L’Éternel avait envoyé sa gloire avant même que Salomon n’ait présenté sa prière (8. 10, 11). Il approuvait ainsi la construction de cette maison et la fidélité de Salomon dans sa jeunesse et son âge mûr. Maintenant, en écho à l’apparition de Gabaon donnée au temps où Salomon était un “jeune garçon”, l’Éternel apparaît de nouveau au roi, alors qu’il a achevé tous les édifices royaux à Jérusalem. Salomon avait “pris plaisir” (verset 1) à leur construction, ayant conscience que ses entreprises étaient accompagnées de la faveur de Dieu et contribuaient de la sorte, non seulement à la gloire de son royaume, mais à celle de Dieu.
Lors de cette nouvelle apparition, Dieu confirme à Salomon l’exaucement de sa double prière, concernant le temple (8. 29 ; 9. 3) et concernant sa succession sur le trône (8. 25 ; 9. 5). Ce double exaucement scelle le début d’une ère particulière dans les relations de Dieu avec l’humanité : le Dieu des cieux avait un trône sur la terre (le temple) et son gouvernement universel se faisait par un fils de David, son oint2 Samuel 22. 51. Cette ère, inaugurée par le règne de paix de Salomon, aurait pu se prolonger “à toujours” (versets 3, 5). De fait, dans l’avenir prophétique, le règne terrestre de Christ, descendant ultime de la maison de David, n’aura pas de finLuc 1. 33. Il ne “sera pas détruit” Daniel 7. 14, mais quand les mille ansApocalypse 20. 4 seront accomplis, Christ remettra le royaume à Dieu le Père1 Corinthiens 15. 24. Ainsi s’accomplira la promesse assurée de Dieu à David2 Samuel 7. Historiquement, cette ère a pris fin quand Nebucadnetsar a renversé le trône de Juda2 Rois 24. 8 et brûlé la maison de l’Éternel2 Rois 25. 91 : c’est que la promesse renouvelée auprès de Salomon était assortie d’une condition sur la conduite du roi2 (versets 4, 5) et d’un avertissement lié à la conduite du peuple (versets 6-9). Or, malgré plusieurs réveils, la tribu de Juda, reste laissé à la maison de David pour représenter la nation tout entière, a persévéré dans l’idolâtrie. Dieu a dû exercer les jugements annoncés et rejeter sa maison et son peuple. Dans la suite du livre des Rois, on verra comment le comportement des rois a généralement fortement influencé, en bien ou en mal, celui du peuple. D’un autre côté, les réveils qu’Ézéchias et surtout Josias ont engagés, ont été peu profonds parmi le peuple2 Chroniques 34. 33 ; Jérémie 3. 10. Mais pour Dieu, le sort d’Israël dépendait étroitement de la conduite de son roi3.
Sur un seul homme, Dieu a pu laisser son regard reposer sur la terre avec un plaisir constant : son habitation alors n’était pas dans un édifice matériel mais en Christ qui habita (“dressa tabernacle”) au milieu de nousJean 1. 14 ; il reconnaissait en lui son Fils bien-aimé, au début de sa carrièreMatthieu 3. 17 comme plus tard sur “la sainte montagne” Matthieu 17. 5 ; 1 Pierre 1. 18 ; “en lui toute la plénitude s’est plu à habiter” Colossiens 1. 19.
Le roi Hiram “avait toujours aimé David” (5. 15) et avait reconnu avec une certaine révérence la sagesse de son fils Salomon (5. 21). Il s’était volontiers rendu à la requête du grand roi en le fournissant en matériaux pour la construction du temple et en lui envoyant l’ouvrier Hiram. Il avait été dédommagé pour cela d’année en année, tant que dura le chantier (5. 25). Il y avait alliance entre Salomon et lui (5. 26) et par là l’influence de Salomon s’étendait au-delà de son propre état. Ces relations convenaient à la grandeur de l’entreprise de Salomon, la construction d’une maison pour “l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui a fait les cieux et la terre” 2 Corinthiens 2. 12 et préfiguraient le concours qu’apporteront à Israël certaines nations lors du règne de Christ.
Maintenant les relations entre les deux rois changent de ton : Hiram appelle Salomon “mon frère” (verset 13) et les deux hommes se font mutuellement des cadeaux (vingt villes : verset 11 ; cent vingt talents d’or : verset 14). À première vue, quelle différence entre les échanges du chapitre 5 et ceux du chapitre 9 ? La Parole nous montre de diverses manières que Dieu désapprouve le don que Salomon fait ici.
Tout d’abord, tout Israélite pieux était attaché à la portion du pays qu’il avait reçue en héritage pour en jouir (21. 3) Nombres 27. 1-11 ; le pays dans son ensemble avait été en principe ôté aux nations qui l’occupaient, pour que Dieu pût y installer son peuplePsaume 44. 3, qui était là comme l’hôte de Dieu, car le pays était à luiLévitique 25. 23. En donnant à un étranger une portion du pays, même petite ou de valeur apparemment secondaire, Salomon oublie les droits de Dieu, sa responsabilité de roi sur tout Israël, et l’affection qu’il aurait dû entretenir pour les dons de Dieu.
De plus, il s’attire le mépris d’un homme du monde (verset 13), qui ne peut apprécier la beauté du “pays lointain” Ésaïe 33. 17. N’espérons pas faire partager les joies spirituelles aux incrédules : les concessions, avec les hommes du monde sont sans profit pour les deux parties. Nous apprendrons peut-être par là “le chemin des nations” Jérémie 10. 2, mais eux ne pourront pas goûter le sel de la Parole, si celui-ci a perdu sa saveur par manque de séparationMatthieu 5. 13. Bien entendu, soyons toujours prêts en revanche à apporter la parole de la grâce, assaisonnée de selColossiens 4. 5, 64.
Salomon a réalisé d’immenses travaux dans “tout le pays de sa domination”, pour son administration et sa sécurité. Des villes stratégiques sont rebâties et fortifiées. En offrant à sa fille, femme de Salomon, la ville de Guézer prise aux Cananéens, le Pharaon reconnaît les droits de Salomon. Les Cananéens qui subsistent dans le pays ne sont pas mis à mort, mais ils sont assujettis comme esclaves pour les travaux, en contraste avec les Israélites qui servent librement. L’union de Salomon avec la fille5 du Pharaon établissait les droits de Salomon sur le trône d’Égypte. Mais sa domination sur les nations qui avaient autrefois opprimé Israël n’était pas une oppression ; c’était une alliance de paix et de bénédiction, image des relations de ces nations avec Christ pendant son règne. Seulement cette relation n’aura pas le même caractère d’intimité que celle avec Israël rétabliÉsaïe 19. 23-25 ; Zacharie 14. 18-21.
Salomon offrait des sacrifices aux trois grandes fêtes de l’annéeDeutéronome 16. 16 sur l’autel d’airain décrit en 2 Chroniques 4. 1 et mentionné seulement ici dans le livre des Rois. Il fait aussi brûler de l’encens sur l’autel d’or, ce qui confirme sa fonction sacerdotale déjà mentionnée. En effet cela ne lui est pas reproché comme cela le sera plus tard à Ozias (Azaria) 2 Chroniques 26. 16-18.
Les serviteurs d’Hiram ont participé aux constructions entreprises par Salomon. Ils sont ici associés aux serviteurs de Salomon pour aller chercher de l’or d’Ophir6, image des richesses des nations qui doivent affluer à JérusalemPsaume 45. 10 ; 60. 7.