faite à Bath-Shéba. En opposition aux inventions d’Adonija, dont la fête continue de se dérouler à En-Roguel, tout est maintenant disposé par David lui-même pour l’intronisation de son fils Salomon. Le centre de cette cérémonie est l’onction d’huile par le sacrificateur Tsadok, qui se déroule à Guihon.

Deux rois déjà avaient été oints par le prophète Samuel : Saül (10. 1) et David (16. 13). Cette onction signifiait que le sacrificateur qui, selon la loi de Moise, agissait comme médiateur entre Dieu et le peuple, était mis de côté. Ce changement dans les voies de Dieu avait été communiqué par Dieu à Éli défaillant par le moyen d’un homme de Dieu1 Samuel 2. 30-35.

Le sacrificateur était remplacé par le roi, l’oint de l’Éternel responsable de conduire son peuple sur des chemins de piété, de dépendance et d’obéissance à Dieu. Cette responsabilité est le caractère sous lequel la royauté est présentée dans le livre des Rois. Dieu l’accompagne toutefois toujours de sa miséricorde. Il se réserve aussi d’accomplir finalement ses promesses. Tout cela était contenu dans l’annonce faite à David concernant Salomon2 Samuel 7. 12-16 et au-delà de Salomon, Christ, l’Oint, le Messie. L’onction du roi était le symbole du remplacement de la sacrificature par la royauté ; en Christ les deux fonctions seront réunies : Il est salué “sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédec” Psaume 110. 4 ; Hébreux 5. 6, lequel était roi de justice et roi de paixHébreux 7. 2. Christ n’a pas encore pris son pouvoirApocalypse 12. 10, mais la foi le contemple déjà oint roi sur SionPsaume 2. 6.

Les fidèles de David recueillent ses instructions et les exécutent à la lettre (versets 34, 39). Une beauté morale particulière s’attache à la personne de Benaïa. Serviteur fidèle de David p, il manifeste ici les pensées d’un cœur dépourvu d’ambition, qui se réjouit (versets 36, 37) dans l’élévation de l’élu de Dieu. Plus loin (verset 44), il est accompagné de ceux sur lesquels il avait autorité2 Samuel 20. 23. Dès le chapitre 2 on le voit au service de Salomon, qui fait de lui le chef de son armée (4. 4). Le peuple se joint à ce noyau fidèle et exprime à son tour une grande et sainte joie (verset 40).

Salomon sur le trône. Adonija saisi de peur : versets 41-53

La suite des événements nous est rapportée par le récit que vient en faire Jonathan, fils d’Abiathar, à Adonija. “Salomon”, dit-il, “est assis sur le trône du royaume” (verset 46). La conspiration d’Adonija est déjouée et se dissipe dans la peur.

Jonathan n’a pas suivi son père Abiathar dans la trahison. Quand il vient à En-Roguel, c’est porté par la joie des nouvelles de Jérusalem qui, pour lui, sont de bonnes nouvelles (verset 43).

La continuité de la royauté est maintenant assurée : elle passe sans rupture des mains de l’élu du cœur de Dieu, souffrant et pourchassé, puis établissant progressivement son royaume par la victoire sur ses ennemis, à celles de cet autre élu dont le royaume sera justice et paix. La première phase de la vie de David nous parle du rejet de Christ par Israël ; la seconde phase, du moment où Christ soumettra ses ennemis jusqu’à en faire “le marchepied de ses pieds” Psaume 110. 1 ; Hébreux 1. 13. Le règne de Salomon préfigure celui de Christ. Il faut donc ces deux hommes pour représenter le rejet, puis la réception de Christ, roi sur Israël et dominateur des nations. L’Esprit conduit les serviteurs du roi qui bénissent David et Salomon (verset 47) – et David lui-même, qui bénit l’Éternel – à une joie et des actions de grâces à la hauteur de la beauté morale de ce moment.

Les bonnes nouvelles de Jonathan sont pour les rebelles un sujet de terreur. Adonija cherche une assurance pour sa vie auprès de l’autel, symbole de la grâce. En fait, c’est à la patience de Salomon qu’il doit, temporairement, son salut. Son cœur n’est pas changé et lorsque, mis à l’épreuve, il se manifestera de nouveau, le jugement ne pourra plus être détourné (2. 13-25).

1 Rois 1

1Et le roi David était vieux, avancé en âge. Et on le couvrit de vêtements, mais il ne fut pas réchauffé. 2Et ses serviteurs lui dirent : Qu’on cherche pour le roi, mon seigneur, une jeune fille vierge, et qu’elle se tienne devant le roi, et qu’elle le soigne, et qu’elle couche dans ton sein, et que le roi, mon seigneur, se réchauffe. 3Et on chercha une belle jeune fille dans tous les confins d’Israël ; et on trouva Abishag, la Sunamite, et on l’amena au roi. 4Et la jeune fille était extrêmement belle ; et elle soignait le roi et le servait ; mais le roi ne la connut pas.

5Et Adonija, fils de Hagguith, s’éleva, disant : Moi, je serai roi. Et il se procura des chars et des cavaliers, et 50 hommes qui couraient devant lui. 6Et son père ne l’avait jamais chagrinéa, en disant : Pourquoi fais-tu ainsi ? Et il était aussi un très bel homme ; et sa mèreb l’avait enfanté après Absalom. 7Et il conféra avec Joab, fils de Tseruïa, et avec Abiathar, le sacrificateur, et ils aidèrent Adonija et le suivirentc. 8Mais Tsadok, le sacrificateur, et Benaïa, fils de Jehoïada, et Nathan, le prophète, et Shimhi, et Réï, et les hommes forts qui étaient à David, ne furent pas avec Adonija.

9Et Adonija sacrifiad du menu et du gros bétail et des bêtes grasses, près de la pierre de Zokheleth, qui est à côté d’En-Roguel. Et il invita tous ses frères, les fils du roi, et tous les hommes de Juda, serviteurs du roi. 10Mais il n’invita pas Nathan, le prophète, ni Benaïa, ni les hommes forts, ni Salomon, son frère.

11Et Nathan parla à Bath-Shéba, mère de Salomon, en disant : N’as-tu pas entendu qu’Adonija, fils de Hagguith, règne ? Et notre seigneur David ne le sait pas. 12Maintenant donc viens, et que je te donne un conseil, je te prie, et sauve ta vie et la vie de ton fils Salomon. 13Va, et entre auprès du roi David, et dis-lui : Ô roi, mon seigneur, n’as-tu pas juré à ta servante, en disant : Salomon, ton fils, régnera après moi, et lui s’assiéra sur mon trône ? Et pourquoi Adonija règne-t-il ? 14Voici, pendant que tu parleras encore là avec le roi, moi je viendrai après toi, et je confirmeraie tes paroles. 15Et Bath-Shéba entra auprès du roi, dans la chambre ; et le roi était très vieux ; et Abishag, la Sunamite, servait le roi. 16Et Bath-Shéba s’inclina, et se prosterna devant le roi. Et le roi [lui] dit : Que veux-tu ? 17Et elle lui dit : Mon seigneur, tu as juré par l’Éternel, ton Dieu, à ta servante : Salomon, ton fils, régnera après moi, et il s’assiéra sur mon trône. 18Et maintenant, voici Adonija règne ; et maintenantf, ô roi, mon seigneur, tu ne le sais pas. 19Et il a sacrifié des bœufs et des bêtes grasses, et du menu bétail en abondance, et il a invité tous les fils du roi, et Abiathar, le sacrificateur, et Joab, le chef de l’armée ; mais Salomon, ton serviteur, il ne l’a pas invité. 20Et quant à toi, ô roi, mon seigneur, les yeux de tout Israël sont sur toi, pour que tu leur déclares qui doit s’asseoir sur le trône du roi, mon seigneur, après lui. 21Et il arrivera que, quand le roi, mon seigneur, sera endormig avec ses pères, moi et mon fils Salomon, nous serons [trouvés] coupables. 22Et voici, elle parlait encore avec le roi, que Nathan, le prophète, arriva. 23Et on l’annonça au roi, en disant : Voici Nathan, le prophète. Et il entra devant le roi, et se prosterna en terre sur sa face devant le roi. 24Et Nathan dit : Ô roi, mon seigneur, as-tu dit : Adonija régnera après moi, et lui s’assiéra sur mon trône ? 25Car il est descendu aujourd’hui, et a sacrifié des bœufs et des bêtes grasses, et du menu bétail en abondance, et a invité tous les fils du roi, et les chefs de l’armée, et Abiathar, le sacrificateur ; et voilà, ils mangent et boivent devant lui, et disent : Vive le roi Adonija ! 26Mais moi, ton serviteur, et Tsadok, le sacrificateur, et Benaïa, fils de Jehoïada, et ton serviteur Salomon, il ne nous a pas invités. 27Est-ce de la part du roi, mon seigneur, que cette chose a lieu ? et tu n’as pas fait connaître à tes serviteursh qui s’assiéra sur le trône du roi, mon seigneur, après lui. 28Et le roi David répondit et dit : Appelez-moi Bath-Shéba. Et elle entra devant le roi, et se tint devant le roi. 29Et le roi jura, et dit : L’Éternel est vivant, qui a racheté mon âme de toute détresse, 30que, comme je t’ai juré par l’Éternel, le Dieu d’Israël, disant : Salomon, ton fils, régnera après moi, et lui s’assiéra sur mon trône, à ma place, – ainsi je ferai ce jour-ci. 31Et Bath-Shéba s’inclina, le visage contre terre, et se prosterna devant le roi, et dit : Que le roi David, mon seigneur, vive à toujours !

Notes

alitt. : ne l’avait pas chagriné dès ses jours.
blitt. : et elle.
clitt. : aidèrent après Adonija.
dplutôt : tua, ici et v. 19, 25.
elitt. : remplirai.
fqqs. lisent : toi, au lieu de : maintenant.
gailleurs aussi : couché.
hd’autres lisent : ton serviteur.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)