Aux yeux de Dieu, l’histoire de Jéroboam s’achève sur le rappel de son obstination à mal faire (13. 33, 34). Son règne est résumé dans la dernière partie du chapitre tandis que la mort de son fils sera le signe avant-coureur de la destruction de sa maison.
Jéroboam était idolâtre ; mais lorsque son fils Abija est malade, il se souvient d’Akhija, le prophète qui lui avait annoncé qu’il régnerait sur Israël. Craignant des reproches mérités de la part d’Akhija, il pense pouvoir le tromper en lui envoyant sa femme sous un déguisement.
Le prophète demeurait à Silo, lieu du royaume d’Israël auquel se rattachait encore le souvenir de la demeure du nom de l’Éternel au commencementJérémie 7. 12. Le stratagème de Jéroboam semblait devoir réussir : “Akhija ne pouvait voir”. Mais l’Éternel lui donna de reconnaître la femme de Jéroboam, malgré ses feintes, avant même qu’elle ne soit entrée dans sa maison ! Car Dieu “dissipe les projets des hommes rusés… il prend les sages dans leurs ruses” Job 5. 12, 13.
Quelle confusion pour la femme de Jéroboam, de se voir démasquée avant d’avoir pu dire un mot ! Elle se tient alors, muette, devant le prophète, et entend “des choses dures”. C’est elle qui va devoir rappeler à son mari ce que Dieu avait fait pour lui, et ce qu’il lui avait donné ; et comment il avait répondu à sa bonté par la désobéissance, par de mauvaises actions et par l’idolâtrie. “Tu m’as jeté derrière ton dos” : tel est le résumé des actes de Jéroboam.
Tous ces péchés vont amener sur Jéroboam et sa maison un terrible jugement. “Ceux qui me méprisent seront en petite estime” 1 Samuel 2. 30, dit l’Éternel. Ainsi, il allait ôter la maison de Jéroboam “comme on ôte le fumier”.
Dieu interrompt un moment l’énoncé de ces châtiments pour répondre à la femme de Jéroboam au sujet de son fils. “L’enfant mourra”. Ce qui est un jugement pour le roi et sa femme, est une grâce pour leur fils en qui “a été trouvé quelque chose d’agréable à l’Éternel”, car il est retiré avant que le mal n’arrive. Il entre dans la paixÉsaïe 57. 1, 2, avant que ne viennent les malheurs annoncés par le prophète sur la maison de Jéroboam : il ne s’y trouve plus rien qui puisse en retarder la destruction. N’y a-t-il pas là une figure de ce qui arrivera à la chrétienté apostate et au monde, lorsque les croyants auront été enlevés pour être avec le Seigneur1 Thessaloniciens 4. 17 ?
Akhija s’interrompt un instant : “mais quoi ? … déjà maintenant !” Car c’est une chose effrayante que de voir, si proche, le jugement qui vient.
La prophétie d’Akhija s’accomplit ; Abija meurt, pleuré par tout Israël.
La fin de l’histoire de Jéroboam est brièvement mentionnée ; elle est détaillée dans les chroniques des rois d’Israël, livre qui n’est pas dicté par l’Esprit de Dieu et est ainsi voué à l’oubli.
Ce ne peut être qu’à dessein que l’histoire de ce roi est encadrée par cette mention : “Le nom de sa mère était Naama, une Ammonite” (versets 21 et 31). Les mariages infidèles de Salomon avec beaucoup de femmes étrangères l’avaient détourné de l’Éternel : “Il bâtit un haut lieu… pour Moloc, l’abomination des fils d’Ammon” (11. 7). Ainsi, l’influence de Naama sur son fils n’avait pu être que mauvaise1.
Chose remarquable, il n’est pas dit ici qu’il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel. Cela nous est dit de Juda : la responsabilité de Roboam est ainsi soulignée par l’égarement de son peuple.
Cet égarement est caractérisé d’abord par l’idolâtrie, mais il s’accompagne d’un dérèglement moral qui conduit à toutes les “abominations des nations” (verset 24). C’est ce que l’apôtre Paul montre en Romains 1. 21-29.
L’intervention de Shishak, roi d’Égypte, est permise par l’Éternel comme discipline envers Roboam. Le livre des Chroniques nous révèle que “les chefs d’Israël et le roi s’humilièrent” et qu’alors “la colère de l’Éternel se détourna de Roboam” 2 Chroniques 12. 6, 12.
Les boucliers d’or, emblèmes de la gloire et de la protection de Dieu, emportés par Shishak, sont remplacés par des boucliers d’airain. Désormais, Juda est protégé dans la mesure où il juge ses voies devant Dieu – l’airain étant une figure du jugement.
Les immenses richesses de Salomon avaient fait place à la pauvreté, et les boucliers d’airain rappelaient au roi, quand il entrait dans sa maison, qu’il était sous la discipline de l’Éternel.
“Mais il fit le mal ; car il n’appliqua pas son cœur à rechercher l’Éternel” 2 Chroniques 12. 14. C’est pourquoi le récit de son règne s’achève, comme il a commencé, par ce rappel : “Et le nom de sa mère était Naama, une Ammonite”.