Nous venons de voir comment l’Éternel avait donné à Salomon une gloire exceptionnelle. Une nouvelle période de l’histoire de ce grand roi est introduite par un “mais”. “Mais le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères” … Ces quelques mots résument et expliquent sa chute car ils montrent que Salomon avait désobéi aux commandements de l’Éternel en prenant beaucoup de femmesDeutéronome 7. 17 et en s’attachant par amour à des femmes venant de nations idolâtresDeutéronome 7. 3, 4.
Cependant, la fille du Pharaon occupe une place à part parmi ces étrangères. Elle représente en effet l’accomplissement à venir des propos de Dieu : associer les nations à la bénédiction d’Israël, selon la prophétie d’ÉsaïeÉsaïe 19. 21-25. Il n’en était pas de même des autres femmes auxquelles il s’était attaché. Il ne les amena pas à aimer l’Éternel, mais au contraire elles l’entraînèrent rapidement à servir leurs idoles. “Nul ne peut servir deux maîtres”, dit le Seigneur JésusMatthieu 6. 24 ; on ne peut associer le culte du vrai Dieu et celui des idoles2 Corinthiens 6. 14-17.
Il s’agit donc là d’un principe constant des voies de Dieu envers ceux qui viennent à lui. Ainsi l’Éternel eut de la colère contre Salomon, à qui il s’était révélé à deux reprises à ce sujet (9. 6, 8). La perte du royaume allait être un châtiment douloureux pour Salomon : à trois reprises l’Éternel lui dit : “Je te l’arracherai…” La raison est que le roi n’avait pas gardé l’alliance de l’Éternel.
Mais même alors la fidélité de l’Éternel demeure… envers David ! N’avait-il pas dit, en effet : “Si jamais je mens à David !” Psaume 89. 36, 37. Dieu a toujours devant lui la gloire de Christ et son règne à venir1 Corinthiens 15. 25. L’Éternel n’a pas rejeté Salomon, comme il avait rejeté Saül1 Samuel 16. 1 ; mais il exerce envers lui son gouvernement, tout en en limitant les effets “à cause de David”.
De même aussi lorsque Dieu discipline et “fouette” ceux qui, par la foi, sont devenus ses enfants, il a toujours devant lui Christ et ses perfections, de sorte qu’il agit comme un Père sage, pour le profit de ceux qu’il aime.
La paix et la prospérité avaient caractérisé le royaume d’Israël, jusqu’au jour où l’infidélité de Salomon s’est manifestée. L’Éternel lui suscite maintenant des adversaires qui vont troubler la tranquillité du peuple et de son roi. La sage autorité qui marquait le début du règne fait place à un joug pesant et à un dur service (12. 4). Le cœur des fils d’Israël est ainsi préparé à la division du royaume annoncée à Salomon.
Le premier adversaire est Hadad, un Édomite, c’est-à-dire un descendant d’Ésaü, ennemi traditionnel d’Israël. La haine d’Ésaü pour Jacob se poursuit dans ses descendants. Hadad avait été très bien accueilli par le Pharaon qui en fit son beau-frère et le combla d’honneurs. Néanmoins, le désir de faire du mal à Israël fut assez fort pour lui faire quitter la cour du Pharaon.
Cette même haine pour le peuple de Dieu dirigea aussi Rezon qui finit par régner sur la Syrie et persista dans son hostilité envers Salomon, toute sa vie.
Les deux premiers ennemis étaient des étrangers ; le troisième est un Éphratien ou Éphraïmite, Israélite par conséquent, et “homme fort et vaillant”. Salomon lui avait confié la grande responsabilité de fermer la brèche de la ville de David. Mais quand Salomon vit en Jéroboam le futur roi des dix tribus d’Israël, il chercha à faire mourir cet homme qu’il considérait comme un usurpateur.
C’était oublier que Jéroboam avait été choisi par l’Éternel, le Dieu d’Israël, selon l’acte symbolique du prophète Akhija ; et rien, ni personne ne peut s’opposer à l’accomplissement de ce que Dieu a ditNombres 23. 19.
En donnant à Jéroboam les dix tribus constituant le royaume séparé d’Israël, l’Éternel lui rappelle ses desseins à l’égard de David son serviteur, et sa volonté de maintenir pour lui-même une lampe à Jérusalem, c’est-à-dire le témoignage de sa présence dans cette ville.
Quelles que soient les défaillances de son peuple, Dieu poursuit souverainement ses plans, pour glorifier Christ, en accomplissant ses promesses envers lui et envers son peuple.
Jérusalem est la ville de David (verset 43), le lieu choisi par l’Éternel pour y placer son nom. La montagne de Sion que l’Éternel aima et où il bâtit son sanctuaire, est associée à David son serviteurPsaume 78. 68-71, en vue de la bénédiction d’Israël sous le règne de Christ.
Jéroboam devait ainsi comprendre que, si l’Éternel châtiait Salomon, Juda et Jérusalem restaient sa possession.
De plus, en même temps qu’il lui donne un royaume, l’Éternel promet à Jéroboam de lui bâtir une maison stable. Toutefois, l’accomplissement de cette promesse ne peut avoir lieu que si Jéroboam fait ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, en gardant ses statuts et ses commandements.
Jéroboam s’enfuit alors en Égypte où il attend la mort de Salomon, pour venir recevoir le royaume d’Israël, selon la promesse fidèle de l’Éternel.
Le règne de Salomon est ici brièvement résumé. Tout ce qu’il fit est consigné dans “le livre des actes de Salomon”. Ce livre, écrit par les chroniqueurs du roi, ne nous a pas été conservé ; Dieu seul pouvait écrire l’histoire de Salomon pour l’instruction et le profit de ses enfants. C’est pourquoi le livre des Rois nous montre la faillite de l’homme dans sa responsabilité envers Dieu, tandis que le livre des Chroniques ne traite que de ce que la grâce de Dieu a opéré dans et par Salomon.
“Or toutes ces choses… ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints” 1 Corinthiens 10. 11.