Dans le récit du livre des Rois, Élie apparaît soudainement devant Achab, lui annonçant, de la part de l’Éternel, une période de sécheresse. Cependant, le N.T. nous révèle que le prophète n’avait délivré son message qu’après d’instantes prièresJacques 5. 17. Dieu avait préparé, dans le secret, son grand serviteur, et sans doute n’était-ce pas légèrement qu’Élie lui avait demandé qu’il ne pleuve pas. Élie désirait ardemment qu’Israël revienne de cœur vers l’Éternel (18. 37). Il fallait qu’il entre profondément dans les pensées de Dieu envers son peuple pour demander avec intelligence, pas seulement ce résultat, mais le moyen que Dieu voulait employer pour l’atteindre.
La puissance d’Élie réside en ce qu’il se tenait devant l’Éternel. Sa parole était alors celle de Dieu. Sa force est dans sa dépendance : Élie est un homme de prière (17. 20, 21 ; 18. 36, 37, 42) 2 Rois 1. 10, 12. Il est obéissant, aussi bien pour parler à Achab que pour se cacher au torrent du Kerith, où l’Éternel a commandé aux corbeaux de le nourrir. Dieu commande au ciel de retenir sa pluie, à des oiseaux d’apporter du pain et de la chair à son serviteur. “Toutes choses sont sous ses pieds”, nous montrant que “son nom est magnifique par toute la terre” Psaume 8. 7-10 ; 119. 89-91.
Élie s’était caché au torrent du Kerith “selon la parole de l’Éternel”. Lorsque le torrent sécha, la parole de l’Éternel vint à lui. C’était sa seule ressource, car comment aurait-il su ce qu’il devait faire ?
Le Seigneur Jésus nous dit : “Ne soyez donc pas en souci, disant : Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous ? …” car, ajoute-t-il “votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses, mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice” Matthieu 6. 31-34 ; cela signifie : se soumettre à son autorité et garder sa Parole.
Or, qu’était à ce moment la volonté de Dieu ? La Parole nous en donne deux aspects :
Mais Israël était si loin de Dieu, qu’Élie doit aller à Sarepta, qui appartient à Sidon. C’était le pays de Jézabel (16. 31), celle-là même qui poussait Achab à faire le mal (21. 25). Nous apprenons ainsi l’étendue de la grâce de Dieu qui cherche à répondre aux besoins, sans se limiter à Israël. Le Seigneur la souligneLuc 4. 25, 26 alors que les siens le rejettent. Une étrangère, veuve, dans une misère telle qu’elle n’a plus de nourriture que pour un jour et pense ensuite devoir mourir avec son fils : telle est la détresse à laquelle la grâce de Dieu va porter remède.
Cette Sidonienne, sans droit de cité en Israël, étrangère “aux alliances de la promesse…” préfigure ceux que l’apôtre Paul appelle “les nations dans la chair”, aujourd’hui approchées par le sang de Christ pour avoir accès auprès du Père par un seul EspritÉphésiens 2. 11-13, 18.
Arrivé à Sarepta, Élie voit cette femme veuve qui ramasse du bois ; et lui crie – de loin sans doute – de lui apporter à boire, lui montrant ainsi que, malgré sa pauvreté, elle peut faire quelque chose pour un prophète de l’Éternel. N’est-ce pas ainsi, mais de près, et avec une parfaite douceur, que Jésus, lassé du chemin, s’adressa à la Samaritaine de SicharJean 4. 7, 8 ?
La femme écoute la demande du prophète et se met en mouvement pour y répondre. Élie lui demande de plus un morceau de pain. Il s’agit cette fois d’amener cette femme à reconnaître sa détresse. C’est alors qu’Élie lui dit : fais-moi “premièrement”, de ta pénurieLuc 21. 4, un petit gâteau. Mais en même temps, il lui apporte la délivrance, pour elle et pour son fils.
Tel est l’ordre voulu de Dieu. Donner à Christ notre cœur, ce que le plus déshérité des hommes possède encore, est le premier pas à faire pour avoir la vie et trouver le repos de l’âmeMatthieu 11. 28. Et Dieu n’est jamais le débiteur de personne, car il est celui qui donne libéralement.
Désormais, pendant le temps de la famine, la nourriture est assurée pour la veuve et son fils. Quelle récompense reçoit ainsi la foi de cette femme et la libéralité avec laquelle elle a d’abord donné au prophète tout ce qu’elle avait pour vivre (comp. Luc 21. 4) !
La nourriture spirituelle du racheté, c’est Christ, présenté dans la puissance du Saint Esprit, dont la farine et l’huile sont respectivement les figures.
La Sidonienne avait appris ce que sont les réponses de la grâce de Dieu, alors qu’elle allait mourir.
La mort de son fils lui enseigne ce qu’est le salaire du péchéRomains 6. 23, et son impuissance pour être délivrée d’une telle dette. Elle fait donc appel à “un autre”, à l’homme de Dieu, figure de Christ, auprès de qui elle reconnaît d’abord son état de péché devant Dieu (verset 18). Confesser nos péchés est la condition nécessaire pour que puisse intervenir le don de grâce de Dieu, qui est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre SeigneurRomains 6. 23.
Les détails de cette scène présentent en figure notre condition et l’œuvre de Christ, qui s’est identifié à nous : Élie s’étendit sur l’enfant trois fois, image des trois jours que Christ a passés dans la mort, dans l’obéissance à la volonté de son PèreJean 10. 17, 18.
Par la résurrection de son fils, sa mère acquiert une connaissance nouvelle d’Élie : un homme de Dieu, qui prononce la parole de la vérité. Cette figure nous fait entrevoir ce que nous avons maintenant saisi par la foi : Christ, “déterminé Fils de Dieu en puissance par la résurrection des morts” Romains 1. 4, donne à quiconque croit en lui, une vie nouvelle, une vie de résurrection.