L’image de l’olivier a permis d’éclairer et d’illustrer les paragraphes précédents. Par ailleurs, la question du rétablissement d’Israël reste obscure ; sa possibilité seulement a été abordée (versets 12, 15, 23, 24), sans déclaration formelle, ni indication de temps. C’est la question, posée depuis le début, de l’accomplissement des promesses faites de façon privilégiée à Israël. L’apôtre termine ici son développement, en précisant définitivement le double contenu (versets 25, 26) de ce qui était jusqu’alors un mystère :
Le mystère ayant été révélé, la situation présente et future d’Israël et des nations est rapidement résumée aux versets 28-31. Lorsque les hommes pensent agir en pleine indépendance, on voit que Dieu est au-dessus et s’en sert pour accomplir ses desseins. Ainsi l’inimitié actuelle d’Israël contre l’évangile de la grâce permet de faire entrer les nations ; mais Israël sera réconcilié, car l’amour de Dieu pour ses élus est invariable et ses promesses sans retour (verset 28). Les versets 30 et 31 examinent de nouveau la même situation d’un autre point de vue : la désobéissance d’Israël a été l’occasion d’étendre la miséricorde aux nations autrefois désobéissantes ; mais les Juifs désobéissants d’aujourd’hui, insensibles à la miséricorde1 exercée spécialement envers les nations, redeviendront des objets de miséricorde.
Formant comme la légende de la figure de l’olivier, ce paragraphe est l’occasion du beau verset 29, vrai dans tous les temps. Il tourne les yeux vers la contemplation de la puissante, éternelle, sage, admirable et glorieuse miséricorde divine.
Exercer la miséricorde envers tous est apparu comme le grand dessein de Dieu. Sa sagesse trouve le moyen de la concilier avec l’accomplissement de promesses particulières. Notre cœur, plein d’admiration et de reconnaissance, s’unit à la louange pour rendre gloire à Dieu. Quelle heureuse et juste conclusion pour le paragraphe, le chapitre, les trois chapitres 9, 10, 11 et l’ensemble des chapitres 1 à 11 !
L’évangile de Dieu nous a été présenté dans son entier, apportant la réponse à toutes les questions morales qu’il met en lumière. La question de nos péchés étant réglée, nous avons accès à Dieu (5. 1-11) ; celle du péché étant réglée, il n’y a plus “aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus” (8. 1), nous connaissons Dieu comme Père (8. 12-17), et “Dieu est pour nous” (8. 31). Mais la gloire de Dieu ne se limite pas à nous avoir préparé ce salut parfait. Sa gloire se déploie aussi dans l’accomplissement ordonné de ses pensées en faveur des “enfants de la promesse”, la descendance d’Abraham, et en faveur de ceux “de la foi de Jésus” (9 à 11).
Ayant décrit toutes ces voies de miséricorde, l’apôtre exprime sa louange par des expressions qui rappellent celles d’Ésaïe au chapitre de la consolation de SionÉsaïe 40. 13, 14. Les pensées de DieuJérémie 29. 11 et son amour sont bien au-dessus de nousÉsaïe 55. 8, 9 ; elles ne peuvent être discernées que spirituellement1 Corinthiens 2. 15, 16.
Nous avons ici l’exemple d’une adoration qui ne se limite pas au rappel de ce que nous étions et de ce que nous sommes devenus, mais au contraire se nourrit de la révélation divine pour parler de ce que Dieu fait et de ce qu’il estPsaume 150. 2.