Jézabel était énergique pour entraîner Israël à servir les idoles. Elle représente le principe actif de corruption et d’idolâtrie dans l’Église, dont l’effet est de conduire les serviteurs de Christ à s’associer au malApocalypse 2. 19-21.
Jézabel agit : elle envoie, elle parle. Élie, habitué pourtant à entendre la parole de l’Éternel, prend peur à la parole de cette femme impie.
Nous venons de voir que le secret d’un service fidèle réside dans la confiance et l’obéissance à la parole de Dieu. La Parole nous enseigne aussi que, dans nos combats, nous devons d’abord revêtir l’armure complète de Dieu pour résister au mauvais jour, et après avoir tout surmonté, tenir fermeÉphésiens 6. 13.
“Élie était un homme ayant les mêmes passions que nous” Jacques 5. 17. Sa défaillance d’un moment doit servir d’avertissement, car tout enfant de Dieu est engagé dans un combat qui ne prendra fin qu’au ciel.
Achab a fait “tout ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, plus que tous ceux qui avaient été avant lui”. Il a ajouté à son péché d’épouser Jézabel, une étrangère active dans l’idolâtrie. Sous son influence, il a multiplié son péché en servant Baal (16. 30-32). Ce qu’Élie a fait n’a pas touché sa conscience. Il raconte à Jézabel les détails de la scène sans l’ombre de la crainte de Dieu et ne produit chez elle qu’un violent désir de vengeance.
Élie trouve d’abord refuge sous un genêt ! De cet abri précaire, il demande la mort pour son âme et ajoute : “Car je ne suis pas meilleur que mes pères”. Peut-être, avait-il pensé qu’il était un prophète puissant lorsque le feu du ciel descendait sur l’autel du mont Carmel et maintenant il n’était qu’un fugitif devant une femme ! Cette expression traduit plus de déception que d’humilité. Mais Dieu avait une tout autre pensée à l’égard de son serviteur découragé, et, bien loin de le prendre au mot, il va le préparer pour l’enlever au ciel, sans passer par la mort ! Tout d’abord, il place devant lui un gâteau cuit sur des pierres chaudes, et une cruche d’eau. L’offrande de gâteau est une image de Christ dans son parfait service sur la terre à la gloire de DieuLévitique 2. L’eau est une image de la Parole qui sanctifie, car elle est la véritéJean 17. 17 : elle nous montre ce que nous sommes devant Dieu et nous apporte les réponses de sa grâce.
Par deux fois, l’ange réveille Élie et l’invite à manger et à boire ce qui est préparé pour lui : telle est la sollicitude du bon Berger dont David a dit : “Il restaure mon âme ; il me conduit dans des sentiers de justice, à cause de son nom” Psaume 23. 3. Fortifié par les aliments donnés par Dieu, Élie va pouvoir s’engager dans un tel chemin, où il va apprendre qu’il a lui-même, comme le peuple, besoin de la grâce de Dieu.
Après quarante jours de marche dans le grand désert où Dieu avait éprouvé IsraëlDeutéronome 8. 2 pendant quarante ans, Élie arrive à la montagne de Horeb, où la loi avait été donnée au peuple. Élie va se tenir devant l’Éternel sur la même montagne que Moïse autrefois. Peut-être est-il entré dans la caverne même où l’Éternel avait caché MoïseExode 33. 22. Plus tard, avec Moïse, il se trouvera dans la compagnie du Seigneur Jésus, sur “la sainte montagne”, pour parler de sa mort qu’il allait accomplir à JérusalemLuc 9. 30 ; 2 Pierre 1. 17, 18.
Élie entend à nouveau la parole de l’Éternel, non plus pour l’envoyer à son service, mais pour sonder son cœur. “Que fais-tu ici, Élie ?” Élie expose en quelques mots sa propre fidélité, la déchéance d’Israël et son isolement : “Je suis resté, moi seul”. La réponse divine est immédiate : “Sors, et tiens-toi sur la montagne devant l’Éternel”. C’est là, à découvert, qu’il doit apprendre. N’a-t-il pas dit : “L’Éternel devant qui je me tiens” (17. 1) ?
Le vent, le tremblement de terre, le feu, sont à la disposition de Dieu pour juger les hommes ; mais ils ne révèlent pas ce qu’il est. Ils sont si terrifiants qu’Élie reste dans la caverne. “Si tu prends garde aux iniquités, Seigneur, qui subsistera ? Mais il y a pardon auprès de toi, afin que tu sois craint” Psaume 130. 3, 4.
Lorsqu’il entend la douce voix de la grâce, Élie comprend que Dieu est là. Il sort, car le Seigneur pardonne. Il couvre son visage dans une sainte crainte, car l’homme ne peut voir Dieu et vivreExode 33. 20.
À nouveau la question lui est posée : “Que fais-tu ici, Élie ?” et il y répond comme la première fois.
L’Éternel ne fait pas de reproches1 à son serviteur : il le renvoie “par son chemin”. C’est lui dire : Examine dans ton cœur ce qui t’a conduit jusqu’ici et retrouve le chemin de l’humble obéissance à ma parole.
Élie reçoit ensuite la mission d’oindre les trois instruments du gouvernement de Dieu sur Israël : Hazaël, Jéhu et Élisée.
Sur la réponse d’Élie, nous avons le commentaire de l’Esprit de Dieu par le moyen de Paul : c’était “faire requête contre Israël”. Ce qu’Élie déclare est vrai et appelle effectivement le châtiment sur Israël. “Mais que lui dit la réponse divine ?” “Je me suis réservé sept mille hommes qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal”. Cette dernière partie de la réponse de l’Éternel est une flèche pour la conscience d’Élie. Il pensait être seul et l’Éternel en discernait sept mille. Quelle leçon d’humilité qui s’adresse aussi à chacun de nous !
Plutôt que d’aller oindre Hazaël et Jéhu, et ensuite Élisée, Élie commence par accomplir ce service auprès de son successeur. Peut-être pourrait-on dire qu’il n’obéissait pas strictement à la parole de l’Éternel. Mais en réalité, Élie agissait selon l’esprit et non selon la lettre de cette parole. Avec une remarquable intelligence spirituelle et une humilité sans ostentation, il montre qu’il avait profité de la leçon et qu’au lieu de dire “moi seul”, il estimait Élisée supérieur à lui-mêmePhilippiens 2. 3. Il accepte d’être mis de côté et il oint Élisée pour qu’il soit prophète à sa place, selon la parole de l’Éternel (verset 16). Cette attitude de soumission à la discipline de l’Éternel est la preuve de son relèvement. Il ne prononce pas une parole, mais confie son service – dont son manteau est une figure – au fils de Shaphath. “Que t’ai-je fait ?” répond-il à Élisée, c’est-à-dire : « Je ne suis que l’instrument que l’Éternel a désigné pour t’engager dans son service. »
Élisée semble avoir aussitôt compris la portée des paroles d’Élie, car “il se leva et s’en alla après Élie”, en qui il voyait le grand prophète de l’Éternel. “Et il le servait”, prenant d’emblée la place de serviteur. Dans une incomparable perfection, le Christ Jésus, fils de l’homme, est venu, non pas “pour être servi mais pour servir, et pour laisser sa vie en rançon pour plusieurs” Marc 10. 45. Il est le parfait modèle.
Mais qu’il est réconfortant et instructif d’en voir quelques traits dans ces hommes de foi. L’attitude d’Élisée envers Élie fait penser à celle de Josué à l’égard de Moïse et à celle de Timothée à l’égard de PaulExode 33. 11 ; Philippiens 2. 22.
Élisée devait être prophète “à la place” d’Élie et son ministère devait avoir un autre caractère. Mais bien loin de se mettre en avant, Élisée veut servir Élie et apprendre en sa compagnie2 Rois 2. 2 aussi longtemps que Dieu le leur accorderait.