“Oui, il y a pour l’argent un endroit d’où on le tire… l’homme… explore jusqu’à l’extrémité de tout… Son œil voit tout ce qui est précieux… – Mais la sagesse, où la trouvera-t-on ? et où est le lieu de l’intelligence ? – La crainte du Seigneur, c’est là la sagesse” Job 28. 1-28. Job décrit ainsi les efforts de l’homme pour découvrir les secrets de l’univers, par son industrie, sa science, sa philosophie. Mais rien de cela ne lui a permis de trouver la sagesse, car elle n’est qu’en Dieu et ne se discerne que par son Esprit1 Corinthiens 2. 11.
La renommée de Salomon était en relation avec le nom de l’Éternel : c’était le secret de sa sagesse, une sagesse telle que la reine de Sheba, dans son lointain pays, en avait entendu parler. C’est ainsi que l’Évangile a annoncé Jésus. En venant des bouts de la terre pour entendre la sagesse de SalomonMatthieu 12. 42, cette reine du midi est une figure de ceux qui, par la foi, viennent à Christ, “la sagesse de Dieu” 1 Corinthiens 1. 24 ; Proverbes 8.
Elle trouve alors la réponse à tout ce qu’elle avait sur le cœur, car Dieu avait donné à Salomon un cœur large comme le sable qui est sur le bord de la mer. Celui qui parla sur les arbres, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope et sur tous les êtres vivants (versets 9-34), pouvait bien répondre à la reine de Sheba.
Aujourd’hui nous avons en Christ “plus que Salomon” Matthieu 12. 42, car celui qui l’a trouvé a trouvé la vie et a acquis faveur de la part de l’ÉternelProverbes 8. 35.
La reine de Sheba avait entendu parler de la sagesse de Salomon ; maintenant elle en voit les effets dans la maison qu’il avait bâtie, dans ce qu’on y trouve, et dans ceux qui sont attachés à son service.
La table de Salomon présente des mets choisis : le roi s’en nourrit et les partage avec ses hôtes. La tenue de ses serviteurs reflète sa richesse et sa gloire, tandis que ses officiers accomplissent leur service dans l’ordre établi par le roi. Leurs vêtements sont en accord avec la gloire du souverain. Enfin, la reine admire la rampe par laquelle Salomon montait dans la maison de l’Éternel. Là se manifeste, en effet, ce qu’il y a de plus élevé dans la gloire du roi : son entrée dans la présence de Dieu.
Toutes ces choses sont des figures des gloires de Christ, que nous admirons déjà par la foi, assis sur le trône de son PèreApocalypse 3. 21. Les croyants participent aux mets de sa table : “Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ” 1 Jean 1. 3. La tenue des rachetés de Christ doit donc les distinguer, au milieu d’une génération perversePhilippiens 2. 15, aussi bien que dans la maison de Dieu caractérisée par l’ordre (chacun étant placé par Christ pour son service1 Corinthiens 12. 18) et par la dignité que les vêtements représentent.
Lorsque la foi sera changée en vue et que les rachetés seront alors faits semblables à Christ, ce qu’ils verront dépassera infiniment ce qu’ils auront entendu à son sujet, durant leur vie sur la terre.
La reine de Sheba, émerveillée de ce qu’elle a vu, réalise le bonheur de ceux qui servent dans la présence de Salomon et elle bénit l’Éternel. Aujourd’hui les croyants, qui sont aussi des serviteurs, goûtent la communion avec le Père et avec son Fils ; ils s’écrient : “Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ !” 2 Corinthiens 1. 3 ; Éphésiens 1. 3 ; 1 Pierre 1. 3.
La reine de Sheba avait apporté à Salomon des présents correspondant à sa gloire royale1 et à sa gloire morale. Mille ans plus tard environ, des mages vinrent de loin, apportant aussi de l’or et des aromates au roi des Juifs qui vivait ignoré à BethléemMatthieu 2. 1, 2, 11. Ils avaient discerné en lui, à la fois le Roi des rois, digne de tout honneur et de toute gloire, ce dont l’or est la figure, et le Sauveur qui allait s’offrir lui-même à Dieu, en parfum de bonne odeur – ce qui correspond à l’encens et à la myrrhe. Certes Salomon est une figure de Christ dans sa glorieuse royauté ; la reine de Sheba honorait le roi de gloire. Mais le N.T. nous révèle un autre aspect de la grandeur de Christ, celui qu’évoquent les aromates, c’est-à-dire ses souffrances et sa mort. Dans son langage poétique, l’Apocalypse nous le montre au milieu du trône, dans sa parfaite dignité, et en même temps “comme immolé” Apocalypse 4. 6.
Enfin, la reine de Sheba reçoit des dons. Si précieux qu’aient été les présents qu’elle avait offerts à Salomon, elle avait compris que rien ne pouvait l’honorer davantage que de lui exprimer ses besoins. Nous ne pouvons aimer Jésus que si nous le connaissons comme celui qui nous aime, et qui met à notre dispositions ses richesses insondables.
Ce qu’apportait Hiram est mentionné entre parenthèses, pour montrer que toutes les richesses du monde étaient à la disposition de Salomon.
Au début de son règne, Salomon s’était assis sur le trône de David, comme il l’avait ordonné (1. 35). Nous avons là une figure de la place qu’occupe Christ, jusqu’à ce que Dieu ait mis ses ennemis pour le marchepied de ses piedsPsaume 110. 1. Maintenant, les immenses richesses de Salomon et la prospérité d’Israël sont mentionnées en relation avec son trône d’ivoire et d’or, symbole de son autorité et de sa grandeur (verset 30). Le trône de gloire de Christ trouve sa représentation symbolique dans celui de Salomon : il est haut et élevé (les degrés). La puissance du roi y est figurée par les lionsProverbes 30. 30. L’or qui recouvre exactement l’ivoire symbolise la parfaite justice de Christ, associée à la profondeur de ses affections et de sa grâceCantique des cantiques 5. 14. La grâce règne par la justice.
Selon ses promesses (3. 3), Dieu donne aussi de grandes richesses à Salomon. Avec l’or qui lui arrivait, Salomon fit deux cents grands boucliers et trois cents petits. Ils symbolisent sa reconnaissance pour la protection que l’Éternel, à cause de son amour pour Israël (10. 9), lui accordait dans les grandes et les petites choses. Ainsi l’Éternel donnait la paix à son peuple (5. 5).
Le chapitre s’achève par la description de la grandeur de Salomon. À partir du chapitre 4, Dieu laisse entrevoir en figure ce que sera la splendeur du royaume à venir, sous le règne de Christ, dont la domination ne passera pasDaniel 2. 44 ; 7. 27.
Salomon fut ainsi plus grand que tous les rois de la terre : Dieu l’avait fait prospérer merveilleusement. Ainsi sont exaltées la grandeur et la bonté du Dieu qui veut bénir, avant que soit constatée l’incapacité de l’homme à répondre à ses bienfaits.