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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 10. 14-21

Israël, peuple élu, et l’évangile de la grâce de Dieu

5. La prédication universelle de l’évangile, sa réception par les nations et la contradiction d’Israël

Le début du chapitre a établi que la parole que Dieu fait annoncer, la parole de la foi, celle que l’on doit croire, est une heureuse nouvelle, simple dans son contenu et son expression. Encore faut-il qu’on l’entende, dira-t-on. L’apôtre traite donc ici de la prédication universelle. L’attitude de Dieu, d’Israël et des nations relativement à cette prédication révèle le cœur de chacune des parties et fixe les relations des hommes avec Dieu.

La loi se présentait comme une “obligation qui était contre nous” Colossiens 2. 14 et qui ne pouvait faire vivreGalates 3. 21. L’évangile, au contraire, est une parole de salut et de paix adressée à l’homme perdu : c’est une “bonne nouvelle” en tout lieu où elle parvient. Ses messagers mêmes sont revêtus de la beauté de la grâce, qui se répand comme un fleuve puissant. Telle est bien la pensée du cœur de Dieu, qui envoie les messagers ; il a veillé à ce que la parole de grâce soit entendue d’Israël et des nations. C’était son dessein, connu même d’Israël par l’Ancien TestamentPsaume 19. Toutefois celui-ci résistait toujours à l’Esprit Saint. Non seulement il a persécuté les prophètes et mis à mort le JusteActes 7. 51-59, méconnaissant ainsi les choses “qui appartiennent à sa paix” Luc 19. 42-44, mais encore il a cherché à s’opposer à ce que la grâce, qu’il refusait, soit offerte à d’autres (voir plus haut le débat du chapitre 9) Actes 22. 22 ; 1 Thessaloniciens 2. 16. En présence de cette attitude, Dieu confirme d’autant plus la mission de prêcher la parole du salut aux nations : “eux écouteront” Actes 28. 28. Quant à Israël coupable, il est laissé de côté par le cours de la grâce : maintenant le divorceÉsaïe 50. 1 ; Jérémie 3. 8 est prononcé.

Ainsi, ce chapitre 10, qui détaille l’évangile de la grâce et sa prédication, rejoint la conclusion du chapitre 9 : Israël est ennemi (11. 28) ; les nations et Israël sont reçus individu par individu, sans différence, sur la seule base de la foi. Désormais la frontière est donc abolieÉphésiens 2. 14 et l’expression “l’Israël de Dieu” Galates 6. 16 désigne ce nouveau peuple de la grâce avec lequel Dieu a maintenant des relations. Le chapitre 11 développe ce sujet avec l’image de l’olivier.

Notons que ce que nous avons dit de la prédication de l’évangile de la grâce sera également vrai de la prédication de l’évangile du royaume, qui créera, chose nouvelle, un esprit missionnaire dans le cœur d’Israël à la veille de son rétablissement. Ce temps futur est d’ailleurs l’objet premier des prophéties qui sont citées ici. Quant à l’esprit missionnaire, comment ne serait-il pas réveillé dans le cœur de tout croyant par le verset 14 ? Appliquons-nous à ce que les incrédules que nous rencontrons “entendent parler” du Seigneur Jésus et prions le Seigneur de la moisson qu’il envoieLuc 10. 2 des ouvriers qualifiés, car lui seul peut le faire (verset 15). La question se pose à chaque croyant : serais-je prêt à être envoyé, si le Seigneur le voulait ?

Enfin, l’universalité de la prédication (verset 18), selon la pensée divine, est préfigurée par la voix de la création. Celle-ci peut convaincre que le Créateur est puissant, saint et plein de grâcePsaume 19. La prédication universelle a aussi été réalisée, pour la terre habitée connue alors, au jour de la PentecôteActes 2. 5.

Notons enfin le rôle fondamental de la parole de Dieu dans la transmission et la réception de l’évangile. La foi obéit à la Parole (1. 5 ; 10. 16). Soit on reçoit la Parole, révélation divine, et cette obéissance a des conséquences dans la conduite (comp. l’attitude des Thessaloniciens1 Thessaloniciens 1. 9), soit on désobéit à l’évangile2 Thessaloniciens 1. 8 ; 1 Pierre 4. 17. Le verset 17 indique que la transmission du message que la foi saisit ne peut se faire que par la parole de Dieu. Dieu peut se servir des hommes, mais le message est “de Dieu” 1 Thessaloniciens 2. 13. Avec le secours de l’Esprit, les choses spirituelles sont communiquées par des moyens spirituels1 Corinthiens 2. 13. Ainsi la responsabilité du serviteur est d’apporter la Parole, celle de l’auditeur d’obéir en croyant cette Parole.

Romains 10

14Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont point cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont point entendu parler ? Et comment entendront-ils sans quelqu’un qui prêche ? 15Et comment prêcheront-ils, à moins qu’ils ne soient envoyés ? selon qu’il est écrit : “Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncenta la paix, de ceux qui annoncenta de bonnes choses”b. 16Mais tous n’ont pas obéi à l’évangile ; car Ésaïe dit : “✷Seigneur, qui est-ce qui a cru à ce qu’il a entendu de nous ? ”c. 17Ainsi la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu. 18Mais je dis : N’ont-ils pas entendu ? Oui, certes, “leur voix est allée par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités de la terre habitée”d. 19Mais je dis : Israël n’a-t-il pas connu ? Moïse, le premier, dit : “Je vous exciterai à la jalousie pare ce qui n’est pas une nation ; je vous provoquerai à la colère pare une nation sans intelligence”f. 20Mais Ésaïe s’enhardit tout à fait, et dit : “J’ai été trouvé de ceux qui ne me cherchaient point, et j’ai été manifesté à ceux qui ne s’enquéraient point de moi”g. 21Mais quant à Israël, il dit : “Tout le long du jour j’ai étendu mes mains vers un peuple désobéissant et contredisant”h.

Notes

alitt. : évangélisent.
bÉsaïe 52. 7.
cÉsaïe 53. 1.
dPsaume 19. 5.
eplutôt : à propos de.
fDeutéronome 32. 21.
gÉsaïe 65. 1.
hÉsaïe 65. 2.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)