Salomon et son royaume montrent la gloire du royaume futur de celui qui est plus grand que SalomonLuc 11. 31.
Après l’heure du jugement (chapitre 2), et celle de la justice (chapitre 3), on trouve le royaume pleinement établi dans la main de Salomon : l’ordre, l’unité et la paix sont maintenus, le royaume est administré d’une façon qui concourt à la bénédiction du peuple et à la gloire du roi.
Onze princes sont placés auprès du roi et douze intendants sur tout Israël. Le nombre douze exprime, dans la Parole, la perfection gouvernementale (voyez les douze stèles pour les douze tribusExode 24. 4 ou les douze portes de la Jérusalem célesteApocalypse 21. 12) ; il n’est atteint ici que pour les intendants. La perfection de l’administration du royaume de Salomon n’est pas complète. Elle le sera seulement en Christ. Parmi les princes, relevons Azaria, “principal officier” ou sacrificateur ; il est le descendant de Tsadok, le sacrificateur fidèle (1. 8), probablement son petit-fils1 Chroniques 5. 35. Josaphat, fils d’Akhilud, occupe la même fonction qu’il occupait sous David2 Samuel 8. 16, celle de rédiger les chroniques1 ; en ce temps-là, l’énumération de ceux qui entouraient le roi se limitait non à onze mais à six ou huit noms2 Samuel 20. 23-26. Le fidèle Benaïa est élevé à cette dignité de prince. La grâce se manifeste par la présence d’Abiathar dans cette nomenclature : déchu de sa charge (2. 27), le titre de prince lui est néanmoins donné parce qu’il avait porté l’arche (2. 26). Un autre Azaria, prince, est préposé sur les douze intendants. Ces derniers administrent localement le pays pour, en particulier, pourvoir à l’entretien de la maison du roi, chacun l’un des douze mois de l’année. Parmi les croyants aujourd’hui, certains ont la responsabilité de donner à ceux qui sont dans la maison de Dieu, les “domestiques” du Seigneur, “leur nourriture au temps convenable” Matthieu 24. 45. Trois de ces intendants étaient au-delà du Jourdain, le royaume de Salomon recouvrant bien l’ensemble des territoires distribués aux tribus d’Israël par MoïseNombres 32 ; Josué 14-21.
Les deux paragraphes suivants nous parlent de la bénédiction d’Israël, pour, tout aussitôt, en revenir aux gloires du roi.
D’abord Israël est nombreux et se réjouit. Manger et boire n’est pas ici le signe d’une insouciance impieMatthieu 24. 38 ou d’une joie impureExode 32. 6, mais l’expression d’une joie partagée à cause de ce que Dieu a donné. C’est ainsi qu’Israël sera consolé pendant le millénium, quand Dieu leur fera – ainsi qu’aux nations – un “festin de choses grasses, un festin de vins vieux” Ésaïe 25. 6. Mais la puissance de Salomon s’étendait plus loin que ce premier cercle d’Israël proprement dit, car les royaumes voisins lui étaient soumis (verset 1) et lui rendaient un tribut (verset 1), contribuant à son royal ordinaire (verset 2). Ainsi sa domination allait du fleuve Euphrate – sur lequel se situait Thiphsakh – jusqu’à la mer Méditerranée – bordée par les états Philistins, dont fait partie Gaza – et à l’Égypte. Ce sont là en fait les limites que Dieu, quand il “partageait l’héritage aux nations” Deutéronome 32. 8,, avait assignées à IsraëlExode 23. 31. Au-delà, Salomon “était en paix avec tous ses alentours” (verset 4), selon le sens de son nom : pacifique. Le vœu de “paix sur la terre” n’a pu être accompli lors de la première venue du Seigneur JésusLuc 2. 14. Quel “rafraîchissement” Actes 3. 19 ce sera pour Israël et toutes les nations quand le Seigneur Jésus, sous son titre de Fils de l’HommePsaume 8. 4 ; Luc 21. 27, reviendra exercer son règne universel de justice, de gloire et de paixPsaume 37. 11 ! “Tu as mis toutes choses sous ses pieds” Psaume 8. 7 ; et “on ne fera pas de tort… car la terre sera pleine de la connaissance de l’Éternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer” Ésaïe 11. 9 ; Habakuk 2. 14. La nature même sera libérée de la corruptionRomains 8. 19-22 !
Les Israélites jouissent chacun de son héritage. La piété de l’Israélite s’exprimait par l’attachement à sa portion personnelle du pays promisPsaume 37. 3. Dieu répond à cette piété en garantissant cette possessionPsaume 37. 11. Ici une bénédiction selon Dieu pour chacun des sujets découle de la grandeur du règne. L’expression “depuis Dan” – ville au nord du pays, près des sources du Jourdain – “jusqu’à Beër-Sheba” – ville au sud du pays, près du Neguev – se trouve plusieurs fois dans les livres historiques et signifie la totalité du pays. La sécurité était donc assurée dans tout le pays ; ni le roi (verset 7), ni son administration (versets 7, 8), ni ses sujets (verset 5) ne manquaient de rien. Cette jouissance paisible du pays promis sera pleinement assurée sous le règne de Christ, pour Israël rétabli dans sa terreJérémie 23. 6 ; Ézéchiel 28. 25, 26.
La gloire du royaume trouve son sommet dans la gloire du roi lui-même. Mais celle-ci se déploie particulièrement dans le domaine moral et spirituel (versets 10, 11), et celui des connaissances sur la nature (verset 13). Cette science et cette sagesse avaient une ampleur exceptionnelle (versets 10, 13), reconnue universellement de son temps (verset 14). Il avait, non seulement la sagesse (verset 10), mais la capacité d’en communiquer les fruits par son intelligence (versets 9, 12) ; et avec tout cela son cœur était assez large pour embrasser la multitude des fils d’Israël (comp. verset 9 et verset 20).
Sa sagesse, d’origine divine, surpasse le niveau des méditations humaines (verset 10) mais aussi celui d’écrivains sacrés. Elle surpasse ainsi celle d’Héman, l’auteur du Psaume 88, qui parle de la misère de celui que Dieu a, avec justice, abandonné au jugement ; elle surpasse aussi celle d’Éthan, l’auteur du Psaume 89, qui place devant la foi le rôle de la grâce et l’espérance de la délivrance finale par l’élu de Dieu. Ces deux textes inspirés, ont besoin l’un de l’autre pour se compléter ; mais sans doute la sagesse, supérieure, de Salomon était-elle complète et équilibrée.
Nous avons maintenant à notre disposition la Parole complète, dont le Fils de Dieu est la révélationJean 1. 1. Parfaitement vraie dans toutes ses déclarations, elle opère spécialement dans le domaine spirituel et moral, où rien ne lui échappeHébreux 4. 12, 13. Nous ne devons négliger aucune de ses parties2 Timothée 3. 16, 17.
Les paroles de sagesse et les écrits de Salomon (verset 12) furent bien plus nombreux que ceux qui ont été conservés dans la Parole inspirée, où ont été recueillis environ huit cents proverbes, le Psaume 127, le livre de l’Ecclésiaste et le Cantique des cantiques. Le verset 13 nous parle de la nature. On peut bien penser que Salomon ne s’est pas limité à des connaissances pratiques, mais en a tiré des applications morales, comme le montre le livre du LévitiqueLévitique 11, où les animaux sont répartis en quatre classes, subdivisées en espèces pures et espèces impures. Quant aux arbres, le cèdre parle de ce qui est grand dans l’homme et l’hysope de ce qui est faiblesse. Les deux doivent disparaître par le feu, devant Dieu, pour qu’on puisse en faire “une eau de séparation” pour la purificationNombres 19. 6, 9. Le croyant aujourd’hui, sur la base de l’œuvre de la croix, peut s’approcher de Dieu en oubliant, comme lui le fait, ses prétendues grandeurs et ses faiblesses.
À la suite des contemporains de Salomon, nous admirons la valeur divine de sa sagesse, exprimée dans ses paroles et l’ordonnancement de son royaume (10. 4, 5). Mais cela fait tourner nos cœurs vers Christ qui, dans son règne, dominera plus complètement et plus glorieusement sur toutes choses. Comme nos cœurs désirent voir ce moment où la louange, qui lui est rendue pour l’instant dans les lieux célestes et dans le sein de l’Église, lui sera rendue universellement ! Alors celui qui régnera recevra pleinement, comme il en est digne, “puissance, et richesse, et sagesse, et force, et honneur, et gloire et bénédiction” Apocalypse 5. 12.