“Parce que tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts, que je t’ai commandés, je t’arracherai certainement le royaume… Toutefois… je donnerai une tribu à ton fils, à cause de David mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que j’ai choisie” (11. 11-13).
Dans ce chapitre, la parole de l’Éternel s’accomplit. Fidèle à la promesse qu’il avait faite à David, Dieu laisse une tribu à Roboam, son petit-fils : “J’ai une fois juré par ma sainteté, si (jamais) je mens à David ! Sa semence sera à toujours, et son trône comme le soleil devant moi” Psaume 89. 36-38.
Ainsi, les promesses de Dieu s’accompliront. En un jour proche maintenant, “un roi régnera en justice” Ésaïe 32. 1-4. Le gouvernement sera sur l’épaule de Christ, racine et postérité de DavidÉsaïe 9. 6, 7 ; Apocalypse 21. 16, quand il s’assiéra sur le trône de l’Éternel1 Chroniques 29. 23 et établira sur la terre son règne millénaire de justice et de paix.
Dès l’avènement du nouveau roi, la congrégation d’Israël, conduite par Jéroboam, vient solliciter l’allégement du dur service que Salomon avait imposé à son peuple à la fin de son règne.
Roboam se réserve trois jours pour répondre. Il les emploie à consulter deux groupes de personnes ; mais ce n’est là que l’apparence de la sagesse. N’aurait-il pas dû plutôt, se souvenant du début glorieux du règne de son père, demander à l’Éternel du discernement, afin de comprendre le juste jugement (3. 7-14) ? Nous avons, aujourd’hui, cette même ressource, car, si nous manquons de sagesse, demandons-la à Dieu qui donne libéralement et ne fait pas de reprochesJacques 1. 5.
En cherchant conseil auprès de deux sources différentes, Roboam se bornait à choisir entre deux avis, selon son propre discernement. Certes “chez les vieillards est la sagesse, et dans beaucoup de jours l’intelligence” Job 12. 12 ; Hébreux 5. 14 ; leur conseil était celui de l’expérience.
Mais Roboam se sentait sans doute plus proche des jeunes gens qui avaient grandi avec lui, ce qui ne pouvait leur avoir donné la sagesse, car on ne l’acquiert qu’auprès de Dieu.
Flatté dans son orgueil, Roboam répond au peuple avec dureté. Certes, le choix de Roboam montre son caractère et engage sa responsabilité dans la déchirure du royaume. Mais l’Éternel fait tout travailler à l’aboutissement de ce qu’il avait dit à Salomon (11. 12, 13) et à Jéroboam (11. 35).
Indignées par la réponse brutale de Roboam, dix des tribus d’Israël abandonnent la maison de David, se rebellent contre elle, et établissent Jéroboam roi sur tout Israël.
Roboam pense alors rétablir par la guerre, sa domination sur Israël. Mais un homme de Dieu, Shemahia, vient dissuader le roi de Juda d’entreprendre cette guerre. Il donne à cela deux raisons :
En cherchant à conserver, puis à récupérer son autorité sur les rebelles, Roboam se trompait puisque l’Éternel avait décidé de lui arracher une partie du royaume. Sous le gouvernement de Dieu en discipline, le seul moyen d’en retirer le bien qu’il se propose, c’est de lui être soumis et de le laisser faire en nous son travail jusqu’à ce qu’il donne l’issue.
Cette fois, Roboam et les siens écoutèrent la parole de l’Éternel, évitant ainsi beaucoup de souffrances et de désordre. Écouter la parole de Dieu est toujours la source de la bénédiction ; sa promesse demeure, fidèle : “Écoutez, et votre âme vivra” Ésaïe 55. 3.
La parole de l’Éternel adressée à Salomon, puis à Jéroboam par Akhija avait donné dix tribus à Jéroboam et une seule au fils de Salomon et “il n’y eut que la tribu de Juda seule qui suivit la maison de David” (verset 20). Cependant, au verset suivant, Roboam rassemble “toute la maison de Juda et la tribu de Benjamin” et l’Éternel approuve le ralliement de Benjamin à Juda en déclarant par Shemahia : “Parle… à toute la maison de Juda et de Benjamin, et au reste du peuple”, associant ainsi ces deux tribus qui ont formé ensemble le royaume de Juda.
Jéroboam commence par bâtir une ville : Sichem, ensuite Penuel. Par là, il manifeste son indépendance à l’égard de l’Éternel, comme autrefois Nimrod – dont le nom signifie “rebelle” – bâtit BabelGenèse 11. 8, 9. Ayant ainsi montré qu’il n’attendait rien de l’Éternel, mais qu’il méprisait ses promesses (11. 37, 38), Jéroboam établit un culte idolâtre, dans le but de s’attacher Israël, en le détournant de la maison de l’Éternel à Jérusalem. Ce culte est entièrement imaginé par Jéroboam, avec de lointaines références au culte de l’Éternel. Il fait deux veaux d’or – souvenir sans doute des idoles qu’il n’avait pu manquer de voir en Égypte – et les présente à Israël, non pas comme son dieu, mais comme ses dieux, violant ainsi les deux premiers commandements de l’allianceExode 20. 1-6. Cela est si grave aux yeux de Dieu que l’histoire des rois idolâtres d’Israël est scandée par le rappel du péché de Jéroboam, par lequel il avait fait pécher Israël (15. 30) 2 Rois 3. 3 ; 14. 24 ; 17. 22 ; 23. 15.
Un péché en entraîne un autre. Aux deux veaux d’or dressés à Dan et à Béthel aux deux extrémités du pays, Jéroboam ajoute aussi des sacrificateurs qui n’étaient pas des fils de Lévi, au mépris de l’ordonnance divineDeutéronome 10. 8, 9 ; 33. 8-10, ainsi que des fêtes au jour qu’il avait imaginé dans son cœur. Nous avons dans ce récit une figure de ce qui s’est passé dans la chrétienté. Par son œuvre à la croix, le Seigneur Jésus a fait “rois et sacrificateurs” tous ceux qu’il a “achetés pour Dieu, par son sang, de toute tribu et langue et peuple et nation” Apocalypse 5. 9, 10 ; 1. 6, 6. L’homme, pourtant, s’est arrogé le droit de nommer, d’investir des sacrificateurs, en dehors de l’autorité de Christ et de sa Parole.
Pour conclure, nous rappelons que Jéroboam avait institué ce culte, de peur que le peuple ne retourne à Jérusalem et à Roboam, car, dit-il : “Ils me tueront” (verset 27). Ne pouvons-nous répondre, à ces raisonnements, par une parole du Seigneur Jésus : “Quiconque voudra sauver sa vie la perdra ; et quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi, la trouvera” Matthieu 16. 25.